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Spéculation immobilière : la CAPA veut racheter Paese di Lava


Julia Sereni le Mercredi 5 Mai 2021 à 10:47

Ce mardi 4 mai, le conseil communautaire du Pays Ajaccien a acté, à l’unanimité, le principe de l’acquisition du village de vacances Paese di Lava, situé sur la commune d’Alata. L’objectif affiché est d’empêcher toute dérive spéculative.



U paese di Lava. crédit photo https://www.ajaccio-tourisme.com
U paese di Lava. crédit photo https://www.ajaccio-tourisme.com
À dix kilomètres d’Ajaccio, le village de vacances Paese di Lava constitue une des dernières emprises foncières directement en bord de mer et potentiellement constructible. Autant dire que depuis l’annonce de sa mise en vente par son propriétaire, le Commissariat à l’Energie Atomique, il suscite de nombreux intérêts. Pour le maire d’Alata, Etienne Ferrandi, le danger était donc que le site de sept hectares ne fasse l’objet d’une opération immobilière à visée spéculative.

« S’interdire de voir émerger toute dérive d’ordre spéculative »

Il s’en est ouvert au président de la Communauté d’Agglomération du Pays Ajaccien Laurent Marcangeli, qui a donc proposé au conseil communautaire d’acter le principe du rachat de Paese di Lava. « Il existe un enjeu politique majeur, eu égard à la diversité et à la richesse des éléments composant ce bien, mais aussi et surtout au regard de sa situation stratégique remarquable, à dix kilomètres d’Ajaccio, à proximité du château de la Punta » explique Stéphane Sbraggia. Pour le premier adjoint à la mairie d’Ajaccio, il s’agit de « s’interdire de voir émerger toute dérive d’ordre spéculative que l’on pourrait observer sur ce type de bien ».
 
Si le principe remporte l’adhésion de l’ensemble du conseil, c’est un « oui mais » pour l’élu d’opposition Jean-François Casalta, du groupe Pà Aiacciu. « Il faut qu’il y ait un véritable projet » souligne t-il. « De notre point de vue, les collectivités publiques n’ont pas vocation à gérer des hôtels ou des résidences de tourisme, ce n’est pas notre métier » argumente t-il, en faisant référence à l’expérience de l’établissement thermal de Guagno.

Des intérêts « déjà sur les rangs »

Mais pour Laurent Marcangeli, avant de penser au projet, il faut déjà acter le principe. « Le maire d’Alata savait que des intérêts privés étaient déjà sur les rangs, et non des moindres, avec un projet d’ampleur de logements » indique t-il. Il y avait donc « urgence » à agir. « Quand il y a une volonté politique d’aller contre des manoeuvres qui peuvent être spéculatives et de nature à modifier de manière particulièrement déroutante un paysage, nous sommes là et nous n’avons pas besoin de modification de la loi » ajoute le président de la CAPA. Une allusion à peine voilée à la proposition de loi portée par les députés nationalistes
 
Fanfan Dominici, qui représentait le maire d’Alata, en déplacement dans le cadre de ses fonctions à la CAPA, salue quant à lui, en guise de conclusion, « le courage politique d’Etienne Ferrandi et de la mairie d’Alata qui ont mis un frein à la spéculation ».
 
La délibération a été votée à l’unanimité.