« Nous avons attendu deux heures…, maintenant nous partons. Il y a des dissensions au sein de la majorité sur des motions. Nous ne sommes pas là pour attendre des heures. Ce n’est pas un fonctionnement normal de l’Assemblée ». Lassés par l’attente, les élus du groupe Per l’Avvene ont remballé leurs affaires et sont rentrés chez eux. Un mouvement de lassitude plus que d’humeur après une attente dont ils ne voyaient pas la fin. Dans l’euphorie de l’unanimité du vote de la conférence sociale, l’Assemblée s’octroie une pause avant d’aborder la longue liste des motions prévues à l’ordre du jour. Il est presque 16h30, la pause est bienvenue. Et, même si tout le monde est fatigué et a hâte de clore rapidement la session après deux jours intenses, les motions sont un moment politique que personne d’ordinaire ne boycotte. Mais à 18h10, ne voyant rien venir, aucun signe de reprise, le groupe de Jean-Martin Mondoloni lève le camp. Très vite imité par le groupe de la Corse dans la République : « Nous n’avons pas à souffrir des désaccords de la majorité. On a attendu, attendu… deux heures sans explication. Nous sommes partis ».
Un manque de respect
Le groupe Andà per Dumane résiste un peu plus longtemps. Mais à 19 heures, il décide aussi que l’attente a assez duré : « La séance a été suspendue depuis fort longtemps. L’interruption n’était pas prévue et ne nous a pas été annoncée. Un groupe de la majorité territoriale est parti en réunion. Puis, un autre groupe sans que l’on soit informé d’un quelconque retard. Au bout de deux heures d’attente sans explication, nous avons convenu, comme nos collègues de droite, de partir et d’exprimer notre désapprobation face à un manque de respect de l’opposition que traduit cette attitude. Nous considérons qu’il est de notre droit de nous retirer. Nous en avons fait part au président de l’Exécutif qui a tout à fait compris notre position », explique François Orlandi. Le groupe a d’autres griefs à formuler, notamment concernant la Commission permanente qui fixe l’ordre du jour de la session.
Un dysfonctionnement
Composée des représentants des groupes, elle est présidée par le président de l’Assemblée, Jean-Guy Talamoni. « La Commission permet de retenir les motions qui seront examinées en session. Là encore, nous avions constaté que les motions de notre groupe ont été renvoyées à une date ultérieure, alors que toutes celles de la majorité territoriale ont été acceptées, y compris celles venues en supplément. Cela fait quand même beaucoup ! Nous sommes un groupe qui se veut constructif. Nous ne sommes pas dans une opposition systématique, frontale ou politicienne. C’est pourquoi ce manque de respect ne peut pas nous satisfaire », poursuit François Orlandi. « Lors de la Commission ad hoc qui s’est penché sur la problématique des paillotes et de l’occupation du domaine public maritime, nous avons pu constater de graves divergences entre les membres de la majorité territoriales. On subodore que ces divergences sont à l’origine de cette interruption de séance qui révèle un profond malaise. Les tensions internes à la majorité territoriale entraînent aujourd’hui un grave dysfonctionnement des travaux de l’Assemblée de Corse. Nous alertons celle-ci sur la nécessité à dépasser ses clivages afin de revenir à un fonctionnement normal des institutions ».
Une question d’honneur
La session a repris à 19h30 avec les seuls membres de la majorité territoriale sans qu’aucune allusion n’ait été faite à l’absence de l’opposition. La motion litigieuse sur les paillotes a été amendée et adoptée. Seul le président du groupe Femu a Corsica, Hyacinthe Vanni, sollicité, lâchera un commentaire peu amène : « Quand on est un élu de la Corse, au service de la Corse, on souffre de travailler au moins deux jours par mois pour son pays et pour son peuple. Pour ma part, depuis 2010, j’ai toujours été présent des journées et des nuits entières. Sous l’ancienne mandature, nous avons attendu souvent bien plus qu’aujourd’hui. C’est dans mon mandat, celui que je dois aux Corses et au peuple corse. Je leur fais honneur puisque je ne quitterai jamais une session avant qu’elle ne soit terminée ».
N.M.
Le groupe Andà per Dumane résiste un peu plus longtemps. Mais à 19 heures, il décide aussi que l’attente a assez duré : « La séance a été suspendue depuis fort longtemps. L’interruption n’était pas prévue et ne nous a pas été annoncée. Un groupe de la majorité territoriale est parti en réunion. Puis, un autre groupe sans que l’on soit informé d’un quelconque retard. Au bout de deux heures d’attente sans explication, nous avons convenu, comme nos collègues de droite, de partir et d’exprimer notre désapprobation face à un manque de respect de l’opposition que traduit cette attitude. Nous considérons qu’il est de notre droit de nous retirer. Nous en avons fait part au président de l’Exécutif qui a tout à fait compris notre position », explique François Orlandi. Le groupe a d’autres griefs à formuler, notamment concernant la Commission permanente qui fixe l’ordre du jour de la session.
Un dysfonctionnement
Composée des représentants des groupes, elle est présidée par le président de l’Assemblée, Jean-Guy Talamoni. « La Commission permet de retenir les motions qui seront examinées en session. Là encore, nous avions constaté que les motions de notre groupe ont été renvoyées à une date ultérieure, alors que toutes celles de la majorité territoriale ont été acceptées, y compris celles venues en supplément. Cela fait quand même beaucoup ! Nous sommes un groupe qui se veut constructif. Nous ne sommes pas dans une opposition systématique, frontale ou politicienne. C’est pourquoi ce manque de respect ne peut pas nous satisfaire », poursuit François Orlandi. « Lors de la Commission ad hoc qui s’est penché sur la problématique des paillotes et de l’occupation du domaine public maritime, nous avons pu constater de graves divergences entre les membres de la majorité territoriales. On subodore que ces divergences sont à l’origine de cette interruption de séance qui révèle un profond malaise. Les tensions internes à la majorité territoriale entraînent aujourd’hui un grave dysfonctionnement des travaux de l’Assemblée de Corse. Nous alertons celle-ci sur la nécessité à dépasser ses clivages afin de revenir à un fonctionnement normal des institutions ».
Une question d’honneur
La session a repris à 19h30 avec les seuls membres de la majorité territoriale sans qu’aucune allusion n’ait été faite à l’absence de l’opposition. La motion litigieuse sur les paillotes a été amendée et adoptée. Seul le président du groupe Femu a Corsica, Hyacinthe Vanni, sollicité, lâchera un commentaire peu amène : « Quand on est un élu de la Corse, au service de la Corse, on souffre de travailler au moins deux jours par mois pour son pays et pour son peuple. Pour ma part, depuis 2010, j’ai toujours été présent des journées et des nuits entières. Sous l’ancienne mandature, nous avons attendu souvent bien plus qu’aujourd’hui. C’est dans mon mandat, celui que je dois aux Corses et au peuple corse. Je leur fais honneur puisque je ne quitterai jamais une session avant qu’elle ne soit terminée ».
N.M.