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Retraites : En Corse aussi, l’intersyndicale acte la fin de la mobilisation mais n’arrête pas le combat


Tara Yates le Vendredi 16 Juin 2023 à 12:49

Réunis jeudi les huit principaux syndicats français et les cinq organisations de jeunesse qui composent l'intersyndicale, ont convenu de se concentrer désormais sur d'autres sujets et acté la fin de la mobilisation. Et en Corse ?



Photo archives CNI
Photo archives CNI
L'intersyndicale "saura se mobiliser dans les mois qui viennent", a-t-elle indiqué jeudi soir, à l'issue d'une réunion, qui s'est tenue plus d'une semaine après la 14e journée de manifestation contre la réforme des retraites.
Les huit principaux syndicats français et cinq organisations de jeunesse, réunis au sein de cette intersyndicale, sauront "se mobiliser dans les mois qui viennent pour revendiquer le progrès social et pour affronter les politiques de régression sociale au niveau national", a-t-elle souligné dans un communiqué. Elle prévoit de se réunir à nouveau "dès la rentrée", et souhaite à présent travailler à "dégager des revendications communes" notamment sur les salaires et les pensions, les conditions de travail, la santé au travail et l'égalité femmes-hommes.

Contrairement à une routine bien ancrée, l'intersyndicale ne s'était pas réunie le 6 juin au soir de la 14e journée de mobilisation. Elle n'avait pas communiqué depuis, ni sur cette journée, ni sur l'échec de la proposition de loi du groupe Liot visant à abroger la réforme, le 8 juin.
Le temps pour chacun de ses membres de tirer les leçons d'une séquence "retraites" qui prend fin, alors que la loi a été promulguée et que les premiers décrets sont parus. "Cette réforme (...) a conduit à un niveau de mobilisation jamais égalé, rarement atteint" ce qui "aurait dû amener le gouvernement à retirer son projet", a estimé l'intersyndicale, qui dit représenter "une force", qui a "démontré sa capacité à agir ensemble".
Pas question de "tourner la page": "Nous continuerons à contester cette réforme des retraites", ont-ils assuré, sans toutefois prévoir de nouvelle journée de grève et de manifestation.


Charles Casabianca secrétaire général de la CGT de Haute-Corse

"Nous suivons ce qui est fait au niveau national. Le mouvement se situe dans le cadre de l'intersyndicale, dont nous faisons partie. Nous entreprendrons des actions locales, spécifiques à la CGT, qui seront décidées pendant les vacances et à la rentrée; mais nous restons fidèles aux décisions nationales, car c’est en restant unis que l’on fera avancer les choses.  Nous continuons notre combat, que ce soit sur le continent ou sur l'île, jusqu’à ce que nous soyons entendus",

Parmi les sujets abordés ce jeudi 16 juin, la discussion sur les salaires a été une priorité. "Le plus important est de négocier branche par branche pour faire progresser les droits sociaux. Nous dénonçons des problèmes qui sont aussi locaux, comme les salaires en Corse. L’île fait partie des régions françaises où les revenus sont les plus faibles. Nous ne voulons pas laisser courir des injustices, que ce soit en Corse ou ailleurs", 
 

Marcel Santini, secrétaire général FO Corse-du-Sud

Ce n'est pas terminé. En tout cas, ce n'est pas notre position. Mais, il faut laisser les choses se décanter. Si cette lutte a démontré quelque chose, c'est que nous ne sommes pas autant en démocratie que ce que l'on nous dit. Nous ne tournons pas la page. Il est du devoir du syndicat de dénoncer et de lutter contre les injustices. Nous n'avons pas approuvé la proposition d'augmentation avancée par le gouvernement. Nous défendons notre activité, et dans cette intention nous allons bientôt rencontrer le préfet de Corse au sujet de l’ICFT  (indemnités compensatoires de transport en faveur des fonctionnaires et agents de la fonction publique territoriale). On ne sait pas ce qui peut se passer, mais l'essentiel est de rester mobilisés. Ce que la FO a conclu de ces derniers mois de lutte, c’est qu’il ne suffit pas de manifester massivement dans la rue pour se faire entendre, il faut paralyser le pays. C'est par la coercition et la force que nous pourrons faire avancer les choses. Ce qui est certain, c'est que les méthodes d'action choisies ont fait leur temps.