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Paul Pierinelli : "Le Salon du chocolat est économiquement important pour Bastia"


le Jeudi 22 Octobre 2015 à 17:59

Le Salon du chocolat et des délices de Corse s'est ouvert jeudi soir dans la cour d'honneur du lycée Jean-Nicoli par le traditionnel cocktail de gala au cours duquel Paul Pierinelli et ses collaborateurs de l'association du chocolat recevaient une foule d'invités. L'occasion pour le président du Salon d'en dire plus sur la manifestation qui ouvre ce vendredi pour se poursuivre jusqu'à dimanche soir.



Paul Pierinelli : "Le Salon du chocolat est économiquement important pour Bastia"
- Le Salon du chocolat c'est un peu la partie visible de l'iceberg de l'association que vous présidez ?
- C'est vrai le Salon se déroule sur trois jours mais même si nous travaillons toute l'année à son organisation nous ne faisons pas que cela. Nous avons fait le salon de Cannes, nous nous sommes rendus en Italie. Nous allons nous rendre au Maroc et en Chine. Nous allons dans les villages et les écoles avec des diététiciennes. Nous adhérons à la semaine du goût. Nous organisons encore une croisière chocolatée. Bref, au-delà du Salon, le but est de faire vivre l'association toute l'année pour initier les jeunes corses au bon chocolat, l'artisanal et non pas celui, nocif, que l'on fabrique à grande échelle.

- Revenons au Salon 2015 : Quel est son impact sur l'économie locale ?
- Il génère dans son sillage près de 2 millions d'euros de retombées économiques. Avec ce que nous dépensons pour son organisation (300 000€), ce que dépensent les visiteurs pendant trois jours (6 à 700 000€), la venue de 800 personnes d'Italie et du Continent, les hôtels du centre-ville pratiquement complets, les restaurants et les parkings qui font le plein, on ne peut pas nier que la manifestation est économiquement très importante pour la ville. 

- Mais ce n'est pas tout ?
- Tout cela a permis à l'association de créer deux emplois à temps plein et à des artisans de qualité qui s'ignoraient  et qui ont osé franchir le pas en participant au Salon, de créer des entreprises avec de nombreux emplois.

- Avec 38 000 visiteurs, 2 millions de chiffres d'affaires,  800 personnes qui viennent du continent et de l'étranger, un nombre de demandes de stand qui a doublé, une ouverture sur le Monde : le Salon ne serait-il pas un peu à l'étroit aujourd'hui ?
-  Au départ de l'aventure j'avais dit à l'ancienne municipalité, à l'ADEC et à l'ATC que dans 5 ans on parlerait de Bastia comme une "ville chocolat". Nous sommes dans la quatrième année ça commence à bien bouger. Nous aurons avec nous, une fois de plus, un journaliste New Yorkais qui consacrera 5 ou 6 articles dans les plus grands magazines des Etats-Unis, ce qui rejoint un peu notre objectif de promouvoir la Corse comme destination chocolat. C'était, je l'avoue, une idée un  peu folle mais aujourd'hui ça marche : nous aurons à Bastia pour le Salon, des Italiens, des Canadiens, des tour-opérators chinois étudier la possibilité de faire venir leurs compatriotes en vacances chez nous...

- L'accident de l'an dernier n'a pas cassé la dynamique des premières éditions ?
- Moralement et commercialement cela été très dur pour nous mais nous avons pu mesurer durant cette période l'impact du Salon : tous  nos partenaires nous ont soutenu, tous les locataires des stands nous ont dit qu'ils reviendraient parce que pour eux il fallait que le Salon revive, et tous nos partenaires privés qui nous ont prêté du matériel ou qui nous ont aidé financièrement, n'ont jamais demandé à être remboursés. La solidarité a joué à fond.

- Vous avez évoqué la possibilité d'aller plus loin encore : ce serait quoi?
- Nous sommes sollicités pour tenir Salon à Ajaccio. Mais il est un projet qui nous tient à cœur : celui de tenir un petit salon itinérant à travers la Haute-Corse afin de faire apprécier le bon chocolat a beaucoup de nos villages dont un est mis tous les ans à l'honneur dans le cadre du Salon. Cette même manifestation permet à l'association du chocolat et des délices de Corse de "donner la main" à 5 associations qui œuvrent auprès de personnes en difficulté. 

- La capacité du Salon va t-elle augmenter : comment gérez-vous l'afflux des demandes ?
- Lors de notre première édition nous avions spécifié que les premiers participants seraient prioritaires pour les suivantes. Aujourd'hui malgré le nombre important de demandes nous sommes contraints de nous plier à cette règle. Mais il vaut mieux refuser que d'avoir à courir après des artisans comme nous l'avions fait pour la première édition.

- Comment opérez-vous votre choix ?
- C'est très simple. Trois critères guident notre sélection : nous n'acceptons pas les revendeurs, nous donnons la priorité aux artisans corses viennent ensuite les artisans du continent et de l'étranger en fonction de leur notoriété et de la qualité de leurs produits. Nous réservons, aussi, une dizaine de stands pour permettre aux visiteurs du Salon de découvrir les nouveautés. Cette année nous aurons, par exemple, un meilleur ouvrier de France, maître-chocolatier qui fabriquera du chocolat sans sucre !

- Quels sont les effets induits du Salon sur les emplois ?
- Il y a ces deux entreprises dont je vous ai déjà parlé mais le CFA de Furiani a ouvert une filière "chocolatier" à son cursus : les premiers pâtissier-chocolatier de l'établissement ne devraient pas tarder et, enfin, avec l'aide de l'Adec et de l'ATC nous allons essayer d'ajouter la filière chocolat au "Corsica Made".  Nous allons essayer de fédérer tout cela afin de créer une charte de "chocolatier artisan corse". Au départ, je le répète, tout cela paraissait un peu fou mais en Corse nous avons une masse de talents cachés à l'exemple d'Alexia Santini qui, à à la confiserie de Soveria, connue pour ses fruits confits, fait du chocolat depuis 3 ans : nous l'avons un peu poussée à travers notre Salon. Aujourd'hui après une formation chez Ladurée et Hermé, elle produit du chocolat et des enrobages de chocolat pour les plus grands chocolatiers français et envisage d'exporter son savoir-faire sur le Continent. Preuve que le Salon ce n'est pas seulement un événement mais qu'il en génère mille autres...