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Refus de soumission aux obligations du FIJAIT : Ils quittent la salle d’audience du tribunal de Bastia


Maria-Serena Volpei-Aliotti le Mardi 5 Mars 2019 à 20:32

Comme nous l'avions relaté un peu plus tôt dans l'après-midi de ce mardi , Félix Benedetti, Jean-Marc Dominici et Stéphane Tomasini ont quitté la salle d’audience du Tribunal de grande instance de Bastia où ils comparaissent pour refus de se soumettre au FIJAIT.



Ce mardi après-midi, avait lieu le 3ème procès de Félix Benedetti, Jean Marc Dominici, Stephane Tomasini pour refus de se soumettre au FIJAIT, fichier antiterroriste créé pour lutter contre les islamistes radicaux. Mais ce procès ne s'est pas déroulé .   
Dès le début de l'audience, les 3 hommes se sont rendus à la barre, ensemble, afin de lire leur communiqué à la présidente du tribunal ( cf ci-dessous) pour annoncer leurs refus à comparaître. Un acte que le tribunal  n'a cependant pas accepté. À plusieurs reprises, elle leur a demandé de regagner leurs places en vain.   
"Nous n'avons rien à voir avec des terroristes", ont clamé haut et fort les 3 prévenus avant de quitter la salle du tribunal de grande instance de Bastia. "Vous n'allez pas nous obliger à rester. Nous n'avons pas confiance en votre jugement. Vous êtes à la botte d'un parquet ! " 
Le tribunal les a condamné à payer 800€ d'amende. La procureure avait requis 1000€ d'amende à l'encontre des trois prévenus  

Dès leur sortie, Félix Benedetti, aux côtés de Jean-Marc Dominici et de Stéphane Tomasini, a présenté sur le parvis de TGI de Bastia, le fameux communiqué.   
"Nous avons été condamnés à plusieurs années de prison dans le cadre de la lutte d'émancipation du peuple corse. 
À notre sortie, nous avons refusé de nous soumettre au FIJAIT créé pour lutter contre les islamistes radicaux, après les attentats meurtriers de Charly Hebdo et du Bataclan. 

Ce fichage, d'une durée de 20 ans, limite nos libertés de mouvement et nous impose un contrôle judiciaire à vie. 

Au delà des lourdes contraintes matérielles qu'il représente, c'est surtout cette assimilation aux terrorisme islamique que nous refusons catégoriquement. 

Cette amalgame est une insulte à l'égard du peuple corse. 

En réponse, les prisonniers politiques corses ont décidé de s'unir à travers le collectif Patriotti qui regroupe aujourd'hui plus d'une centaine de membres. 

Nous avons été condamnés en juin 2018 à 500 euros d'amende. Cette peine a été confirmée en appel le 26 septembre dernier. Nous nous sommes pourvus en cassation le 1e octobre. Sans attendre le résultat de cette cassation, le Parquet de Bastia a entamé dès le 3 octobre une nouvelle procédure. Avec trois procès en moins de 6 mois, le parquet se lance dans une stratégie de harcèlement judiciaire ciblé à notre encontre, relayant officiellement la politique de fermeture du gouvernement français. 

Alors que le procès n a pas encore eu lieu, une nouvelle poursuite est engagée contre Jean Marc Dominici. 

 Le réquisitoire provocateur et disproportionné du parquet à l'encontre de Paul Félix Benedetti qui était simplement venu assister à notre dernier procès, est une  illustration inquiétante de la stratégie de tension de ce même parquet. 

 Aujourd'hui, nous refusons de nous présenter devant des juges qui suivent docilement un parquet aux ordres. 

 Nous nous sommes engagés dans un combat juridiques que nous mènerons jusqu'à la Cour européenne. Nous n'avons pas choisi la facilité car ce choix nous impose de renouer avec des gardes à vues et des procès tous les 2 mois.  

Nous avons fait ce choix pour les générations passées de refuser un amalgame qui insulte les générations de patriotes qui ont sacrifié des années de libertés et pour certains leur vie. 

Nous avons fait ce choix pour les générations futures de refuser, pour elles, toutes les atteintes 

aux libertés individuelles. Notre combat vise à lutter pour une société libre. 

 Cette lutte n' est pas seulement que la nôtre; Elle appartient à tous. 

Aussi, nous appelons le mouvement national, et l'ensemble du peuple corse, à se mobiliser et à participer à une manifestation populaire dans les prochaines semaines, contre le FIJAIT, contre le fichage ADN, contre les amendes exorbitantes, contre le fichier FINIADIA, contres les atteintes aux libertés individuelles et pour la libération de tous les prisonniers politiques corses".  

Tous se sont retrouvés par la suite à l'extérieur du tribunal afin de manifester leur mécontentement, accompagné de nombreux militants et du collectif des anciens prisonniers politiques.  
Blocage de la circulation par des feux de pneus et autres détritus ont ponctué cette manifestation.
Il n'y a cependant eu aucun incident à déclarer.  

 


Paul-Félix Benedetti s'insurge

Lors de l'entrée du public dans la salle d'audience du TGI, un certains nombre de visiteurs était accepté par les agents de sécurité placés l'entrée du tribunal. Rapidement, Paul-Félix Benedetti, est monté au créneau.
" Anu cuntinuatu a so cumedia di vulè impone una quantità di persone chì ponu assistà à un prucessu. In un prucessu, i diritti mundiali sò libari. Vole dì chì s'hè c'hè un prublema du carreghe ùn si ponu pusà solu quelli ch'anu da entre, mà fora, annant'à u locu di i passi persi, tutt'ognunu hà u dirittu d'entre. Nimu s'hà da lascià impone una logica di sottumissione è tutt'u mondu hè intrutu. Parché avà n'avemu una techja di i cumpurtamenti ch'ùn sò micca in a logica d'appacimente" précisait, remonté, le leader de Core In Fronte.