Corse Net Infos - Pure player corse

​Jean Zuccarelli : « Bastia doit sortir de cette spirale mortifère »


Laurent Hérin le Dimanche 26 Novembre 2023 à 19:38

Ce dimanche matin, les conseillers d'opposition du groupe Unione per Bastia, leur leader Jean Zuccarelli en tête, ont tenu un point presse pour dénoncer la "gestion calamiteuse de la ville". Chiffres et exemples à l’appui, ils ont dressé un bilan "catastrophique" de la majorité, à mi-mandat, et après dix années au pouvoir.



Les conseillers d'opposition d'Unione per Bastia, tous ensemble, toujours unis © LH
Les conseillers d'opposition d'Unione per Bastia, tous ensemble, toujours unis © LH
Si ses colistiers de l'opposition municipale sont indécis « on fait ce point presse dehors, sur la terrasse, au soleil, ou dans le café ? », le leader d’Unione per Bastia prend ses responsabilités. « Ça sera à l’intérieur, notamment pour des questions de bruit » tranche Jean Zuccarelli avant d’entrer immédiatement dans le vif du sujet : « Ce qui se passe est criminel pour la ville de Bastia et je pèse mes mots. » S’il a rassemblé les médias ce dimanche matin, dans un café de la place Saint Nicolas, c’est pour faire un bilan de l’action municipale en place et évoquer le devenir de sa ville.
Le moment est choisi, alors que la majorité arrive à mi-mandat et que les nationalistes sont à la tête de la ville depuis 10 ans. « Nous tirons la sonnette d'alarme ! Entre des finances exsangues et une quantité de projets en retard, notre ville s'enfonce dans un déclin et nos édiles ne réagissent pas » souligne Jean Zuccarelli en insistant sur l'indifférence et l'autosatisfaction des dirigeants de Bastia, comme ceux de la Collectivité.

Pas de projets structurants
Pour la liste Unione per Bastia, "la cause de cette longue agonie" est, en premier lieu, dû aux retards pris sur de nombreux projets. « Le centre-ville est asphyxié et aucune places de parking n'a été créée depuis Gaudin, la rénovation du centre ancien tarde et le projet du nouveau port est toujours dans les cartons après dix années d'atermoiement » détaille l'héritier de la dynastie radicale de gauche. Ce dernier point est d'ailleurs longuement commenté et les dates sont rappelées : lorsqu'en 2007, la commission choisit l'emplacement de la Carbonite, en 2013 lorsque, une fois les problèmes écologiques levés, le projet est validé et, enfin, la livraison qui était attendue en 2022. « Même monsieur Simeoni, qui est une personne intelligente, a validé ce projet, sous le nom de Portu Novu. » Actuellement au point mort, le projet semble noyé sous des vagues d'études. « On en est à la 3e ou la 4e, nous voilà moins avancés qu'en 2014 » insiste Jean Zuccarelli. Or, d'après le groupe d'opposition, impossible de penser le développement de la ville sans un nouveau port.

Jean Zuccarelli tenait une conférence de presse au café des Palmiers, ce dimanche © LH
Jean Zuccarelli tenait une conférence de presse au café des Palmiers, ce dimanche © LH
"Un quartier sous les gravats"
Mêmes soucis du côté du Vieux port, du Puntettu « un quartier sous les gravats » et de la gare : autant de projets qui ont pris du retard ou sont carrément différés. Au contraire de l'Aldilonda et d'U Spassimare dont Jean Zuccarelli reconnaît la réussite mais qui ne doivent pas, à ses yeux, être l'arbre qui cache la forêt.
Le conseiller municipal Jean-François Paoli aborde aussi l'endettement de la ville : « 4 millions d'euros en juillet et 5 millions d'emprunts en novembre, quid de ces 9 millions ? Les finances de la ville se sont fortement dégradées. On peut douter de leur capacité à réaliser leurs projets. » Pour lui, le coût de fonctionnement est trop important. Il cite alors l'exemple du théâtre qui a effectivement besoin d'être refait, mais dont la dimension du projet semble démesurée. « La culture, c'est bien, on en a besoin, mais si les Bastiais ne peuvent pas se loger, se garer, travailler ou encore emmener leurs enfants à l'école, vous n'avez pas besoin d'aller au théâtre ! Il ne faut pas inverser le problème » insiste Jean-François Paoli.

Déséquilibre administratif
Les élus radicaux insistent enfin sur un dernier point : le déclassement administratif de la ville : « Tout est concentré sur Ajaccio, il n'y a plus rien, ou presque, à Bastia. » Une situation qu'ils craignent de voir s'aggraver en cas de réforme institutionnelle avec un nouveau transfert de compétences. « Nous méritons une meilleure répartition » ajoute Jean Zuccarelli qui souligne combien les élus ajacciens défendent leur ville. « On les comprend. Mais ici ? Personne ne défend la place de Bastia. Nos élus sont-ils trop proches du pouvoir en place ? »
Face à cette situation, le groupe Unione per Bastia tient à apporter des réponses : « La première est de vous alerter, vous les médias, comme on le fait ce matin. Mais aussi nos citoyens. Nous allons être actifs sur le terrain dans les prochains mois. La situation impose de se projeter dans une alternative nécessaire pour Bastia. » En attendant, Jean Zuccarelli conclut : « Cet alignement de mauvaises nouvelles, de retard devient mortel. L'équipe municipale, conduite par Pierre Savelli, est en train de tuer la ville. »