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Projet de loi Travail : Le retrait, tout simplement…


Jean-François Vinciguerra le Mardi 29 Mars 2016 à 12:59

A deux jours de la grande manifestation, la mobilisation s’organise. Partout en France les syndicats de salariés ont exprimé leur mécontentement et demeurent plus que jamais contre le projet de loi Travail. En Corse, la CGT, FO, la FSU et le STC qui se sont réunis mardi matin à l’UD CGT, seront dans la rue ce jeudi à Ajaccio pour dénoncer un texte qu’ils qualifient d’aberrant, malgré sa récente réécriture par le gouvernement, lequel semble s’en contenter. Pour les organisations syndicales grévistes, ce texte ne permettra pas de créations d’emplois en nombre nécessaire mais va généraliser la précarité et aggraver les inégalités professionnelles notamment envers les femmes et les jeunes. L’avenir est entre leurs mains



L’appel a donc été lancé hier au cours de la conférence de presse des syndicats, surtout aux étudiants et lycéens de Corse, qui ne se sont guère manifestés ces derniers temps. Leur avenir en dépend et ils sont donc conviés à descendre dans la rue par l’ensemble des syndicats.
 
Le retrait pur et simple du texte réclamé
L'unité n'est donc pas de mise sur la mobilisation, et pour cause. Chacun a sa position sur l'avant-projet de loi Travail. Seule une mesure fait l'unanimité contre elle : le plafonnement des indemnités prud’hommes.  Les syndicats les plus "durs" demandent le retrait pur et simple du texte qu'ils jugent intolérables dans tous ses aspects, quand les "réformistes" réclament seulement des modifications en profondeur sur certains sujets: le nouveau périmètre géographique du licenciement économique, la possibilité dans les PME de moins de 50 salariés de conclure des forfaits jours ou encore la création d’accords de maintien dans l’emploi « offensifs » dans les entreprises sans difficultés économiques particulières, accords qui obligeraient les salariés à travailler plus pour le même salaire.
« Ce projet de loi détruit tous les fondements même du code du travail et des droits sociaux qui y sont rattachés. C’est l’une des plus graves attaques jamais engagée par un gouvernement dans notre pays. C’est, conscientes de cet enjeu, que nos organisations appellent à la mobilisation » clament tous les syndicats qui veulent lutter contre cette injustice :
- Les indemnités dues au salarié seront plafonnées par un barème indicatif
- Plus de minimum de dommages et intérêts en cas de licenciement injustifié
- Une simple baisse du chiffre d’affaire ou des commandes suffira à la justifier, y compris si l’entreprise est une multinationale florissante
- Il suffit d’un accord d’entreprise pour que les heures supplémentaires soient cinq fois moins majorées. Le taux pourra être plafonné à 10%
-               Il suffit d’un accord d’entreprise pour baisser les salaires et changer le temps de travail
- Après un accord, un salarié qui refuse un changement dans son contrat de travail peut être licencié pour « cause réelle et sérieuse »
- Tous les objectifs patronaux retoqués dans le code du travail seront proposés à la négociation de branche et l’accord pourra être soumis au chantage patronal par référendum.

Jeudi tous dans la rue
Jean-Michel Biondi, secrétaire départemental de la CGT explique :  «  Le monde du travail est en très grave danger. Cette loi prévoit des reculs sociaux importants et c’est grave. On comprend mal qu’un gouvernement socialiste puisse en arriver là. La mobilisation est forte dans toutes les entreprises car les salariés ont compris ce qui les attendait. On attend une mobilisation importante jusque dans les lycées et collèges car tous sont particulièrement concernés. »
Début de la manifestation jeudi à partir de 10 heures au quartier des Salines, devant la FNAC.
J.-F. V.