Bien entretenue par l’association « Les chapelles de Pietracorbara », la petite chapelle Saint-Césaire, du XIe siècle, est pleine de mystères comme l’a révélée la guide-conférencière du Cap Corse, Joëlle Massei.
«Jusqu’à il y a 3 ans cette chapelle était dédiée à Saint-Césaire d’Arles, un évêque du VIe siècle » explique notre érudite. «J’étais souvent passée devant mais jamais entrée car fermée. Or à l’occasion d’une célébration j’ai pu y pénétrer. Et là surprise, à l’intérieur un tableau sur lequel figurait Saint-Césaire et deux statues du saint d’Arles. Surprise, car ce saint ne correspondait pas à l’inscription sur la façade de la chapelle. Cette inscription, Divo Caesario di cata, est en effet bien connue pour être rattachée à Saint Césaire de Terracina en Italie, diacre et martyr du 3e siècle. Donc l’inscription ne correspondait pas à Saint Césaire d’Arles. J’en ai fait part à Sylvia Burroni de l’association des chapelles de Pietracorbara et au Père Magdeleine qui célébrait la messe ce jour-là ».
À quel Sain- Césaire se vouer ?
L’affaire était lancée et les recherches entamées. Aujourd’hui il semble vraisemblable que le saint honoré à l’origine était bien le supplicié de Terracina. « Ici, tout correspond aux autres chapelles qui lui sont dédiées et pour comprendre, il faut remonter à Jules César » commente J.Massei. « A la mort de l’empereur, une comète apparut dans le ciel ce qui signifiait pour le peuple romain de l’époque que César rejoignait l’Olympe, d’où l’appellation de Divin César. Par la suite, les autres empereurs reprirent cette expression jusqu’à Constantin qui au 3e siècle se convertit au christianisme. Se rappelant du supplicié Césaire, que beaucoup de chrétiens célébraient encore, il changea donc le Divin César en Divin Césaire. A l’époque St Césaire était lié à l’eau, car il avait été enfermé dans un sac et noyé dans la mer. On le priait notamment pour les césariennes sur les femmes enceintes, se préserver des noyades ou des inondations. Aussi toutes les chapelles construites en son honneur étaient-elles en hauteur, face à la mer. Le village de Cortina, de par sa position était sujet aux inondations. On peut donc penser que ses habitants lui aient dédié cette bâtisse ».
D’autres informations viennent étayer la théorie de Joëlle Massei. Au IXe siècle, pour échapper aux barbares, de nombreux Corses traversèrent la mer pour se réfugier en Italie près de Rome. Ils y ont été accueillis par le Pape Léon IV qui leur donna des terres, des biens et un monastère dédié à Saint-Césaire de Terracina. Celui-ci deviendra un peu plus tard le monastère St Césaire di Corsica. Nul doute que des Corses retournant sur l’île aient « importé » la dévotion au saint carthaginois. Sylvia Burroni a aussi été confortée dans cette voie par Don Mario Bove, recteur de la basilique de Terracina et spécialiste de ce saint. Les recherches du Père Magdeleine aboutirent au même résultat et Saint Césaire de Terracina fut donc acté récemment comme le saint à l’origine de la chapelle. Au fil des siècles, une confusion a du se faire avec l’archevêque d’Arles très présent sur le continent et aux nombreuses statues. « Aujourd’hui pas question de le renier et on fête les deux Césaire » précise S. Burroni.
Il y a quelques jours, la chapelle s’est enrichie de 4 aquarelles représentant St Césaire de Terracina qui est donc enfin présent « physiquement » à Cortina. Une belle histoire que celle de ces aquarelles. « Alors que je cherchais en vain, des artistes corses pour réaliser une statue de St Césaire, Don Mario Bove, le recteur de la basilique de Terracina, m’a mise en relation avec Giovanni Guida » explique S. Burroni. « À 32 ans, ce peintre italien mène une quête à la fois artistique et spirituelle. Il est aujourd'hui reconnu pour ses tableaux faisant appel à la technique médiévale et ses références à l'iconographie chrétienne ». Ayant grandi dans une famille chrétienne, Giovanni Guida se passionne pour l'hagiographie, l'étude de la vie des saints. Il est expert du culte de Saint Césaire de Terracina. « Ce peintre illustre est adorable et nous a fait don de 4 aquarelles représentant le saint et des périodes de sa vie ».
Une belle lettre de la main de l’artiste accompagnait les œuvres. On y lit notamment : « A la Communauté de Pietracorbara. Dans cette «église qui n’a jamais possédé d’images du Saint Césaire diacre et martyr de Terracina, se trouve désormais la représentation d’un absent toujours présent : Caesarius Diaconus… Vivat Caesarius, Vivat potens protector Pietracorbara eius que gentis in aeternum vigi labit».
