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Arrestations de militants nationalistes. Corsica Libera dénonce: "L'État veut criminaliser notre mouvement"


M.V. le Mercredi 7 Décembre 2022 à 20:55

Deux jours après les interpellations de 7 de ses militants réalisées par la sous-direction antiterroriste (Sdat) de la police judiciaire, ce 7 décembre Corsica Libera a tenu une conférence de presse devant les grilles du palais de Justice de Bastia, pour demander la libération des gardés à vue et dénoncer les propos tenus par le ministre de l'Intérieur qui au micro de franceinfo aurait "criminalisé le mouvement et la lutte politique légitime qu'il mène"



Devant une centaine de militants parmi lesquels les familles des gardés à vue, Petru Antone Tomasi, a pris la parole Corsica Libera pour dénoncer les propos tenus ce mardi au micro de FranceInfo par Gérald Darmanin
Devant une centaine de militants parmi lesquels les familles des gardés à vue, Petru Antone Tomasi, a pris la parole Corsica Libera pour dénoncer les propos tenus ce mardi au micro de FranceInfo par Gérald Darmanin
"Il y a un certain nombre de choses qui se passent en Corse, notamment de lutte contre la criminalité organisée, ce dont je me félicite. J’avais promis, en Corse, que nous lutterions fortement contre la criminalité organisée qui gangrène leur île.[…] Les Corse en ont marre d'avoir le débat confisqué par quelques-uns.". Ces propos, tenus ce mardi 6 décembre, par le ministre de l'Intérieur, qui invité du "8h30 franceinfo" est revenu sur les raisons qui ont conduit au report de son déplacement en Corse, ne passent pas dans les rangs de Corsica Libera.

Pour dénoncer les déclarations de Gérald Darmanin, le parti indépendantiste, dont 7 de ses membres ont été arrêtés ce lundi dans le cadre d’une enquête du parquet national antiterroriste de Paris liée, selon plusieurs sources, à l’annonce de la création d’un nouveau groupe armé, baptisé "FLNC Maghju 21", a tenu une conférence de presse devant les grilles du palais de justice de Bastia. "Hier, Gérald Darmanin, au micro de France Info, a signifié qu'il se passait actuellement des choses en Corse qui justifiaient le report de sa visite et que les événements en cours visaient les bandes criminelles et la criminalité organisée. Ces propos sont particulièrement honteux." lance le porte-parole du parti, Petru Antone Tomasi. "Les militants politiques de Corsica Libera qui sont actuellement interpellés rejettent les logiques affairistes et criminelles et s'y sont toujours opposés."

Pour Corsica Libera, il est inacceptable que le ministre de l'Intérieur assimile "le combat et le projet de ses militants, qui se situent aux antipodes des logiques affairistes" à de la criminalité organisée. Selon le mouvement indépendantiste, les propos de Darmanin "relèvent de la manipulation et d’une tentative de déstabilisation de la société corse" qui s'inscrivent dans une stratégie mise en place par l'État.

Seul parti de la mouvance nationaliste 
clairement opposé à un processus à "vocation historique" qui consiste"en la dissolution d’une communauté multiséculaire singulière", Corsica Libera dénonce être aujourd’hui cible du gouvernent "qui a d'abord demandé et obtenu que notre courant indépendantiste soit écarté des responsabilités institutionnelles, et qui a ensuite dénigré publiquement ses représentants et qui aujourd'hui passe à une phase de répression aveugle."

Des moutons noirs

En pointant "le manque 
de réactions" au sein de la mouvance nationaliste, Corsica Libera appelle l'ensemble des forces politiques du mouvement national, notamment à celles qui gèrent aujourd’hui la Collectivité de Corse, à se positionner pour envisager "une sortie par le haut de cette situation d’impasse politique afin de construire avec tous les
Corses qui le souhaitent d’un projet national moderne
"  et souhaite savoir"s'il est acceptable de considérer qu'il y a dans le mouvement national des moutons noirs et des personnes qui seraient des personnes respectables avec lesquelles on peut discuter. " 


On écoute l'interview de Petru Antone Tomasi







 

Plusieurs rassemblements

Les 7 militants interpellés ce lundi 5 décembre sont toujours en garde à vue dans les locaux de la sous-direction antiterroriste. Pour eux, Corsica Libera "exige la libération immédiate" et poursuit ses actions. "Face à ces manœuvres et ces tentatives d’intimidations, Paris se confrontera à des écueils. Et nous allons faire face" prévient le parti.

Depuis lundi soir plusieurs rassemblements et des opérations de traçage ont eu lieu à Bastia, Ajaccio, Porto-Vecchio, Migliacciaru à l'appel de Corsica Libera, de l'associu Sulisarità et du collectif Patriotti. A Bastia, mardi et mercredi soir, des feux de palette et de poubelle ont été allumés en centre-ville et des échanges tendus entre quelques manifestants et les gardes mobiles ont eu lieu.
Une centaine de militants étaient présents ce soir. Une opération de traçage a été organisée après la conférence de presse
Une centaine de militants étaient présents ce soir. Une opération de traçage a été organisée après la conférence de presse