« C’est tout l’effet que ça vous fait ?! ». Alors que les représentants de la liste Rassembler pour la Corse montent un à un sur scène, Ange Santini galvanise les quelques 300 personnes présentes au Palais des Congrès. Ce jeudi soir, à Ajaccio, avait lieu le meeting de la liste conduite par Camille de Rocca Serra, dans le cadre des élections territoriales. Un meeting que le député et conseiller territorial sortant a débuté avec la volonté de rassurer ses soutiens dans la cité impériale : « J’ai entendu trop de rumeurs selon lesquelles nous n’étions pas Ajacciens », s’agace-t-il indiquant qu’il entend « servir la Corse dans sa totalité ». Christelle Combette, en 4ème position sur la liste reprendra : « Cette liste c’est celle de Calvi, Ile Rousse, Bastia, Corte, Aleria, Porto-Vecchio, Bonifacio, et bien sûr de toutes les communes du rural. Mais cette liste c’est évidemment celle d’Ajaccio ».
Un « bilan noir » pour la mandature sortante
« Le bilan de la majorité sortante est accablant », attaque alors Antoinette Torre, la 18ème de la liste, « Nombreux sont ceux autour de nous qui ne trouvent plus leur place. Nombreux sont ceux qui n’ont plus confiance et qui ont perdu tout courage parce qu’ils n’ont comme quotidien que la détresse et l’isolement ». Christelle Combette poursuit : « Monsieur Giacobbi, qui se targue d’être un économiste de haut vol, a opté pour les dépenses de fonctionnement et l’embauche de 300 agents supplémentaires. Il s’est aussi évertué à créer des débats stériles débouchant sur des votes sans valeur juridique, s’éloignant ainsi de l’essentiel en créant un écran de fumée », fustige-t-elle en déplorant « la précarité, l’inconfort et le mal-être social » croissants sur l’île. « En ces temps de budgets contraints, on a de plus délaissé ce qui fait la richesse d’un pays et d’une région : l’initiative privée, l’entreprise », complète-t-elle.
Le Padduc, un projet « sacrifié sur l’autel de positions électoralistes »
Stéphanie Grimaldi, reviendra quant à elle sur l’un des plus gros dossiers de la mandature Giacobbi : le Padduc. Lors du vote, en octobre dernier, la conseillère territoriale sortante avait déjà attaqué frontalement le projet. Une position qu’elle a tenu à réaffirmer haut et fort devant le public ajaccien : « C’est un projet de non développement, qui au nom du principe de précaution a tout gelé, tout verrouillé », déplore-t-elle en évoquant un projet qui « empêche les Corses d’avancer, de se développer, et de produire dans l’île ». « Tout cela est grave et a été sacrifié sur l’autel de positions électoralistes, parce qu’il fallait à la gauche le vote des nationalistes. Pour cela on a sacrifié l’avenir de vos enfants », lâche la maire de la Porta.
A son exemple, plusieurs des intervenants de cette soirée accuseront ainsi l’Exécutif sortant d’avoir cédé aux sirènes des nationalistes tout au long de ces cinq ans de mandature. Jean Baggioni, ancien président de l’Exécutif et soutien affiché de la liste Rassembler pour la Corse, invité sur scène en fin de meeting, dénoncera ainsi les orientations prises par la mandature Giacobbi, et lancera dans cette même veine : « Je voudrais exprimer mon inquiétude quand j’entends dire par les nationalistes, et ils ont raison, que leurs idées ont progressé. Si les leurs ont progressé c’est que les nôtres n’ont pas été exprimées avec autant de force qu’il fallait ».
Reprise de la SNCM par Rocca : « L’économie de la Corse va être totalement ligotée »
Lancé dans son bilan de la mandature sortante, Camille Rocca Serra trouvera des griefs à la pelle contre Paul Giacobbi. Mais plus loin que sa seule gestion de la collectivité il tapera aussi sur sa manière d’aborder la politique : « Je ne supporte pas la logique politique de Paul Giacobbi qui est d’asservir l’autre, de le soumettre que ce soit au travers l’assistanat ou la clientélisme », cingle-t-il.
