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Plaidoiries pour les droits de l’Homme : Les lycéens ajacciens jouent (bien) les ténors du barreau


José Fanchi le Mardi 15 Mai 2018 à 19:27

la Ligue des droits de l’Homme et l’Académie de Corse organisaient, mardi, le 1er concours intitulé Plaidoiries » Ouvert à tous les lycéens, il se veut une contribution à l’éducation aux droits de l’Homme et à la citoyenneté, en lien direct avec les programmes scolaires. Chaque candidat a présenté sa plaidoirie en lien avec les deux thématiques retenues cette année : Les Droits des Femmes (dimensions civiques, politiques, économiques et sociales) ; L’Egalité des Droits en rapport avec la lutte contre le racisme, la xénophobie, l’antisémitisme et toutes les formes de discrimination



"Plaidoiries" au colège Laetitia (Photos MJT)
"Plaidoiries" au colège Laetitia (Photos MJT)
Les jeunes lycéens des établissements Laetitia, Fesch, Finosello, Porto-Vecchio et Antonini,  hyper motivés, ont présenté leur travail devant un jury composé du Recteur de la Corse, Philippe Lacombe, président du jury, des représentants du collège Laetitia, des professionnels et bien entendu le président de la Ligue des droits de l’Homme, André Paccou et du Bâtonnier Me Jean-François Casalta.
 
46 lycéens motivés
.
Cette année, les thématiques retenues étaient :
 
  • Les droits des Femmes, dimensions civiques, politiques, économiques et sociales
  • L’égalité des Droits en rapport avec la lutte contre le racisme, la xénophobie, l’antisémitisme et toutes les formes de discriminations
 
Il s’agissait d’une première à Ajaccio mais le concours a vocation à devenir pérenne et les lycéens ont fait preuve d’une extraordinaire maîtrise devant le jury, spécialement réuni à cet effet. Les candidats ont été évalués selon les critères objectifs fixés par le jury avec les textes fondamentaux des Droits de l’Homme, qualité de l’argumentation, force de conviction, talent oratoire etc…
 
« Dans le prolongement de la grande mobilisation de l’école et de ses partenaires pour les valeurs de la République, la mise en œuvre d’un parcours citoyen de qualité constitue désormais une des priorités du grand projet académique. Pour ce faire, il convient de privilégier toutes les actions pédagogiques et éducatives engagées en partenariat avec le milieu associatif » n’a pas manqué de préciser André Paccou.   
 
Le brio des lycéens
 Inseme contre le sexisme, discrimination, peine de mort, l’égalité des salaires, viol et harcèlement envers des femmes, violation des droits de la femme, excision, enfance volée, autant de sujet employés dans les diverses plaidoiries qui se sont succédé…
Et traitées avec un extraordinaire brio par ces lycéens de tous horizons qui ont fait preuve d’une grande maturité dans la présentation autant que dans le ton, l’expression. Sérieux et application ont enthousiasmé et le jury et l’assistance tellement les plaidoiries ont été effectuées avec clairvoyance, fermeté, implication forte. La plaidoirie dans toute l’acception du terme qui en a surpris plus d’un dans cette amphi du collège Laetitia. Les plaidoiries de ces jeunes gens et jeunes filles ont d’ailleurs été longuement applaudies par les membres du jury à tel point que l’on peut se demander si certains de ces étudiants de fin d’études secondaires n’envisagent pas une carrière dans ce domaine. Ce n’est pas le Bâtonnier Jean-François Casalta qui dira le contraire…

Plaidoiries
  • Plaidoiries
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Le Recteur agréablement surpris…
Président du jury, le recteur de l’Académie de la Corse  a semble-t-il été surpris par la qualité des plaidoiries :
« Le but premier n’est pas de former de futurs avocats, les jeunes lycéens ont encore du temps devant eux. Cette plaidoirie à laquelle nous venons d’assister suscitera, qui sait, une vocation, mais avant, nous avions des jeunes d’un lycée professionnel qui intervenaient dans un autre registre parce qu’une bonne plaidoirie - les avocats le disent mieux qu’un recteur – c’est à la fois une technique, à savoir des arguments, de choses fondées, des renvois des textes de loi, ce qu’à d’ailleurs la jeune candidate, croyant visiblement à la cause qu’elle défendait.  Les jeunes du lycée professionnel qui préparent le CAP ont brillamment tiré leur épingle du jeu
 

- Ces jeunes ont fait preuve d’une belle éloquence, de qualité. Est-ce votre avis ?
-C’est assez impressionnant, c’est vrai, d’autant qu’ils sont en situation de stress, devant des professeurs, des principaux, un jury. Le partenariat avec la Ligue des droits de l’Homme met une certaine pression. Mais ces jeunes ont beaucoup travaillé  avec leurs enseignants et aujourd’hui, nous avons un produit extrêmement élaboré, les jeunes savent de quoi ils parlent et maîtrisent parfaitement leur sujet. Je pense que nous avons eu droit à du haut niveau
 
- L’opération semble plaire ?
-Il s’agit là du premier partenariat entre le rectorat et la Ligue des droits de l’Homme  et ce n’est certainement pas le dernier. Nous avons cette année mobilisé la Corse puisque aujourd’hui c’est à Ajaccio, demain et après-demain deux autres sont prévues à Bastia et cela draine de nombreux établissements scolaires, de nombreuses classes et, j’en suis certain, l’opération est appelée à être prolongée.
Ceci étant, pour la Corse, dans le projet Académique qui est récent, on a fait de nos priorités un axe très fort qui est le « vivre ensemble » ainsi que l’égalité des chances, le respect des autres…Cela signifie que tous les enseignants sont mobilisés, du collège jusqu’au lycée. Nous avons aujourd’hui la responsabilité de former des jeunes qui incarnent la Corse de demain et j’espère qu’ils feront mieux que la société qu’on leur donne aujourd’hui. Il l’a décrivent raciste, xénophobe, méprisante et ils ont ce sentiment là. Nous les mettons en situation de faire des propositions mais aussi de contester. On a entendu parler de Nelson Mandela, Gandi, Cyntoia Brown etc. Nous sommes très fiers que cela fonctionne très bien
 J. F.