- David, le Tour de Corse possède une solide réputation à l’échelon mondial mais il semble que le point fort de l’épreuve se situe au niveau la sécurité. Est-ce votre avis ?
- Avant que le Tour ne quitte la Corse pour migrer en Alsace, le travail qui avait été effectué était en effet excellent. Nous avons pu constater effectivement les grandes évolutions. Depuis l’an dernier, je suis agréablement surpris par le respect des spectateurs et le travail entrepris dans ce domaine, notamment sur le balisage. Les quelques soucis de débordement ont été le résultat d’une mauvaise implantation. Aucune zone publique n’a été déplacée par les spectateurs et cela est important. Les équipes ont d’ailleurs été renforcées, il y aura 84 personnes qui seront uniquement responsabilisées sur cela, à raison de 12 à 16 par spéciale, qui seront sur place une bonne semaine avant le départ pour être certain que nous aurons un balisage parfait. La clef de la réussite, c’est la sécurité, le dialogue avec le public, le respect des consignes. Pour avoir survolé toutes les épreuves chronométrées, nous n’avons constaté que très peu de débordements, notamment aux épingles de Calcatoggio et de Bellevalle.
- 30% du budget est consacré à la sécurité ?
- C’est exact. Je pensais sincèrement que nous aurions des baisses cette année, raison pour laquelle nous étions partis à un schéma à deux spéciales. Les spéciales demandent des moyens, ce qui représente effectivement 30% de notre budgets, à savoir les commissaires, partie la plus importante de l’organisation, que nous recrutons dans toutes les ASA et qui veulent s’impliquer dans toutes les spéciales et sur les différents parcs. Ils viennent des Ligues des différentes régions. C’est le gros du budget avec l’hébergement, les traversées maritimes, les repas. L’autre partie est destinée au balisage, à la signalétique, aux zones publiques auxquelles on attache beaucoup d’importance.
- Le Tour de Corse est une grande fête populaire, spectaculaire surtout, les contraintes sont strictes à ce niveau ?
- Je ne crois pas qu’aujourd’hui les règles de sécurité prennent le dessus. Elles ont été faites pour tous les types de terrains qui permettent de se mettre en sécurité, surtout ici en Corse. Nous avions de plus grosses contraintes techniques en Alsace avec notamment les plaines et les champs à perte de vue et il devient difficile de mettre le public en sécurité. La plupart du temps c’est le ravin, soit la montagne, le public se met en sécurité même s’il n’y a pas de zone publique. Il ne faut pas oublier que nous avons un public de connaisseurs, de passionnés qui savent ce qu’est le rallye et pour le respecter, savent ce qu’ils doivent impérativement faire. Nous avons de ce fait beaucoup moins de difficulté à leur expliquer. Je pense que si on devait faire un sondage sur les gens irrespectueux, ce n’est pas du tout un public local.
- L’an dernier, avec un cahier des charges identique à celui de l’Alsace mais avec une topographie différente, vous avez réussi votre coup. La deuxième année sera plus facile ?
- Elle est plus facile surtout parce que l’an dernier, nous n’avons eu que six mois pour préparer cette épreuve et en six mois, c’est un dossier colossal. Si on a pêché, c’est bien par manque de temps pour peaufiner tous les dossiers. Cette année, nous sommes sur le dossier depuis fin octobre à décider les spéciales, voire si elles sont conformes avec la FIA (nous avons fait le tour complet avec Michèle Mouton, responsable de la sécurité à la FIA), le dossier a été régulièrement travaillé par Michel Bouin et nous avons eu trois à quatre mois d’avance. C’est dire si le travail a été peaufiné. C’était vital et cela va permettre cette année d’avoir un dossier complet, sans parler du travail en amont que nous avons fait avec les services de l’Etat, la Gendarmerie, les plus hautes instances de la Haute-Corse et de la Corse-du-Sud. Je pense que nous approchons la perfection dans ce domaine mais le risque zéro n’existe pas…»
- Est-ce que les autres organisations nous jalousent toujours sur ce plan bien précis de la sécurité ?
- Très sincèrement je le pense. On s’en rend compte au fil des épreuves de ce que l’on voit et ce que l’on entend. Il y a des pays comme le Portugal où l’on a tous en mémoire le fameux accident à la bosse de Fafé et le travail effectué depuis. La transformation a été totale mais cela a demandé beaucoup de moyens. La situation s’améliore néanmoins sur tout dans les pays où l’on ne maîtrisait pas trop le public. Lorsqu’on se donne les moyens de canaliser le public, on doit y arriver, on doit pouvoir donner la bonne information.
- L’endurance frappe de nouveau à la porte du rallye, est pour cela que vous avez remanié quelque peu l’épreuve à hauteur de 70% ?
- Nous avons voulu apporter un peu de changements pour les professionnels du rallyes mais aussi pour les amateurs, apporter un peu plus de piquant avec 161 km nouveaux sur des portions de rêve en matière d’attaque et d’endurance. Le Tour de Corse devient effectivement un rallye où l’endurance sera le maître mot et qui, nous l’espérons, séduira le plus grand nombre. L’équipe de terrain a créé 4 spéciales inédites qui, j’en suis convaincu, seront appréciées par les équipages. Cette année, nous avons voulu offrir un Tour de Corse au sens propre du terme, rayonnant sur l’ensemble de l’île et sur les deux départements avec étapes dans les grandes villes de la région. Et puis nous avons surtout pensé aux amateurs afin qu’ils profitent des mêmes ingrédients. »
J.-F. V.