Ces Journées du Patrimoine sont toujours magiques !
«Jusqu’à il y a 3 ans cette chapelle était dédiée à Saint-Césaire d’Arles, un évêque du VIe siècle » explique notre érudite. «J’étais souvent passée devant mais jamais entrée car fermée. Or à l’occasion d’une célébration j’ai pu y pénétrer. Et là surprise, à l’intérieur un tableau sur lequel figurait Saint-Césaire et deux statues du saint d’Arles. Surprise, car ce saint ne correspondait pas à l’inscription sur la façade de la chapelle. Cette inscription, Divo Caesario di cata, est en effet bien connue pour être rattachée à Saint Césaire de Terracina en Italie, diacre et martyr du 3e siècle. Donc l’inscription ne correspondait pas à Saint Césaire d’Arles. J’en ai fait part à Sylvia Burroni de l’association des chapelles de Pietracorbara et au Père Magdeleine qui célébrait la messe ce jour-là ».
À quel Sain- Césaire se vouer ?
L’affaire était lancée et les recherches entamées. Aujourd’hui il semble vraisemblable que le saint honoré à l’origine était bien le supplicié de Terracina. « Ici, tout correspond aux autres chapelles qui lui sont dédiées et pour comprendre, il faut remonter à Jules César » commente J.Massei. « A la mort de l’empereur, une comète apparut dans le ciel ce qui signifiait pour le peuple romain de l’époque que César rejoignait l’Olympe, d’où l’appellation de Divin César. Par la suite, les autres empereurs reprirent cette expression jusqu’à Constantin qui au 3e siècle se convertit au christianisme. Se rappelant du supplicié Césaire, que beaucoup de chrétiens célébraient encore, il changea donc le Divin César en Divin Césaire. A l’époque St Césaire était lié à l’eau, car il avait été enfermé dans un sac et noyé dans la mer. On le priait notamment pour les césariennes sur les femmes enceintes, se préserver des noyades ou des inondations. Aussi toutes les chapelles construites en son honneur étaient-elles en hauteur, face à la mer. Le village de Cortina, de par sa position était sujet aux inondations. On peut donc penser que ses habitants lui aient dédié cette bâtisse ».
D’autres informations viennent étayer la théorie de Joëlle Massei. Au IXe siècle, pour échapper aux barbares, de nombreux Corses traversèrent la mer pour se réfugier en Italie près de Rome. Ils y ont été accueillis par le Pape Léon IV qui leur donna des terres, des biens et un monastère dédié à Saint-Césaire de Terracina. Celui-ci deviendra un peu plus tard le monastère St Césaire di Corsica. Nul doute que des Corses retournant sur l’île aient « importé » la dévotion au saint carthaginois. Sylvia Burroni a aussi été confortée dans cette voie par Don Mario Bove, recteur de la basilique de Terracina et spécialiste de ce saint. Les recherches du Père Magdeleine aboutirent au même résultat et Saint Césaire de Terracina fut donc acté récemment comme le saint à l’origine de la chapelle. Au fil des siècles, une confusion a du se faire avec l’archevêque d’Arles très présent sur le continent et aux nombreuses statues. « Aujourd’hui pas question de le renier et on fête les deux Césaire » précise S. Burroni.
Il y a quelques jours, la chapelle s’est enrichie de 4 aquarelles représentant St Césaire de Terracina qui est donc enfin présent « physiquement » à Cortina. Une belle histoire que celle de ces aquarelles. « Alors que je cherchais en vain, des artistes corses pour réaliser une statue de St Césaire, Don Mario Bove, le recteur de la basilique de Terracina, m’a mise en relation avec Giovanni Guida » explique S. Burroni. « À 32 ans, ce peintre italien mène une quête à la fois artistique et spirituelle. Il est aujourd'hui reconnu pour ses tableaux faisant appel à la technique médiévale et ses références à l'iconographie chrétienne ». Ayant grandi dans une famille chrétienne, Giovanni Guida se passionne pour l'hagiographie, l'étude de la vie des saints. Il est expert du culte de Saint Césaire de Terracina. « Ce peintre illustre est adorable et nous a fait don de 4 aquarelles représentant le saint et des périodes de sa vie ».
Une belle lettre de la main de l’artiste accompagnait les œuvres. On y lit notamment : « A la Communauté de Pietracorbara. Dans cette «église qui n’a jamais possédé d’images du Saint Césaire diacre et martyr de Terracina, se trouve désormais la représentation d’un absent toujours présent : Caesarius Diaconus… Vivat Caesarius, Vivat potens protector Pietracorbara eius que gentis in aeternum vigi labit».
Ces Journées du Patrimoine sont toujours magiques !



















Envoyer à un ami
Version imprimable





