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Ajaccio : une centaine de personnes rassemblée pour soutenir les commerçants


Julia Sereni le Mardi 3 Novembre 2020 à 20:11

Plus d’une centaine de personnes s’est rassemblée ce mardi 3 novembre à 18 heures place du diamant à Ajaccio, en soutien aux commerçants « non essentiels » touchés par les mesures de fermeture liées au nouveau confinement, en vigueur depuis vendredi 30 octobre sur l’ensemble du territoire.



(Photo Michel Luccioni)
(Photo Michel Luccioni)
« Nous nous sommes consultés avec plusieurs commerçants et nous sommes arrivés à la conclusion qu’il fallait faire bouger les choses » explique Laurène Andreani, de la boutique de cosmétiques corses L’Arestu. C’est pourquoi, avec d’autres, elle a voulu organiser un rassemblement citoyen place du diamant à Ajaccio ce mardi 3 novembre. Le but ? « Montrer notre désaccord avec les mesures prises mais aussi notre solidarité les uns envers les autres » affirme t-elle.
 
« La situation est pénalisante pour nous tous » poursuit la jeune femme. Et en effet, artisans, restaurateurs, commerçants, nombreux étaient les mécontents à fouler le pavé de la place du diamant. « On est tous réunis parce qu’on n’en peut plus » martèle Christiane du restaurant Le Freedom, très remontée. « Pourquoi les grandes surfaces sont-elles ouvertes alors qu’elles sont équipées en drive ? Pourquoi est-ce toujours à nous de nous adapter ? Nous respectons tout ce qu’on nous dit de faire et nous sommes quand même obligés de fermer » conclut-elle, amère. Un même sentiment d’injustice pour Antoine Orizoli, du Café Latin : « Ce n’est plus une injustice, c’est de la discrimination » lance t-il.
 
« Deux poids, deux mesures », un ressenti partagé par d’autres professionnels, venus rejoindre le mouvement, à l’instar de Mélanie Borel-Comiti, professeur de danse à l’école Fior di Stella. « Nos écoles sont fermées alors que les enfants peuvent faire des activités périscolaires » explique t-elle, « le conservatoire peut faire cours aux classes ‘danse’ dans ma salle, mais moi je n’ai plus le droit de travailler ». Au-delà de sa propre activité, elle s’inquiète pour l’ensemble du tissu économique local : « Beaucoup ne se relèveront pas de tout ça » assure t-elle.
 
Alors, pour les commerçants et leurs soutiens, l’enjeu est clair : « Nous ne sommes pas respectés » estime Antoine Orizoli. « Le but aujourd’hui c’est de peser et de préparer le coup d’après. On veut qu’à l’avenir, les arbitrages tiennent compte des commerçants et indépendants comme nous, qui n’ont pas d’autre choix que de descendre dans la rue ». Une colère qui pourrait l’amener à ne plus respecter les décisions gouvernementales à l’avenir : « La prochaine fois, on ne fermera plus » prévient-il.
 
Une position plus mesurée du côté de Jeanne, du magasin de prêt-à-porter féminin Dune : « Ce que nous demandons, c’est simplement de pouvoir ouvrir nos commerces, quitte à revoir nos horaires, que les restaurants puissent travailler le midi éventuellement et pas le soir… » propose t-elle, conciliante.
 
Ce que tous semblent regretter ce mardi soir, c’est l’absence de soutien « de nos grossistes, de nos fournisseurs, des riverains… » comme le note Jeanne, mais également de la part des élus et institutionnels, même si certains, à l’instar des conseillers à l’Assemblée de Corse Jean-François Casalta ou Julia Tiberi avaient fait le déplacement. « Nous attendons quelque chose de la part du maire et des élus » indique Laurène Andreani.
 
Un prochain rassemblement est prévu vendredi 6 novembre.

(Photos Michel Luccioni)