Corse Net Infos - Pure player corse

TÉMOIGNAGES - Ces Corses poussés à changer de voie par la pandémie


Michela Mondoloni le Jeudi 24 Juin 2021 à 11:27

L’apparition du Covid-19 a chamboulé nos vies, nos habitudes et notre façons de travailler. Après plusieurs confinements certains ont fait le choix de changer complètement de voie : restaurateurs, commerçants ambulants, personnels administratifs… Face au virus, ils ont préféré sauter le pas en changeant radicalement de profession, ils nous racontent.



Carine
Carine
Marie a 25 ans. Cette jeune femme qui travaillait comme serveuse dans un restaurant, le confinement lui a permis de se réconcilier avec l’une de ses passions : la pâtisserie : « La crise sanitaire m’a fait rester chez moi pendant plusieurs mois sans travailler. Ce fut assez long. D’un naturel actif, j’ai alors commencé à réaliser mes pâtisseries, puis à les livrer et les vendre. Ce fut une révélation ! Ces quelques mois passés m’ont fait redécouvrir mon goût pour la pâtisserie et la cuisine, que j’avais presque oublié. J’en ai profité pour y travailler, me perfectionner et je me suis même inscrite à une formation. Au début, ce n’était que pour quelques amis. Au final, le téléphone a sonné et les demandes ont afflué. J’ai maintenant ma propre clientèle » 
Aujourd’hui, elle maintient son objectif « Finalement, j’ai réalisé que je devais me concentrer sur mon but : ouvrir mon entreprise et me lancer dans cette nouvelle aventure » affirme cette jeune femme, déterminée.


Loïc a 31 ans. Originaire de Paris et est venu s’installer en Corse il y a 3 ans après une saison effectuée en restauration, ce jeune homme travaille dans ce secteur depuis plusieurs années. Seulement, l’épidémie liée au coronavirus lui a fait changer de voie.   Après une ultime saison l’été dernier comme serveur, il a décidé de devenir maraîcher. « Après le premier confinement, j’ai réalisé que ma profession ne m’épanouissait plus vraiment. Et puis, j’avais également peur. Nous ne savions pas, même après la réouverture de quoi allait être fait demain. Je n’avais plus envie de passer plusieurs mois sans rien faire, alors je me suis lancé dans le maraîchage et les espaces verts. » Au début, ce qui était une simple proposition de travail pendant le confinement est devenu un métier : « J’ai choisi de rester dans cette voie. Même si mon métier m’a plu, j’ai ressenti le besoin de tout simplement changer de vie. »
Au-delà de l’impact de la crise sur la profession, Loïc habitué aux saisons, insiste sur l’opportunité qu’il a tout simplement su saisir « Peut-être que si l’épidémie n’était pas arrivée, je n’aurais jamais eu cette occasion. Là, j’ai simplement voulu travailler et faire autre chose pendant quelques mois. Et puis ce fut une évidence mon temps dans le milieu de la restauration était écoulé. » Depuis, il poursuit ses activités sans regretter sa vie d’avant.
 

Eloïse a 28 ans. Depuis maintenant plus d’un an, Eloise consacre ses semaines à veiller sur les personnes âgées. Un engagement sur le terrain pour cette jeune femme au chômage depuis 2 ans. « J’étais auparavant employée dans une maison de retraite. Un poste qui n’était pas vraiment spécifique à la prise en charge des personnes âgées. J’ai commencé à travailler très jeune et lorsque j’ai démissionné de mon poste je n’avais plus vraiment idée de ce que je voulais faire de ma vie. J’attendais que l’occasion se présente. » 
C’est peu avant l’arrivée de la Covid-19 qu’elle va décider de se mobiliser. En pleine épidémie, elle s’est rendue disponible et a choisi de continuer « Je voulais être présente sur le terrain, auprès des personnes âgées afin de les aider, de m’occuper d’elles, d’apporter un soutien et de ne pas les abandonner durant cette période. »
Une expérience qui a bouleversé sa vie, puisqu’elle a désormais trouvé sa passion : « Aujourd’hui, je continue ce métier que je ne compte pas abandonner. Cette épidémie m’a permis de m’investir réellement et de trouver ma vocation. Le dévouement, la bienveillance auprès des autres. ». Explique la future mère de famille, avec beaucoup de fierté.
 
 
Carine a 40 ans. Cette commerçante ambulante, habituée des marchés, n’avait pas choisi au départ de changer de vie.  « Je suis associée avec un ami, nous faisons nos huiles essentielles, nous avons notre société où nous vendons toute une gamme de produits. » Pourtant, au cours de la période de la crise sanitaire, tout bascula « malgré un courrier du ministère de la relance économique, mon stand a été considéré comme non-essentiel. Comme il y avait un magasin dans le village qui faisait également des huiles essentielles et qui était fermé, je n’ai pas pu faire valoir ce document. De plus, je n’ai pas pu bénéficier d’aides. » 
Cette dernière a donc trouvé un autre emploi : « Je me suis d’abord occupé de mon terrain. Puis, le directeur de l’école du village, connaissant ma situation, m’a demandé de venir effectuer des remplacements. Aujourd’hui, je peux poursuivre les remplacements puisque les marchés se déroulent uniquement le matin. »
Carine a choisi tout de même de se battre pour sauver sa société et poursuivre ses activités avec ce nouvel emploi. Un bel exemple de courage et de détermination.
 
Ainsi, la crise liée à la Covid-19 a causé d’énormes difficultés dans le quotidien des gens. Cependant, certains ont su au-delà d’une simple reconversion professionnelle, se redécouvrir, s’adapter ou bien se construire tout simplement une nouvelle vie.