La ligue des droits de l’Homme de Corse s’inquiète des conditions de vie indignes que subissent les personnes incarcérées à la maison d’arrêt d’Ajaccio. Dans un rapport officiel datant de 2023, le contrôleur général des lieux de privation et de libertés constatait : « malgré l’effort d’entretien constaté, le bon état général et la propreté des cellules, la prise en charge des personnes détenues souffre de l’ancienneté de la structure immobilière ». Il faut ici rappeler que cette prison a été construite en 1870. Le contrôleur général observait également que « les conditions d’hébergement portent atteintes aux droits fondamentaux des personnes détenues » (pathologies visuelles conséquences d’une impossibilité de vue de loin nécessaire à l’œil humain liées à l’écrasement des lieux, accès aux soins, surpopulation pénale et promiscuité au sein des cellules exiguës, droit au travail…). Un précédent rapport de cette même institution datant de 2013 se concluait en ces termes « La maison d’arrêt d’Ajaccio est vétuste, exigüe et est totalement inadaptée aux besoins actuels d’un établissement pénitentiaire. Les conditions de travail des personnels et les conditions de vie des personnes détenues en sont nécessairement dégradées ». Ce rapport faisait état du nombre de personnes détenues, 57 personnes pour 53 places. Aujourd’hui, on dénombre 85 détenus pour le même nombre de places. Aux conditions de vie dégradées des détenues constatées en 2013 se substituent désormais des conditions de vie indignes que dénoncent très justement ces personnes et leurs familles dans un appel à soutien. Et pour les personnels pénitentiaires à qui il serait demandé de réduire l’accès aux douches et aux promenades pour les détenus, les conditions de travail et les rapports avec les détenus seraient rendus plus difficiles. Ce lundi 28 avril à 14h, la LDH sera aux côtés de toutes et de tous, détenus, familles, personnels pénitentiaires et syndicats, devant la prison d’Ajaccio.