Le détenu radicalisé mis en cause pour ces faits, Franck Elong Abé, un Français d'origine camerounaise de 36 ans, purgeait plusieurs peines, dont une de neuf ans d'emprisonnement pour "association de malfaiteurs terroriste", quand il a agressé Yvan Colonna dans la salle de sport de la prison où celui-ci purgeait une peine de réclusion à perpétuité pour l'assassinat du préfet Claude Erignac en 1998.
"Lorsque j'ai lu l'audition des trois représentants du renseignement pénitentiaire par la commission d'enquête (de l'Assemblée nationale sur les "dysfonctionnements" ayant permis cette agression), elle leur a posé franchement la question: est-ce que Franck Elong Abé peut-il être une de vos sources. Les trois ne répondent pas "non", les trois répondent secret défense'", a déclaré sur RTL Me Sylvain Cormier, en ce jour du premier anniversaire de l'agression.
"Ce secret défense cache peut-être le fait que Franck Elong Abé était bien une source", a-t-il poursuivi, estimant que cela pourrait "expliquer" le statut d'auxiliaire, employé par l'administration pénitentiaire, dont bénéficiait l'agresseur.
"On comprendrait mieux pourquoi il serait placé comme auxi(liaire) avec possibilité de se déplacer, alors même qu'il y avait ces incidents", a-t-il dit, en référence au fait que "la commission parlementaire a découvert cinq incidents" dans lesquels Franck Elong Abé avait été impliqué en détention. "Normalement ces incidents vous écartent toute possibilité d'être auxiliaire", a-t-il insisté.
Me Cormier a précisé à l'AFP qu'une levée du secret défense sur cette question avait fait l'objet d'une "demande d'acte d'enquête déposée auprès des juges d'instruction en charge du dossier".
De source proche de la commission d'enquête parlementaire, celle-ci a de son côté demandé la communication des dossiers DGSE et DGSI de Franck Elong Abé, c'est-à-dire ses dossiers auprès des services de renseignement extérieurs et intérieurs français.
Converti à l'islam au Canada, Franck Elong Abé était ensuite passé par l'Afghanistan et le Pakistan.