Corse Net Infos - Pure player corse

À Patrimonio, des élèves plantent 250 arbres pour la protection des vignes


Léana Serve le Mercredi 10 Décembre 2025 à 16:28

Ce mardi, 25 élèves de CM1/CM2 de l’école primaire de Patrimonio ont participé à une journée de plantation pédagogique au clos San Quilico. Encadrés par un viticulteur et les associations A Tree for You et Des Enfants et des Arbres, ils ont mis en terre 250 arbres pour protéger les parcelles de vignes des aléas climatiques, tout en découvrant le rôle des arbres dans l’agriculture.



À Patrimonio, des élèves plantent 250 arbres pour la protection des vignes

« L'idée, c'est de travailler sur un modèle plus agroforestier et vitiforestier en réintroduisant des arbres et des haies au sein des parcelles », explique Mathieu Piazza-Alessandrini, gérant du clos San Quilico à Patrimonio. Ce mardi, il a accueilli les 25 élèves de la classe de CM1/CM2 de l’école primaire du village pour une journée de plantation pédagogique. « On a commencé il y a trois ans à planter des arbres, à la fois des arbres fruitiers et des oliviers, mais aussi beaucoup de haies pour la biodiversité. »

Une initiative rendue possible grâce aux associations A Tree for You et Des Enfants et des Arbres, qui visent à encourager la plantation d’arbres à travers le territoire. « On plante entre 1 000 et 1 500 arbres par an sur des parcelles de culture qu'on alterne avec des parcelles de vignes, et aussi en intra-parcellaire, c'est-à-dire le long des chemins, des tournières, en faisant des haies pour qu'il y ait un maillage d'arbres partout », détaille le viticulteur.
 

À l’année, les associations lui viennent en aide pour « financer l’achat des arbres », mais aussi, avec Des Enfants et des Arbres, pour « organiser des journées pédagogiques » à destination des enfants. « Ils nous aident à mettre en place cette action qui implique une école du village, avec l'idée d’apprendre aux enfants, aux jardiniers de demain, à quoi sert un arbre, pourquoi c'est important d'en avoir, les nouveaux enjeux agricoles, les enjeux du réchauffement climatique… Le but, c’est qu’ils puissent voir qu'en une matinée, on peut planter 250 arbres, et qu’on peut en planter autour de nous. Et à la fin de la journée, pour les motiver, ils reçoivent un petit diplôme de citoyen planteur que l'association leur fournit. »
 

250 arbres plantés dans le domaine
 

La matinée a été consacrée à la plantation de 250 arbres au sein de parcelles de vignes pour former une haie composée de plusieurs essences locales : muriers, cerisiers, merisiers, lentisques, arbousiers, lauriers, aubépines et noisetiers. « L'idée, c'est de toujours avoir des arbres entre et au bord des parcelles, où que vous soyez sur le domaine », souligne Mathieu Piazza-Alessandrini. « L'objectif est d'être un catalyseur de biodiversité afin de faire revenir des oiseaux, des insectes au sein des parcelles de vignes. Quand vous n’avez pas d’arbres sur 200 mètres, les oiseaux et les insectes ne traversent plus, c’est toute cette biodiversité qui n'est pas présente, alors qu’elle nous sert. On a besoin des oiseaux, des chauves-souris, des coccinelles, des coléoptères pour réguler les pucerons et les ravageurs de nos vignes. Ils créent des équilibres dans l'écosystème. »

Les plantations permettront également de protéger les parcelles des aléas climatiques, et notamment de leur faire bénéficier de zones d’ombre. « On parle du réchauffement climatique et du fait qu'on va gagner plusieurs degrés d’ici quelques années. Quand on plante des milliers d'arbres sur un domaine comme ça, l'objectif est de faire baisser la température moyenne à l'année de 1°C ou 1,5°C sur l'ensemble du domaine. »

Un geste nécessaire alors que près de 500 hectares d'arbres et de maquis ont été ravagés par les flammes cet été. « À la fois, il y a beaucoup d'arbres qui ont été enlevés avec le remembrement et une autre vision agricole dans l'après-guerre. On a agrandi les parcelles, et on a enlevé beaucoup d'arbres dans les vignobles. Et en plus, certains arbres brûlent pendant les incendies, alors l'écosystème général s'appauvrit. L'idée, c'est d'avoir une approche différente en replantant des arbres », conclut le viticulteur.