Un point, en rapport avec l’actualité récente retient alors en particulier son attention : « Je pensais que le pire on l’avait vu et qu’il n’était pas à venir. Que la dérive était suffisante mais il y a pire », grogne-t-il en dénonçant l’avènement d’un « modèle de l’asservissement, où l’économie de la Corse va être totalement ligotée ». « Le modèle nouveau, cautionné et soutenu par Paul Giacobbi est celui de la transmission de la SNCM à une entreprise qui aura un monopole global », dénonce-t-il en invitant à s’interroger sur les conséquences qui pourraient découler du monopole terrestre et du quasi monopole maritime que l’entreprise Rocca concentrera entre ses mains. « On devait même lui confier les déchets ! », s’étouffe-t-il, avant de reprendre : « Le modèle qu’on est en train de construire, s’il va jusqu’à son terme, est un modèle d’asservissement, de mise sous cloche de l’économie de la Corse, et cela m’est insupportable car je veux défendre les libertés. Ce modèle de société je le réfute. Je ne veux pas voir mes enfants soumis, asservis ».
« Reconquérir ce que nous n’aurions jamais dû perdre »
Face à cette situation, la liste Rassembler pour la Corse entend donc réagir. « Il faut reconquérir ce que nous n’aurions jamais dû perdre », clame Antoine Giorgi. Pour ce faire, c’est un programme de combat sur plusieurs fronts que les colistiers de Camille de Rocca Serra ont mis sur pied. « Il faut parler tourisme, transports, formations professionnelles et grands équipements », détaille Ange Santini. « Notre projet peut redonner sa chance à la Corse », appuie Antoinette Torre, indiquant que sa liste est « déterminée à explorer d’autres voies, à réinventer un modèle, réinventer une gouvernance mieux adaptée aux mutations ». « Notre programme permettra de promouvoir une croissance harmonieuse de l’ensemble de nos microrégions, en compensant notamment les inégalités entre les territoires urbains, et les territoires ruraux », développe-t-elle.
Jean-Marc Serra, 15ème de la liste, rêve quant à lui d’une « Corse entreprenante, innovante, tournée vers l’avenir et confiante dans ses atouts ». Une Corse dans laquelle les transports, au cœur du programme, seront la « pierre angulaire de la croissance économique ». Christelle Combette se lance pour sa part dans un plaidoyer pour l’entreprenariat : « L’entreprise, seule créatrice de croissance et d’emploi doit rester la solution à l’emploi. Notre liste s’engage à remettre l’entreprise et l’esprit d’entreprendre au cœur de son projet ».
Une liste « prête à l’emploi »
Stéphanie Grimaldi, forte de la complémentarité de ses colistiers sur les différents axes du programme se réjouit : « Sur cette liste vous avez les meilleurs, des compétences, le savoir-faire, des talents. C’est une liste qui prête à l’emploi, au soir du 13 décembre nous pourrons constituer un Exécutif. Camille de Rocca Serra ne mettra pas un mois et demi pour constituer un conseil exécutif comme ça s’est vu en 2010 ». Plus loin, elle envisage déjà l’application concrète du programme : « Dans l’année qui suivre l’élection, votre quotidien changera », promet-elle, avant de conclure : « On vous apportera des réponses concrètes sur des questions que vous attendez. Le moment est venu de construire cette Corse, de construire l’avenir de vos enfants ».
Un « bilan noir » pour la mandature sortante
« Le bilan de la majorité sortante est accablant », attaque alors Antoinette Torre, la 18ème de la liste, « Nombreux sont ceux autour de nous qui ne trouvent plus leur place. Nombreux sont ceux qui n’ont plus confiance et qui ont perdu tout courage parce qu’ils n’ont comme quotidien que la détresse et l’isolement ». Christelle Combette poursuit : « Monsieur Giacobbi, qui se targue d’être un économiste de haut vol, a opté pour les dépenses de fonctionnement et l’embauche de 300 agents supplémentaires. Il s’est aussi évertué à créer des débats stériles débouchant sur des votes sans valeur juridique, s’éloignant ainsi de l’essentiel en créant un écran de fumée », fustige-t-elle en déplorant « la précarité, l’inconfort et le mal-être social » croissants sur l’île. « En ces temps de budgets contraints, on a de plus délaissé ce qui fait la richesse d’un pays et d’une région : l’initiative privée, l’entreprise », complète-t-elle.
