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Nouvelle journée d’action intersyndicale ce jeudi 17 mars à Bastia


Philippe Jammes le Mardi 15 Mars 2022 à 13:22

A l’appel de la CGT, de la FSU et de l’UNSA, une journée d‘action pour l’augmentation des salaires et des pensions et contre la hausse des prix de l’énergie et des carburants aura lieu ce jeudi 17 mars à Bastia. Un rassemblement est prévu à 10 heures devant le monument de la Résistance (devant la mairie et la CCI)



« Suite aux manifestations du 27 janvier et aux mobilisations du privé et du public, l’intersyndicale rejointe par l’UNSA et les organisations de jeunesse appellent à une nouvelle journée de mobilisation interprofessionnelle le 17 mars » déclare Charles Casabianca, secrétaire de l’UD CGT de Haute-Corse. « Sous la présidence d’Emmanuel Macron, les 1% les plus riches ont vu leur niveau de vie augmenter de 2,8% en moyenne, quand les 5% des ménages les plus modestes ont perdu jusqu’à 0,5% de leur pouvoir d’achat. Pour faire face à l’augmentation du coût de la vie, la CGT défend une augmentation générale des salaires dans le secteur privé et des traitements dans la fonction publique, en commençant par les plus bas salaires. Il faut également augmenter les montants des bourses destinées aux étudiants et les pensions que touchent les retraités ».


Et le syndicat de revenir aussi sur la hausse de l’énergie augmentant la précarité. « Depuis un an, les prix du gaz ont quadruplé entrainant de fait une forte augmentation des prix de l’électricité. Cette situation est la conséquence du démantèlement du secteur de l’énergie et de son ouverture à la concurrence donc à la loi du marché. Le coût de l’énergie impacte l’ensemble de la population mais plus particulièrement les plus précaires.  Alors que la précarité énergétique ne cesse d’augmenter, que la rénovation énergétique des logements est à la peine, les bailleurs et plus particulièrement les bailleurs sociaux ont procédé, dans la période, à des réévaluations de provisions de charges suite à l’explosion des prix de l’énergie. »


Les exigence de la CGT
Et partant de ces faits, la CGT exige la mise en place d’un pôle public de l’énergie et des tarifs régulés pour toutes les énergies. Le syndicat exige encore que l’énergie soit un bien fondamental et que le droit à son accès soit un droit opposable et donc l’arrêt des restrictions de puissance et des coupures d’énergie.
Les syndicalistes demandent encore la réévaluation du chèque énergie et l’instauration de tarifs sociaux pour permettre aux plus précaires d’assumer les charges d’énergie et des augmentations générales de salaire, des pensions et des prestations sociales en commençant par celle du Smic à 2 000 euros bruts.
 

L’UNSA et la FSU aussi

L’UNSA et le monde enseignant, via la FSU, appellent aussi à la mobilisation ce jeudi . « Nous avons 4 raisons essentielles pour appeler à cette mobilisation » explique Fabien Mineo de la FSU Haute-Corse. « Répondre au déclassement salarial et, face à la flambée de la vie augmentation du point d’indice et augmentation des salaires, la dignité salariale, la reconnaissance de notre métier d’enseignant, aujourd’hui décrédibilisé et mal considéré et enfin, 4ème raison, nous revendiquons un vrai salaire pour les AEHS. La plupart sont des femmes, souvent en situation monoparentale et qui n’ont que 700 € pour vivre ».


Tout comme la CGT et l’UNSA, la FSU dénonce cette cherté de la vie particulièrement criante en Corse. « Il y a un réel problème de cherté de la vie et aujourd’hui encore plus par rapport à l’augmentation du prix de l’essence. Lors de la crise des Gilets jaunes, une charte garantissant des prix bas sur 233 produits de première nécessité avait été signée à Ajaccio entre les élus et les représentants des enseignes de distribution. Or aujourd’hui on s’aperçoit hélas que très peu d’enseignes affichent ce panier à prix contrôlés. Nous dénonçons un non-respect des grandes enseignes mais aussi un non-suivi de cette charte par la CdC. Finalement, depuis les grandes luttes de 1989 et de 1995 rien n’a vraiment changé ».


- Côté mobilisation, la population, les salariés, ne semblent plus suivre. Fatalisme, lassitude, situation internationale et régionale complexe ?
« Il est effectivement aujourd’hui très difficile de mobiliser » souligne Fabien Mineo. « Déjà, certains ont participé aux grèves de février et mars et donc ont déjà eu des ponctions sur leur salaire. Par ailleurs entre le contexte international et la guerre en Ukraine et la problématique corse, la grève demeure compliquée. Il est difficile d’avoir un écho devant tant d’actualité d’une extrême gravité, en plus il y aura une visite ministérielle. Mais il nous faut monter au créneau pour montrer que des problèmes demeurent et restent sans réponse ».
Le rassemblement est prévu ce jeudi à 10 heures devant le monument de la résistance à Bastia, « Tout un symbole » pour Charles Casabianca.