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Nouvelles arrestations de militants nationalistes : "l'heure est à la mobilisation"


M.V. le Lundi 5 Décembre 2022 à 22:09

Huit personnes parmi lesquelles des militants historiques de Corsica Libera dont Charles Pieri, et des jeunes membres de l'exécutif du parti ont été arrêtées, ce lundi 5 décembre en Haute-Corse et dans l'Extreme-Sud, puis transférées à Paris dans le cadre d’une information judiciaire ouverte par le Parquet national antiterroriste. Lors d'un rassemblement qui a eu lieu dans la soirée à Bastia les indépendantistes appellent "à rester mobilisés."



Le rassemblement de ce lundi soir à Bastia
Le rassemblement de ce lundi soir à Bastia
Quatre jours après l'arrestation, à Ajaccio, de trois militants nationalistes, une nouvelle vague d’interpellations a eu lieu lundi 5 décembre au matin en Haute-Corse et dans l'Extreme-Sud. Huit personnes parmi lesquelles des figures historiques de Corsica Libera dont Charles Pieri, et de jeunes membres de l'exécutif du parti ont été arrêtées par la sous-direction antiterroriste (SDAT) dans le cadre d’une même information judiciaire ouverte par le Parquet national antiterroriste (PNAT) en mai 2021 pour association de malfaiteurs terroriste, à la suite de l’annonce de la création d’un nouveau groupe armé, baptisé "FLNC Maghju 21", lors d’une conférence de presse clandestine. 

Les locaux de Lupino du parti indépendantiste ont aussi été perquisitionnés ce lundi après-midi peu de temps avant que les huit gardés à vue soient transférés à Paris.

En réponse aux nouvelles arrestations Corsica libera, l'associu Sulidarità et le collectif Patriotti ont appelé au rassemblement devant le commissariat de Bastia. Après un première manifestation vers 16 heures devant le camp militaire de Borgo au moment du transfert des 8 interpellés à Paris, une centaine de personnes parmi lesquelles les dirigeants et élus de Corsica Libera, des élus de Core in Fronte, des représentants du PNC, s'est réunie à partir de 18 heures pour dénoncer la "politique répressive" de l'Etat français.

"Ces interpellations sont un signe de la part de l'Etat qui n'est pas de bon augure lorsqu'on dit vouloir ouvrir un cycle de discussion apaisée avec la Corse." réagit Josepha Giacometti Piredda élue à l'assemblée de Corse et porte-parole du parti qui regrette la méthode employée lors des arrestations. "Envoyer sous division antiterroriste dans les maisons et dans les locaux des partis politiques, n'est pas un geste d'apaisement." relève la conseillère territoriale qui appelle l'ensemble de Corse à rester mobilisés "Ce qu'on veut pour la Corse c'est de poser les conditions d'une solution politique globale.  Dans les heures et jours à venir, il faudra donc, organiser la mobilisation qui soit une véritable réponse politique. Et cela se passera par la mise en œuvre d'un rapport de force politique, serein mais déterminé, mais aussi par une mobilisation populaire."

On écoute Josepha Giacometti Piredda 




 
"C'est l'Etat français qui porte l'entière responsabilité de cette situation"
Le fait que cette deuxième salve d’arrestations a eu lieu au lendemain de l'annonce du ministre de l’intérieur, Gérarld Darmanin, du report de sa visite prévue du 8 au 10 décembre sur l’île, jugeant "que le climat n’était pas favorable" aux discussions ne surprend pas vraiment l'exécutif de Corsica Libera.  "Comme on le sait le parquet antiterroriste est sous influence politique. Donc pour nous, c'est bien l'appareil d'État français aujourd'hui qui se déploie dans une logique d'impasse politique et de répression et les interpellations de ce jour sont un mauvais coup porté à toute possibilité de solution politique en Corse." déplore le porte-parole national du mouvement, Petru Antone Tomasi qui regrette selon qui "ceux qui ont créé la situation d'un fractionnement du mouvement national portent également une part de responsabilité dans ce qui est en train de se passer."
 

Un risque important de dégradation politique

Absent du rassemblement de lundi soir à Bastia, Femu a Corsica exprime publiquement son refus "d’une logique répressive et de méthodes incompatibles avec la nécessité de consolider la paix" dans un communiqué envoyé en fin de journée.

Le parti de la majorité territoriale craint que cette situation "porte un risque de dégradation politique" et conduise à une spirale d’affrontement "que la Corse ne connaît que trop et dont elle ne veut plus." Car "si certains, à Paris, attisent les braises et cherchent à relancer la logique de conflit, les Corses refusent les tensions et les affrontements." lit-on dans le communiqué. 

Pour Femu, qui se pose la question de savoir si le gouvernement et l’État ont volonté de désamorcer "une situation de tension", il y a urgence de le faire "sans attendre un nouvel incident ou nouveau dérapage."