Le Padduc, un projet « sacrifié sur l’autel de positions électoralistes »
Stéphanie Grimaldi, reviendra quant à elle sur l’un des plus gros dossiers de la mandature Giacobbi : le Padduc. Lors du vote, en octobre dernier, la conseillère territoriale sortante avait déjà attaqué frontalement le projet. Une position qu’elle a tenu à réaffirmer haut et fort devant le public ajaccien : « C’est un projet de non développement, qui au nom du principe de précaution a tout gelé, tout verrouillé », déplore-t-elle en évoquant un projet qui « empêche les Corses d’avancer, de se développer, et de produire dans l’île ». « Tout cela est grave et a été sacrifié sur l’autel de positions électoralistes, parce qu’il fallait à la gauche le vote des nationalistes. Pour cela on a sacrifié l’avenir de vos enfants », lâche la maire de la Porta.
A son exemple, plusieurs des intervenants de cette soirée accuseront ainsi l’Exécutif sortant d’avoir cédé aux sirènes des nationalistes tout au long de ces cinq ans de mandature. Jean Baggioni, ancien président de l’Exécutif et soutien affiché de la liste Rassembler pour la Corse, invité sur scène en fin de meeting, dénoncera ainsi les orientations prises par la mandature Giacobbi, et lancera dans cette même veine : « Je voudrais exprimer mon inquiétude quand j’entends dire par les nationalistes, et ils ont raison, que leurs idées ont progressé. Si les leurs ont progressé c’est que les nôtres n’ont pas été exprimées avec autant de force qu’il fallait ».
Reprise de la SNCM par Rocca : « L’économie de la Corse va être totalement ligotée »
Lancé dans son bilan de la mandature sortante, Camille Rocca Serra trouvera des griefs à la pelle contre Paul Giacobbi. Mais plus loin que sa seule gestion de la collectivité il tapera aussi sur sa manière d’aborder la politique : « Je ne supporte pas la logique politique de Paul Giacobbi qui est d’asservir l’autre, de le soumettre que ce soit au travers l’assistanat ou la clientélisme », cingle-t-il.
Un point, en rapport avec l’actualité récente retient alors en particulier son attention : « Je pensais que le pire on l’avait vu et qu’il n’était pas à venir. Que la dérive était suffisante mais il y a pire », grogne-t-il en dénonçant l’avènement d’un « modèle de l’asservissement, où l’économie de la Corse va être totalement ligotée ». « Le modèle nouveau, cautionné et soutenu par Paul Giacobbi est celui de la transmission de la SNCM à une entreprise qui aura un monopole global », dénonce-t-il en invitant à s’interroger sur les conséquences qui pourraient découler du monopole terrestre et du quasi monopole maritime que l’entreprise Rocca concentrera entre ses mains. « On devait même lui confier les déchets ! », s’étouffe-t-il, avant de reprendre : « Le modèle qu’on est en train de construire, s’il va jusqu’à son terme, est un modèle d’asservissement, de mise sous cloche de l’économie de la Corse, et cela m’est insupportable car je veux défendre les libertés. Ce modèle de société je le réfute. Je ne veux pas voir mes enfants soumis, asservis ».
« Reconquérir ce que nous n’aurions jamais dû perdre »
Face à cette situation, la liste Rassembler pour la Corse entend donc réagir. « Il faut reconquérir ce que nous n’aurions jamais dû perdre », clame Antoine Giorgi. Pour ce faire, c’est un programme de combat sur plusieurs fronts que les colistiers de Camille de Rocca Serra ont mis sur pied. « Il faut parler tourisme, transports, formations professionnelles et grands équipements », détaille Ange Santini. « Notre projet peut redonner sa chance à la Corse », appuie Antoinette Torre, indiquant que sa liste est « déterminée à explorer d’autres voies, à réinventer un modèle, réinventer une gouvernance mieux adaptée aux mutations ». « Notre programme permettra de promouvoir une croissance harmonieuse de l’ensemble de nos microrégions, en compensant notamment les inégalités entre les territoires urbains, et les territoires ruraux », développe-t-elle.
Jean-Marc Serra, 15ème de la liste, rêve quant à lui d’une « Corse entreprenante, innovante, tournée vers l’avenir et confiante dans ses atouts ». Une Corse dans laquelle les transports, au cœur du programme, seront la « pierre angulaire de la croissance économique ». Christelle Combette se lance pour sa part dans un plaidoyer pour l’entreprenariat : « L’entreprise, seule créatrice de croissance et d’emploi doit rester la solution à l’emploi. Notre liste s’engage à remettre l’entreprise et l’esprit d’entreprendre au cœur de son projet ».
