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Affaire Rovani à Coggia : Adrien Scatena veut rétablir la vérité


le Lundi 3 Juin 2013 à 22:49

L'affaire Rovani à Coggia continue a faire couler beaucoup d'encre. Aujourd'hui Adrien Scatena que l'on accuse de mille maux a décidé de sortir de son silence. Pour rétablir la vérité dans un texte explicatif qu'il nous a fait parvenir.



Affaire Rovani à Coggia : Adrien Scatena veut rétablir la vérité
Après l’épisode de l’occupation de la SAFER de Corse à Ajaccio, la récente procédure d’expulsion engagée contre la famille Seni à Coggia pour l’affaire dite de Rovani a encore donné lieu à son lot de mensonges et de contre-vérités colportés par Monsieur Seni et son comité de soutien dans les médias. Tout a été fait pour me discréditer. Aujourd’hui il serait question de mobiliser le monde politique contre moi avec ces mêmes arguments qui ne convainquent plus grand monde. Tour à tour j’ai donc été un usurpateur, un escroc, un voleur, un spéculateur âgé spoliant les agriculteurs corses de leur terre, un exemple des effets néfastes de la fin des Arrétés Miot et plus récemment un promoteur de golf voulant expulser une famille corse modèle avec 3 enfants! U troppu stroppia. Malheureusement pour ces grands défenseurs de la terre corse, je suis Corse, jeune (32 ans), agriculteur et dans mon droit. C’est moi qui suis empêché de m’installer sur ma terre. Il est temps de rétablir la vérité et de dénoncer ce scandale !

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Je suis né en Corse d’une mère corse de Tiuccia et mon père ancien professeur à Vico vit à Coggia. Faut-il procéder pour certains puristes à une analyse génétique pour être reconnu d’AOC Corse ? Qu’est ce que signifie pour ces mêmes puristes le fait d’être « corse mais à l’esprit continental » comme me l’a reproché un leader nationaliste, une interdiction d’accès à la terre ? Combien même serai-je « Papou » cela ne changerait rien au problème. J’habite dans la région ajaccienne où je m’occupe d’entretien de jardins, d’aménagements paysagers et de coupe de bois depuis 7 ans en attendant de m’installer comme jeune agriculteur et je paye mes cotisations à la Mutualité Sociale Agricole. J’ai un bac pro aménagement forestier du Lycée agricole de Sartène et un BTS paysagiste du Lycée horticole d’Antibes. Je travaille au moins dix à douze heures par jour et je n’ai pas le temps de faire le tour des médias, d’occuper la SAFER, de me mêler des élections aux Chambres d’agriculture, de politique ou de rapports de force entre mouvements nationalistes. C’est sans doute mon tort de privilégier le travail au service de la communauté et de la terre corse plutôt que les grands discours, les subventions en tout genre et les opérations médiatiques.

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Mon père a acheté aux enchères en 2007, en toute légalité et pour moi, un lot de 163 hectares libre de toute occupation de cette propriété de 240 hectares, ce que la justice a reconnu à plusieurs reprises. D’autres lots ont été vendus y compris à des membres de cette famille avant cette mise aux enchères sans que cela ne pose aucun problème. La justice avait décidé cette vente à la demande de la famille (13 indiviseurs) à la suite d’une sortie d’indivision rendue impossible pour des questions de partage. Tout cela aurait pu se régler bien avant entre eux de la manière la plus simple possible et pour des sommes modiques, ce qui a été refusé par Monsieur Seni. C’est regrettable du point de vue humain mais c’est aussi ça la triste réalité corse. Ni mon père ni moi-même ne sommes responsables de cette situation. C’est la famille qui a décidé cette vente dont Monsieur Seni a d’ailleurs encaissé sa part. La SAFER non plus, régulièrement informée et qui n’a jamais pu obtenir de garanties financières de prétendus acheteurs successifs. Mon père, qui n’est pas un ami mais une simple connaissance locale de la famille Seni, m’a fait donation de cette propriété afin que je puisse m’installer comme agriculteur. J’ai déposé un dossier de demande d’installation comme jeune agriculteur en novembre 2010 auprès du CDJA toujours en cours d’instruction ! Les techniciens de la Chambre d’agriculture ne pouvant pas officiellement avoir accès à l’exploitation. Je trouve surprenant que certains représentants du monde agricole dont c’est précisément une des missions n’aient pas encouragé un jeune agriculteur corse en règle à s’installer sur une exploitation à l’abandon, pour la remettre en état et la développer. Pour quelles raisons soutenir un prétendu   «  exploitant agricole » établi sur la base de faux en écriture comme le rappellent les décisions des tribunaux d’Ajaccio et de Bastia (documents à disposition) ? Il n’a jamais eu aucun droit sur la maison qu’il occupe actuellement et certainement pas au titre de propriétaire qu’il n’a jamais été non seulement pour la justice mais aussi pour les membres de sa propre famille.

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Depuis plusieurs mois tout a été proposé à la famille Seni (qui ne compte en réalité qu’un enfant) par les administrations en charge de l’agriculture et en relation avec les organismes professionnels et sociaux. Des réunions ont eu lieu avec le préfet de Corse et toutes les parties concernées afin de trouver une solution amiable ce qui n’a eu comme effet que de retarder l’expulsion physique qui avait été ordonnée. Malgré les très nombreux avantages proposés, y compris un logement à Vico, des aides en tout genre et une autre exploitation agricole, aucune proposition n’a été acceptée. Pour la dernière réunion Monsieur Seni, qui se pose aujourd’hui en victime, n’a même pas daigner se déplacer préférant dénoncer devant les médias le sort injuste qui lui serait fait ! De qui se moque-t-on ?

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En tout état de cause, je ferai donc valoir mon droit si toutefois le respect du droit de propriété existe encore en Corse et je ne céderai devant aucune intimidation, menace ou agression (la dernière étant du fait d’un membre du comité de soutien) pas plus que je n’accepterai certaines propositions de « rachat ». J’ai commencé depuis plusieurs mois à remettre en état la propriété et à nettoyer et à tailler l’oliveraie (300 oliviers) dont on peut se demander vu son état de maquis comment on a pu en extraire soi disant 5 000 litres d’huile d’olive à l’année. J’ai réalisé ma première production d’huile en payant pour le pressage alors que je suis propriétaire d’un moulin inaccessible sur mon exploitation ! Par ailleurs je n’y ai jamais compté 40 vaches mais tout au plus une dizaine errantes. Je compte bien prochainement m’y installer avec des bovins et des brebis de viande si toutefois les organismes agricoles daignent un jour reconnaitre ma qualité de jeune agriculteur avant d’être retraité. Je tiens à préciser que je ne bénéficie d’aucune aide, prime ou subvention pour le travail que j’accomplis sur ma propriété et que je subis de graves préjudices du fait de la non exécution de cette décision de justice pourtant définitive.

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Avec de telles pratiques au service d’intérêts pour le moins très particuliers on peut mieux comprendre pourquoi l’agriculture corse est aujourd’hui dans un tel état et le foncier agricole corse en danger. Ce n’est pas ainsi que la Corse s’en sortira. Les défenseurs autoproclamés de la terre corse devraient mieux choisir leur combat en se mobilisant par exemple pour d’autres affaires où le droit de préemption de la SAFER a été contourné frauduleusement au profit de riches étrangers ou de promoteurs immobiliers. Les exemples ne manquent pas. La vérité dérange toujours mais elle finira par se savoir.