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Nouvelle protestation de l’Associu Sulidarità contre l’inscription des prisonniers politiques corses au FIJAIT


Julia Sereni le Mardi 7 Septembre 2021 à 14:58

Les membres de l’Associu Sulidarità se sont réunis ce mardi 7 septembre devant le palais de justice d’Ajaccio en soutien à leur président Thierry Casolasco, qui devait comparaître pour avoir refusé de se soumettre au FIJAIT. L’occasion de protester contre l’inscription de l’ensemble des prisonniers politiques corses dans ce fichier



Thierry Casolasco et son avocat Maitre Mercinier-Pantalacci devant le palais de justice d'Ajaccio. Photo : Michel Luccioni
Thierry Casolasco et son avocat Maitre Mercinier-Pantalacci devant le palais de justice d'Ajaccio. Photo : Michel Luccioni
Ce mardi 7 septembre, Thierry Casolasco devait comparaitre devant le tribunal correctionnel d’Ajaccio pour refus de se soumettre aux obligations liées au fichier des auteurs d’infractions terroristes (FIJAIT). En soutien, l’Associu Sulidarità, dont il est le président, s’est réunie devant les grilles du palais de justice. « Thierry Casolasco est victime une nouvelle fois, une fois de trop, de l’acharnement politico-judiciaire du gouvernement français à travers son appareil répressif » estime l’association.
 
Thierry Casolasco, après plus de dix années passées derrière les barreaux, a été libéré en 2015. Trois ans plus tard, il a été inscrit au FIJAIT. Ce qui implique de respecter des obligations régulières de déclaration de domicile et de déplacement à l’étranger. « On vient les obliger à pointer tous les trois mois au commissariat ou à la gendarmerie comme s’ils étaient sous contrôle judiciaire alors qu’ils ont été condamnés depuis de nombreuses années, qu’ils ont purgé leurs peines » argumente son avocat Maître Emmanuel Mercinier-Pantalacci.

« Je suis un militant politique et un résistant corse et pas un islamiste terroriste »

Avant de revenir sur la genèse de la création du fichier : « Il y a une loi qui a été faite en 2015 pour favoriser la lutte contre les djihadistes. Ce sont des gens qui égorgent des prêtres, qui ont assassiné 130 personnes au Bataclan, qui ont assassiné Charlie Hebdo, qui ont assassiné l’Hypercasher, qui demain, sous les yeux du monde entier, vont être jugés par la cour d’Assises de Paris ».
 
Pour Maître Emmanuel Mercinier-Pantalacci, l’assimilation entre prisonniers corses et terroristes islamistes n’est pas acceptable : « Pour des raisons que nous ne comprenons pas ou que nous préférons ne pas comprendre, contre toute attente, cette loi, il en est fait application à l’encontre des anciens prisonniers politiques corses, des gens qui n’ont plus fait parler d’eux depuis des années ». Un argument que reprend le principal intéressé : « Je suis un militant politique et un résistant corse et pas un islamiste terroriste. Je ne me plierai pas au FIJAIT ».

Affaire renvoyée au 22 mars

Thierry Casolasca n’est pas le premier à l’encontre duquel de telles poursuites sont engagées. « C’est la cinquième fois que je viens devant le tribunal d’Ajaccio, et dans d’autres affaires nous avons eu gain de cause, non sans mal, mais nous avons fini par obtenir l’effacement de certains prisonniers politiques du FIJAIT » indique son avocat.
 
En raison d’un dysfonctionnement administratif, la défense n’a pas eu accès au dossier. L'examen de l’affaire a donc été renvoyé au 22 mars prochain.

L'Associu Sulidarità devant le palais de justice. Photo : Michel Luccioni
L'Associu Sulidarità devant le palais de justice. Photo : Michel Luccioni