Corse Net Infos - Pure player corse

Malgré la levée du plan blanc, l’hôpital d’Ajaccio reste en alerte


Julia Sereni le Dimanche 14 Juin 2020 à 16:27

A l’hôpital d’Ajaccio, si le plan blanc a été levé, tout n’est pas redevenu comme avant. Gestes barrière et restriction des visites sont toujours d’actualité, d’autant que la direction craint, avec l’arrivée des touristes, l’émergence d’une deuxième vague de la pandémie.



Le directeur de l'hôpital d'Ajaccio Jean-Luc Pesce et le médecin conseil Bernard Lecomte. (Photo Michel Luccioi)
Le directeur de l'hôpital d'Ajaccio Jean-Luc Pesce et le médecin conseil Bernard Lecomte. (Photo Michel Luccioi)
« On reste en vigilance absolue » explique Jean-Luc Pesce, directeur de l’hôpital. En effet, malgré la levée du plan blanc, l’hôpital reste encore sur ses gardes : « chacun est tenu de conserver les mesures barrières dans l’établissement ». Le programme opératoire a été réactivé, mais des restrictions pèsent encore sur les visites : « on limite à deux personnes, idéalement un quart d’heure par visite et de manière maximale une heure ». L’organisation des urgences, elle, n’a pas changé : « mais nous serons peut-être amenés à faire évoluer le dispositif, surtout si dans la première quinzaine de juillet, l’état d’urgence sanitaire venait à être levé ».
 
La prudence reste donc de mise. Et s’il n’y a plus aujourd’hui de cas d’hospitalisations pour COVID-19, l’hôpital conserve des garde-fous : « Si nous avons dans la même semaine deux patients positifs hospitalisés pour COVID-19, nous avons la possibilité de réactiver le plan blanc ».
 

Craint-on une deuxième vague de la pandémie ?
« C’est le risque », déclare Bernard Lecomte, directeur médical de crise de l’hôpital et conseiller médical de l’établissement. « Cette reprise n’est pas certaine mais elle est possible ». Si aujourd’hui il n’y pratiquement plus de circulation du COVIS-19 dans l’île, son inquiétude porte sur une éventuelle importation du virus, avec la reprise de l’activité touristique : « Notre dispositif qui a parfaitement bien tenu dans la première phase, avec une population habituelle, pourrait ne pas tenir avec une population augmentée ».
 
C’est pourquoi Bernard Lecomte plaide pour que les entrées dans l’île soient filtrées, comme c'est le cas à l’hôpital : « Nous avons établi une sorte de greenpass dans l’hôpital : on teste tous les patients qui vont être hospitalisés ». Un greenpass étendu à l’ensemble de l’île, une bonne idée ? « Cette mesure aurait pu protéger la Corse. Elle permet de sauver une saison et en même temps de protéger la population contre une deuxième vague ».
 
Et dans ce contexte de crise sanitaire, quid du nouvel hôpital ? « Il prend et va prendre du retard » explique Jean-Luc Pesce. Et pour cause, « nous n'avons que 40% des ouvriers qu’il faudrait pour terminer le chantier ». De quoi repousser l'ouverture : « Elle n'aura pas lieu avant mi-2021 » conclut le directeur.