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​Grève dans les bus ajacciens : le STC rentre les bus au Vazzio, une main tendue vers la CAPA ?


Patrice Paquier Lorenzi le Mercredi 10 Décembre 2025 à 15:04

Après l’appel de Stéphane Sbraggia, président de la CAPA, pour une reprise du dialogue social, sous conditions, la tension est retombée ce mercredi matin dans les rues d’Ajaccio. Un appel qui semble, en effet, avoir été entendu puisque les chauffeurs du STC ont rentré les bus dans leur dépôt du Vazzio ce mardi soir. De son côté, la CAPA dit « prendre acte de la levée des blocages en ville ». Les négociations pourraient reprendre dès demain. Dans le même temps, la CGT et FO tenaient une conférence de presse ce mercredi matin pour dénoncer la « déloyauté totale de la direction ».



Va-t-on vers une reprise des négociations entre les syndicats et la direction de la SPL Muvitarra ? Des signes encourageants sont en tout cas entrevus ce mercredi avec la levée des blocages dans le centre-ville d’Ajaccio. Hier soir, les chauffeurs de bus du STC ont en effet rentré les bus qui entravaient la circulation en divers points du centre-ville, dans leur dépôt du Vazzio.
 
Les grévistes occupent maintenant les locaux de la Muvitarra mais ont, semble-t-il, montré un signe d’apaisement après les propos tenus par Stéphane Sbraggia, ces dernières heures. « Tous les jours sont bons pour négocier.Il n'y a pas de jour férié de la négociation », a notamment déclaré le président de la CAPA sur les ondes de nos confrères de Ici RCFM ce mardi, avant d’ajouter : « Mais en tant que président de la Capa, je n'ai pas d'avis personnel sur les accords en question. Il y a des discussions entre le Conseil d'administration, la direction générale et les organisations syndicales. Il faut déjà que les gens se mettent autour de la table (...) Évidemment, quand on veut négocier, on essaie de le faire dans une certaine sérénité, et c'est la raison pour laquelle je demande, qu'à un moment donné, on cesse ces troubles, qu'on retrouve raison. Il y a encore un peu de temps et y a de la margeMoi, je suis tout à fait favorable, bien sûr, à ce que ces discussions aient lieu le plus rapidement possible »
 
La veille, le maire d’Ajaccio avait également envoyé un courrier de mise en demeure au secrétaire général du STC : « Depuis le 2 décembre 2025, du matériel roulant, propriété de la CAPA, affecté à l’exercice du service public de transport, est utilisé par votre syndicat et des membres de celui-ci à d’autres fins et détourné de son usage initial. Celui-ci est utilisé afin d’entraver des voies de circulation et porte gravement atteinte à l’ordre public. Au titre de mes prérogatives de pouvoir de police et afin de préserver la sécurité de la population je vous somme de cesser sans délai toute occupation du domaine public routier et de cesser toute entrave des voies afférentes ». 

Contactés par notre rédaction, les responsables syndicaux STC demeuraient injoignables ce mercredi après-midi.

Une reprise des négociations dès la fin de la semaine ?

Mais l’appel semble donc avoir été entendu, un geste d’apaisement salué du côté de la CAPA : « On prend acte. Cette levée des blocages va dans le bon sens et va permettre de renouer rapidement le dialogue », indique une source proche du cabinet de la présidence. Selon nos informations, une reprise des négociations en présence de plusieurs membres du conseil d’administration de la SPL et de la direction pourrait être proposée aux syndicats dans les 24 heures.

Ce matin, la CGT et FO, qui occupent pacifiquement les locaux de la CAPA, ont quant à eux ont vivement critiqué l’attitude de la direction, qu’ils accusent de bloquer tout dialogue social dans le cadre de la renégociation des accords d’entreprise. « Le dialogue est fermé, cela ne se passe jamais ainsi dans un conflit », a déploré Patrice Bossart, secrétaire général de la CGT, lors d'une conférence de presse. « Comme l’a rappelé le président, chacun devrait chercher une sortie par le haut. » Réagissant aux éléments publiés dans la presse ce même jour, les représentants syndicaux ont dénoncé ce qu’ils considèrent comme une volonté de la direction de remettre en cause la convention collective. « Il y a clairement une volonté de nous en sortir, pour proposer un accord moins-disant, contrairement aux garanties actuelles », affirmait Marcel Santini, secrétaire départemental de FO. « Les salariés refusent de perdre leurs acquis. »