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Transfert de quatre personnes à Paris : "Une démarche répressive et antidémocratique"


Marilyne SANTI le Jeudi 9 Octobre 2014 à 00:06

Une centaine de personnes étaient présentes mercredi soir à l’appel de Corsica Libera et de l’Associu Sulidarità devant la préfecture d’Ajaccio. Un second rassemblement de soutien aux quatre personnes transférées au pôle antiterroriste de Paris en début d’après midi pour être entendues par le juge antiterroriste Alain Gaudino. Un transfert dont les conditions ont été dénoncées lors de cette manifestation, puisque les avocats n’ont été prévenus qu’à la dernière minute, leur enlevant ainsi toutes possibilités d’assister aux auditions à Paris.



Une atteinte aux droits de la défense et "une escalade dans la répression", pour ces hommes qui n’ont pas été mis en examen mais dont la garde à vue a seulement été prolongée. "Le nouveau juge antiterroriste Gaudino a voulu couper du soutien populaire les gens qui étaient injustement inquiétés par sa démarche répressive. Une façon aussi de mettre une pression supplémentaire aux personnes qui étaient placées en garde à vue. C’est une tentative de déstabilisation, et nous sommes convaincus qu’à partir d’aujourd’hui  les Corses, tous les Corses quels qu’ils soient, doivent s’opposer à cette tentative de déstabilisation. Nous exigeons la libération des quatre personnes qui sont à Paris."
Ils accentuent et continuent leurs pratiques anti démocratiques. On ne pouvait s’attendre à moins d’une justice qui par essence est-elle-même anti démocratique" a dénoncé Jean-Marie Poli. 
 

Signe très négatif envoyé par le gouvernement français.

Pour lui, "la sous direction antiterroriste est une justice d’exception, une justice qui n’a pas sa place dans la démocratie qui a été maintes fois remise en cause et condamnée y compris par la fédération internationale des droits de l’homme. En utilisant ce stratagème la France nous envoie ce message négatif, prouvant encore une fois leur irresponsabilité. Le gouvernement cherche à créer les conditions  d’un affrontement alors qu’aujourd’hui l’ensemble des corses et notamment  le mouvement national ont décidé de s’engager sur une autre voie. Il s’agit là d’une provocation qui s’articule autour d’agissement anti démocratiques et qui portent atteinte aux droits de l’homme" a-t-il ajouté.
 
La garde à vue des quatre personnes transférées à Paris dont Doumè Ferrari, bâtonnier d’Ajaccio, s’achèvera vendredi matin. Un troisième rassemblement devant la préfecture est déjà annoncé si ces placements en garde à vue ne sont  pas favorables dans les jours à venir à une libération. Ces quatre interpellés, l’ont été dans le cadre d’une enquête sur un double attentat à la roquette commis contre deux casernes de gendarmerie à Ajaccio et Bastia en 2013.