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Ordonnances : L’intersyndicale de Corse-du-Sud appelle à la mobilisation mardi !


Marie MAURIZI le Samedi 7 Octobre 2017 à 20:07

"Le mépris du gouvernement pour ses fonctionnaires est bien présent. Dans un proche avenir d’autres nouvelles remises en question mettront à mal le statut du fonctionnaire qui est considéré comme une variable d’ajustement par rapport à la situation économique. Il faut se détacher de l’image du fonctionnaire « planqué » qui est aujourd’hui considéré comme une sous-catégorie de salarié. Lors de la campagne électorale, Emmanuel Macron annonçait qu’il tiendrait ses promesses sur le pouvoir d’achat, les cotisations et les salaires nets mais il n’en a rien été, pire 120 000 emplois devraient être supprimés dans la fonction publique". Le constat est celui de l’intersyndicale de Corse-du-Sud qui appelle à manifester mardi.



Une partie de l'intersyndicale lors de la conférence de presse ce samedi
Une partie de l'intersyndicale lors de la conférence de presse ce samedi
"Gel de la valeur du point d'indice pour les salaires, rétablissement de la journée de carence, suppressions des emplois aidés, mobilité accrue demandée, recours de plus en plus courant aux contractuels" : voici un échantillon des motifs de ce qui fera descendre dans la rue cette l'intersyndicale, qui s’inquiète aussi, au niveau local, des conséquences du passage à la collectivité unique au 1er janvier 2018. Les ordonnances du gouvernement Philippe sont aux yeux de cette intersyndicale un "véritable raid" contre la fonction publique :
 
Depuis la mise en place du 1er gouvernement de l’ère Macron; les menaces s’accumulent sur les trois fonctions publiques.
- remise en œuvre du gel du point d’indice alors que la perte de pouvoir d’achat des fonctionnaires depuis 2010, se chiffre à 8,5 % par rapport à l’inflation.
- rétablissement de la journée de carence qui constitue une économie budgétaire sur le dos des agents malades.
- augmentation de la CSG, à peine compensée pour les agents publics. En parallèle, les propriétaires de bateaux ou de voitures de luxe verront leur imposition largement réduite.
- objectif fixé de 120 000 suppressions d’emplois.
 
Les 5,4 millions d’agents publics et plus généralement les conditions d’exercice du service public, vont encore une fois subir de nouvelles attaques.
En Corse, alors que 3 salariés sur 10 travaillent dans la fonction publique (30 000 emplois), les répercussions vont être redoutables sur la vie de nombreuses familles et sur l’économie insulaire qui subira de plein fouet la baisse de la consommation et de l’investissement des ménages.
Dans le même temps, le coût de la vie est toujours bien supérieur dans l’île.
Compte tenu du vieillissement de la population, d’une moyenne de revenus inférieure aux autres départements, des particularismes liés au relief et à l’insularité, le besoin de service public est considérable : santé, éducation, transport, aménagement du territoire, sécurité (ex cet été avec les incendies de forêt) …...
La privatisation de pans entiers de missions publiques et la captation de plus-values par une minorité, ne répondront pas aux besoins élémentaires de la population.
Avec la collectivité unique, mise en œuvre sans l’avis de la population, de nouvelles menaces se profilent pour l’emploi et la mobilité imposée des agents territoriaux.
 
Et pour les administrations de l’État,il semble évident que les directions départementales de plein exercice, services de proximité pour les citoyens, seront menacées dans un proche avenir.
La Corse est la région de France où l’emploi public hospitalier est le moins représenté.
Face à cette situation des plus préoccupante, nous devons imposer par nos luttes :
- la défense du statut de la fonction publique garantissant l’indépendance du service public face aux intérêts particuliers ;
- la défense de l’égalité d’accès à l’emploi public en rejetant toutes les discriminations dans les recrutements ;
- le refus de la précarité en ré-affirmant que les missions publiques permanentes doivent être mises en œuvre par des fonctionnaires statutaires ;
- le rejet des contrats de projet ou de mission, qui comme les contrats de chantier intégré dans la loi « travail », permettront aux employeurs publics de précariser les jeunes agents publics ;
- l’augmentation des salaires par une forte revalorisation du point d’indice et des mesures pour rattraper les pertes antérieures ;
- le non-rétablissement du jour de carence ;
- la défense et le développement des missions publiques, l’abandon de tous projets de privatisation et les créations d’emplois statutaires pour répondre aux besoins ;
- le maintien des services et administrations de plein exercice à proximité des populations, le rejet des fusions et externalisations ;
- le refus d’une économie budgétaire de 80 millions d’€ faîte sur le dos des agents de l’État à Ajaccio, par la mise en sommeil, sans explication, du projet de cité administrative qui répondait au moins en partie à leurs revendications de restauration collective, de crèche et de locaux adaptés à l’exercice de leurs missions.
 
Les salariés du privé et les retraités sont appelés à soutenir cette démarche et à se joindre à la manifestation de mardi à Ajaccio contre cette politique d’austérité envers les fonctionnaires.