Ajaccio : la réouverture du cinéma Laetitia prévue en octobre

Dès le début de matinée, les ouvriers s’affairent au cinéma Laetitia, sur le cours Napoléon. Électriciens, maçons et menuisiers mettent la dernière touche au projet de Michel Simongiovanni. « Là ça fait encore chantier, mais en fait on en est aux finitions », sourit-il. L’ouverture est imminente : elle est prévue pour début octobre. Deux ans après le début des travaux, le repreneur du Laetitia voit enfin le bout du tunnel.
 
Découverte d’amiante, problèmes de structure du bâtiment, crise sanitaire, rien n’aura été épargné à Michel Simongiovanni. Pas même la hausse conséquente du prix des matériaux de construction dans les derniers mois du chantier. Conséquence : le coût du projet est passé de 1,5 à 2 millions d’euros. « Je suis fier d’avoir mené ce projet à bout, mais franchement c’est dans la douleur », confie le chef d’entreprise. « Désormais, plus rien ne peut nous empêcher d’ouvrir ! », assure-t-il.

En 2017, à sa fermeture, le cinéma du cours Napoléon ne comptait qu’une seule salle. Désormais, la nouvelle version du Laetitia en proposera trois : deux petites de 52 sièges chacune (dont trois adaptés aux personnes handicapées) et une grande de 180 places. « Aujourd’hui, il n’est plus rentable d’avoir une seule salle, nous avons donc créé un miniplex adapté au marché », explique le repreneur. Le marché du cinéma, Michel Simongiovanni le connait bien : il est le propriétaire de l’Ellipse, complexe de 6 salles et 1 200 places, situé sur la rocade.
 
Et c’est justement en complémentarité avec cet autre cinéma qu'il a imaginé de reprendre le Laetitia. « L’idée, c’est d’en faire une extension de l’Ellipse », indique-t-il. Avec une programmation quelque peu différente. « Nous avons des engagements d’art et d’essai plus élevés : 50% des séances, contre 25 à 30% a l’Ellipse », détaille l’initiateur du projet.

« Cela se justifie d’avoir deux cinémas, l’un en ville, l’autre en périphérie », estime-t-il. Chez le repreneur du Laetitia, il y aussi la volonté farouche de « faire revivre le centre-ville ». Avec tous les risques que cela peut comporter, tant les incertitudes peuvent être fortes sur la fréquentation future. « Économiquement, je fais face à un mur, je ne suis pas très serein », reconnait Michel Simongiovanni.

Au niveau national, le secteur du cinéma a connu son plus mauvais mois d’août depuis plus de vingt ans, selon les estimations de la direction des études, des statistiques et de la prospective du Centre national du cinéma et de l'image animée. « Après 11 mois de fermeture, les gens se sont déshabitués, mais j’ai espoir que les choses s’arrangent. J’espère que les gens répondront présent », souffle Michel Simongiovanni.
 
Et à voir l'enthousiasme des passants du jour, il n’aurait pas de souci à se faire. « Alors, c’est pour quand l’ouverture ? », l’interroge une riveraine en levant les yeux vers l’enseigne encore manquante. « On a hâte ! », ajoute-t-elle. Si le patron des lieux ne dévoile pas, pour l’heure, la date exacte de l’inauguration, il donne un indice : « Ce sera un mercredi, forcément ». Le rendez-vous est pris.