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Municipales à Bastia - Francis Riolacci (Parti Communiste) officialise sa candidature et critique le bilan social des nationalistes


Christophe Giudicelli le Samedi 27 Décembre 2025 à 14:05

Francis Riolacci a officialisé, ce 27 décembre, sa candidature aux municipales à Bastia. Tête de liste communiste de « Bastia in Cumunu », il défend une démarche de rassemblement progressiste et dénonce le bilan social de la majorité nationaliste.



Municipales à Bastia : Francis Riolacci (Parti Communiste) officialise sa candidature et critique le bilan social des nationalistes
Municipales à Bastia : Francis Riolacci (Parti Communiste) officialise sa candidature et critique le bilan social des nationalistes
- Quel est le sens de votre candidature ?
- Elle intervient à la suite d’une démarche que nous avons lancée au printemps, qui visait à renouer avec une politique de gauche à Bastia, en tenant compte de la politique désastreuse de la majorité municipale sortante. Il y a une nécessité de prendre en compte cette urgence sociale et de proposer une politique de gauche. Les Bastiais sont impatients de tourner la page de ces deux mandatures. Nous savons que les Bastiais aspirent à un rassemblement.

- Justement, les rassemblements avec Julien Morganti, puis Jean-Martin Mondoloni et Jean Zuccarelli n’ont pas abouti, et dernièrement c'est avec la liste Via Citadina portée par Sacha Bastelica que le rassemblement. Pourquoi ?
- Avec Via Citadina, nous avons entamé des discussions où nous avions de larges convergences sur la politique de gauche. Nous avons buté sur le fait que Via Citadina souhaitait ce rassemblement pour nous donner la force d’être présents ensemble au second tour, mais pour eux il était hors de question d’aller chercher, au second tour, les voix d’un rassemblement plus large qui nous permette de battre la municipalité sortante et d’écarter l’extrême droite. Nous avons considéré que constituer une union sans chercher un rassemblement progressiste au second tour facilitait la réélection de la municipalité sortante actuelle et de sa politique.

- Est-ce que votre démarche est ouverte à d’autres horizons ?
- Notre porte n’est pas fermée. C’est une liste qui veut rassembler les citoyens et citoyennes qui veulent battre la majorité et sa politique, qui a échoué et causé des dégâts sociaux, mais qui veut aussi battre l’extrême droite. Nous voulons également la mise en place d’une politique nouvelle qui prenne mieux en compte les préoccupations sociales et le développement de la ville. Nous pensons que c’est possible, à condition que les forces de gauche aient plus de poids dès le premier tour, pour marquer le second tour avec des orientations progressistes.

- Vous étrillez le bilan social des nationalistes ?
- Quand vous regardez votre facture d’eau, votre taxe d’ordures ménagères, quand vous galérez pour trouver un logement, quand vous habitez dans un logement surpeuplé, la vie est devenue plus dure à Bastia. Avec cette municipalité, le dicton est : « In Bastia, à chi un hà soldi un ci stia ». La mandature a porté un coup très dur au pouvoir d’achat et à l’habitat, mais ce sont des choix politiques assumés. Pour changer Bastia, il faut une municipalité qui prenne en compte les besoins populaires.

- Face à la situation que vous décrivez, vous proposez un programme orienté sur le social…
- La première proposition, c’est le logement. Les 4 000 logements nécessaires pour faire face à l’évolution démographique doivent être construits sur une base de trois tiers : HLM, logement social à la propriété et logement à prix libre. Nous sommes pour une mixité sociale. Nous proposons aussi une tarification sociale de l’eau qui permette de distinguer l’usage vital, nécessaire et de confort. Et sur les déchets, nous demandons que la Communauté d’agglomération de Bastia ne répercute plus les augmentations dans la fiscalité tant qu’une solution régionale n’a pas été trouvée.

- Vous expliquez aussi que cet échec fait le jeu de l’extrême droite ?
- L’extrême droite a une attitude qui vise à surfer sur le mécontentement, particulièrement chez ceux qui souffrent le plus de la précarité. Elle fonctionne comme une imposture. Au lieu de mettre en cause des choix politiques et de gestion, elle désigne des boucs émissaires, et le bouc émissaire c’est « l’autre », c’est l’immigré et sa famille. La politique de l’extrême droite diviserait les Bastiais selon leur origine et leur religion. C’est un poison mortel. C’est pour cela que la question sociale est centrale à Bastia. Si on manque de logements sociaux, ce n’est pas à cause des travailleurs immigrés : on ne peut pas les loger dans des bidonvilles. C’est parce qu’il y a eu une pénurie organisée.

- Vous espérez un retour des communistes au sein du conseil municipal?
- Les Bastiais et les Bastiaises savent que quand il y a des élus communistes, ils se battent jusqu’au bout, dans la majorité comme dans l’opposition, pour défendre les intérêts des plus précaires. Dans une majorité municipale, nous pourrions agir.

- Que vous inspire la candidature de Gilles Simeoni ?
- Il a dit qu’il assumait le bilan de la majorité sortante. Nous considérons qu’il conduira cette liste avec le boulet de ce bilan. Il a peut-être compris qu’il y a du mécontentement et il met tout son poids dans la balance. C’est son choix. Mais nous ne sommes pas dans une élection où se jouent la région et la ville de Bastia, contrairement à ce qu’il a dit. L’enjeu, ce sont les Bastiais et les Bastiaises. Les élections territoriales viendront en leur temps.