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Santé en Plaine orientale : Trois des cinq revendications du Collectif Per a Salute validées par l’ARS !


Nicole Mari le Jeudi 20 Avril 2017 à 23:03

Le Collectif Per a Salute in Piaghja Urientale a obtenu gain de cause sur au moins trois des cinq revendications concernant la santé en Plaine Orientale. C’est le résultat de la réunion, qui s’est tenue jeudi après-midi, à l'hôpital de Bastia, entre le Collectif, l’ARS (Agence régionale de santé) et la direction de l'hôpital, dans le cadre du comité de pilotage mis en place sur le sujet. Sont acquis, pour Ghisonaccia, la Maison médicale de garde, les consultations avancées sur le territoire, et le remplacement, dès juin, du véhicule du SMUR. Des avancées positives pour l'IRM et l'hôpital de proximité et des réponses prévues en septembre. Explications, pour Corse Net Infos, d’Esteban Saldana, membre de l’Exécutif de Corsica Libera et porte-parole du Collectif, qui ne cache pas sa satisfaction.



Le Collectif Per a Salute in Piaghja Urientale, à l'issue de la réunion à l'hôpital de Bastia.
Le Collectif Per a Salute in Piaghja Urientale, à l'issue de la réunion à l'hôpital de Bastia.
- Quel était l’objet de cette réunion du Comité de pilotage ?
- Nous avons fait le point sur les cinq revendications initiales du Collectif. La première, la Maison médicale de garde, est actée définitivement. Il y aura, donc, à Ghisonaccia, à côté de la caserne des pompiers, une Maison médicale de garde avec des médecins libéraux pour assurer une permanence des soins pendant les weekends et les jours fériés. Le financement est fourni par l’ARS. Il faut maintenant rédiger les statuts de l’association afin que les médecins s’organisent administrativement, et équiper le cabinet. Nous espérons que cette Maison pourra s’ouvrir dans les prochains mois.
 
- Qu’en est-il de la seconde revendication concernant les consultations avancées sur le territoire ?
- Là aussi, c’est acté ! Certains spécialistes de l’hôpital de Bastia, notamment des anesthésistes, des chirurgiens…, viendront, une fois par mois, en semaine, faire des consultations à la Maison de santé de Ghisonaccia pour éviter aux gens de se déplacer sur Bastia. Ça reste à finaliser, mais ça devrait, aussi, être effectif dans les mois qui viennent.
 
- La troisième revendication était le remplacement du véhicule SMUR de Ghisonaccia. L’avez-vous obtenu ?
- Oui ! L’hôpital de Bastia l’a reçu et est en train de l’équiper. Le véhicule neuf du SMUR (Structure mobile d'urgence et de réanimation) sera installé à la caserne de Ghisonaccia dans le courant du mois de juin.
 
- Autre revendication : la mise en place d’une IRM (Imagerie par résonance magnétique) qui serait la sixième de Corse. Qu’avez-vous obtenu ?
- L’ARS a pris acte de l’avis favorable de la CSOS (Commission spécialisée d'organisation des soins) du 11 avril. Elle va ouvrir une fenêtre de dépôt pour déposer les dossiers. Elle a six mois pour les instruire, mais elle a accepté d’aller beaucoup plus vite et d’instruire, en deux mois, le ou les dossiers qui seront déposés. Elle donnera un avis le plus rapidement possible, au plus tard au mois de septembre. Pour nous, le dossier tient la route. Le besoin exceptionnel d’une IRM a été constaté et localisé sur la Plaine Orientale. Je ne vois pas comment l’ARS pourrait ne pas donner une réponse favorable.
 
- Reste l’hôpital de proximité. Qu’ont donné les discussions ?
- Nous avions demandé de travailler, lors de cette réunion, de façon contradictoire, c’est-à-dire de disposer de documents avant la réunion pour pouvoir faire des propositions de modifications et, ainsi, enrichir le projet. L’hôpital de proximité se fait en plusieurs étapes. La première étape consiste en une étude de diagnostic du territoire, qui a été lancée il y a trois semaines par la Communauté de communes et qui est réalisée par l’Observatoire régional de la santé (ORS). Nous attendons, la semaine prochaine, le rendu de cette étude. Entre temps, l’ARS a écrit un projet de lettre de mission à un organisme qui s’appelle le CNEH (Comité national des établissements hospitaliers). Elle nous a transmis cette lettre sur laquelle nous avons fait quelques remarques, même si nous étions d’accord sur le fond.
 
- Quel est le but de cette lettre de mission ?
- C’est d’établir un projet médical, global, évolutif et partagé. Il doit conduire à la mise en perspective de plusieurs scénarii, dont la possibilité d’un hôpital de proximité. La lettre de mission le dit clairement. L’étude se fera sur cette base puisque, nos propositions ayant été prises en compte, nous avons validée avec l’ARS la lettre de mission. Cette lettre sera transmise, au plus tard, la semaine prochaine au CNEH. Une réunion est prévue début mai avec l’ARS et le CNEH pour que nous discutions de la méthodologie et de la façon dont l’enquête sera conduite. Nous ne voulons rien oublier. L’étude durera deux ou trois mois. Nous comptons sur un rendu soit fin juillet, soit en septembre. Nous pensons que l’hôpital de proximité fera partie des options. A partir de là, nous passerons à une autre étape.
 
- Etes-vous satisfait ?
- Oui ! Il y a eu des avancées. Le travail est plus serein, il va dans le bon sens. Pour tous les dossiers, nous serons fixés en septembre. Aujourd’hui, par exemple, nous avons reçu un courrier de Marisol Touraine (ministre des affaires sociales et de la santé), qui, suite à une sollicitation des présidents Talamoni et Simeoni, faisait un point sur les différents dossiers. Maintenant, nous sommes tout à fait conscient que sur l’hôpital de proximité, qui est le dossier le plus important, la mobilisation ne fait que commencer. Nous avons réussi à initier un processus, mais il faudra encore se mobiliser pendant ces trois mois.
 
- Etes-vous optimiste ?
- Nous sommes déterminés à aller au bout de ces projets. Mais, pas n’importe comment ! Tous, sur notre territoire, les professionnels de santé, la population, les élus locaux et les élus de la CTC (Collectivité territoriale de Corse), notamment le président Jean-Guy Talamoni, nous montrons notre unité et notre détermination à voir ces dossiers aboutir. La population de la Plaine orientale mérite de bénéficier d’un hôpital de proximité, comme tous les autres territoires de l’île.
 
Propos recueillis par Nicole MARI.