- Avant que le Tour ne quitte la Corse pour migrer en Alsace, le travail qui avait été effectué était en effet excellent. Nous avons pu constater effectivement les grandes évolutions. Depuis l’an dernier, je suis agréablement surpris par le respect des spectateurs et le travail entrepris dans ce domaine, notamment sur le balisage. Les quelques soucis de débordement ont été le résultat d’une mauvaise implantation. Aucune zone publique n’a été déplacée par les spectateurs et cela est important. Les équipes ont d’ailleurs été renforcées, il y aura 84 personnes qui seront uniquement responsabilisées sur cela, à raison de 12 à 16 par spéciale, qui seront sur place une bonne semaine avant le départ pour être certain que nous aurons un balisage parfait. La clef de la réussite, c’est la sécurité, le dialogue avec le public, le respect des consignes. Pour avoir survolé toutes les épreuves chronométrées, nous n’avons constaté que très peu de débordements, notamment aux épingles de Calcatoggio et de Bellevalle.
- 30% du budget est consacré à la sécurité ?
- C’est exact. Je pensais sincèrement que nous aurions des baisses cette année, raison pour laquelle nous étions partis à un schéma à deux spéciales. Les spéciales demandent des moyens, ce qui représente effectivement 30% de notre budgets, à savoir les commissaires, partie la plus importante de l’organisation, que nous recrutons dans toutes les ASA et qui veulent s’impliquer dans toutes les spéciales et sur les différents parcs. Ils viennent des Ligues des différentes régions. C’est le gros du budget avec l’hébergement, les traversées maritimes, les repas. L’autre partie est destinée au balisage, à la signalétique, aux zones publiques auxquelles on attache beaucoup d’importance.
- Le Tour de Corse est une grande fête populaire, spectaculaire surtout, les contraintes sont strictes à ce niveau ?
- Je ne crois pas qu’aujourd’hui les règles de sécurité prennent le dessus. Elles ont été faites pour tous les types de terrains qui permettent de se mettre en sécurité, surtout ici en Corse. Nous avions de plus grosses contraintes techniques en Alsace avec notamment les plaines et les champs à perte de vue et il devient difficile de mettre le public en sécurité. La plupart du temps c’est le ravin, soit la montagne, le public se met en sécurité même s’il n’y a pas de zone publique. Il ne faut pas oublier que nous avons un public de connaisseurs, de passionnés qui savent ce qu’est le rallye et pour le respecter, savent ce qu’ils doivent impérativement faire. Nous avons de ce fait beaucoup moins de difficulté à leur expliquer. Je pense que si on devait faire un sondage sur les gens irrespectueux, ce n’est pas du tout un public local.
- L’an dernier, avec un cahier des charges identique à celui de l’Alsace mais avec une topographie différente, vous avez réussi votre coup. La deuxième année sera plus facile ?
- Elle est plus facile surtout parce que l’an dernier, nous n’avons eu que six mois pour préparer cette épreuve et en six mois, c’est un dossier colossal. Si on a pêché, c’est bien par manque de temps pour peaufiner tous les dossiers. Cette année, nous sommes sur le dossier depuis fin octobre à décider les spéciales, voire si elles sont conformes avec la FIA (nous avons fait le tour complet avec Michèle Mouton, responsable de la sécurité à la FIA), le dossier a été régulièrement travaillé par Michel Bouin et nous avons eu trois à quatre mois d’avance. C’est dire si le travail a été peaufiné. C’était vital et cela va permettre cette année d’avoir un dossier complet, sans parler du travail en amont que nous avons fait avec les services de l’Etat, la Gendarmerie, les plus hautes instances de la Haute-Corse et de la Corse-du-Sud. Je pense que nous approchons la perfection dans ce domaine mais le risque zéro n’existe pas…»
- Est-ce que les autres organisations nous jalousent toujours sur ce plan bien précis de la sécurité ?
- Très sincèrement je le pense. On s’en rend compte au fil des épreuves de ce que l’on voit et ce que l’on entend. Il y a des pays comme le Portugal où l’on a tous en mémoire le fameux accident à la bosse de Fafé et le travail effectué depuis. La transformation a été totale mais cela a demandé beaucoup de moyens. La situation s’améliore néanmoins sur tout dans les pays où l’on ne maîtrisait pas trop le public. Lorsqu’on se donne les moyens de canaliser le public, on doit y arriver, on doit pouvoir donner la bonne information.
- L’endurance frappe de nouveau à la porte du rallye, est pour cela que vous avez remanié quelque peu l’épreuve à hauteur de 70% ?
- Nous avons voulu apporter un peu de changements pour les professionnels du rallyes mais aussi pour les amateurs, apporter un peu plus de piquant avec 161 km nouveaux sur des portions de rêve en matière d’attaque et d’endurance. Le Tour de Corse devient effectivement un rallye où l’endurance sera le maître mot et qui, nous l’espérons, séduira le plus grand nombre. L’équipe de terrain a créé 4 spéciales inédites qui, j’en suis convaincu, seront appréciées par les équipages. Cette année, nous avons voulu offrir un Tour de Corse au sens propre du terme, rayonnant sur l’ensemble de l’île et sur les deux départements avec étapes dans les grandes villes de la région. Et puis nous avons surtout pensé aux amateurs afin qu’ils profitent des mêmes ingrédients. »
J.-F. V.