Une liste « prête à l’emploi »
Stéphanie Grimaldi, forte de la complémentarité de ses colistiers sur les différents axes du programme se réjouit : « Sur cette liste vous avez les meilleurs, des compétences, le savoir-faire, des talents. C’est une liste qui prête à l’emploi, au soir du 13 décembre nous pourrons constituer un Exécutif. Camille de Rocca Serra ne mettra pas un mois et demi pour constituer un conseil exécutif comme ça s’est vu en 2010 ». Plus loin, elle envisage déjà l’application concrète du programme : « Dans l’année qui suivre l’élection, votre quotidien changera », promet-elle, avant de conclure : « On vous apportera des réponses concrètes sur des questions que vous attendez. Le moment est venu de construire cette Corse, de construire l’avenir de vos enfants ».
Une droite divisée pour mieux se retrouver
« Il paraît qu’il faut être à plein temps. Le temps je l’aurai ». En écho au slogan de son concurrent de droite, le pic de Camille de Rocca Serra fuse. S’il est annoncé depuis des semaines que la fusion avec José Rossi au soir du premier tour est d’ores et déjà conclue, une certaine électricité se fait toutefois sentir entre les deux listes.
A l’exemple des mots de Charles-Antoine Casanova, 25ème de la liste de Rassembler pour la Corse, qui a tenu a dénoncé, une nouvelle fois, la trahison dont Jean-Jacques Panunzi avait été victime au Conseil Départemental de Corse-du-Sud, il y a quelques mois : « Jean-Jacques Panunzi a été victime d’un véritable coup de poignard dans le dos. Mais il n’a pas été trahi par les siens comme on l’a dit, car les siens sont là ce soir. Et nous allons laver l’affront qui lui a été fait, le 6 décembre », gronde-t-il.
Camille de Rocca Serra indiquera quant à lui qu’il « n’y aucun remord, aucune amertume » entre les deux listes, expliquant que s’il s’est engagé dans la campagne, c’est qu’après réflexion il pensait être le mieux placé pour faire gagner sa famille politique lors ces élections territoriales.
Néanmoins,ce jeudi soir, c'est sur le nécessaire rassemblement annoncé du second tour que tous les colistiers présents ont tenu à insisté : « A l’issue du 6 au soir l’union se fera, car s’il n’y a pas d’union il n’y a pas de victoire », ont-ils répété comme un seul homme.
« Ne trompons pas d’adversaire », a pour sa part souligné Ange Santini, « Nous avons une liste concurrente, celle de José Rossi qui partage les mêmes valeurs que nous portons, et 10 listes adversaires qui ne partagent pas nos idées et qu’il nous faut combattre ».
Manon PERELLI
« Il paraît qu’il faut être à plein temps. Le temps je l’aurai ». En écho au slogan de son concurrent de droite, le pic de Camille de Rocca Serra fuse. S’il est annoncé depuis des semaines que la fusion avec José Rossi au soir du premier tour est d’ores et déjà conclue, une certaine électricité se fait toutefois sentir entre les deux listes.
A l’exemple des mots de Charles-Antoine Casanova, 25ème de la liste de Rassembler pour la Corse, qui a tenu a dénoncé, une nouvelle fois, la trahison dont Jean-Jacques Panunzi avait été victime au Conseil Départemental de Corse-du-Sud, il y a quelques mois : « Jean-Jacques Panunzi a été victime d’un véritable coup de poignard dans le dos. Mais il n’a pas été trahi par les siens comme on l’a dit, car les siens sont là ce soir. Et nous allons laver l’affront qui lui a été fait, le 6 décembre », gronde-t-il.
Camille de Rocca Serra indiquera quant à lui qu’il « n’y aucun remord, aucune amertume » entre les deux listes, expliquant que s’il s’est engagé dans la campagne, c’est qu’après réflexion il pensait être le mieux placé pour faire gagner sa famille politique lors ces élections territoriales.
Néanmoins,ce jeudi soir, c'est sur le nécessaire rassemblement annoncé du second tour que tous les colistiers présents ont tenu à insisté : « A l’issue du 6 au soir l’union se fera, car s’il n’y a pas d’union il n’y a pas de victoire », ont-ils répété comme un seul homme.
« Ne trompons pas d’adversaire », a pour sa part souligné Ange Santini, « Nous avons une liste concurrente, celle de José Rossi qui partage les mêmes valeurs que nous portons, et 10 listes adversaires qui ne partagent pas nos idées et qu’il nous faut combattre ».
Manon PERELLI