Maternité à l’Hôpital de Bastia : « Nous avons su relever le défi collectivement »

Ce mercredi matin, l'équipe qui pilote le service de maternité de l'Hôpital de Bastia a rassemblé la presse pour dresser un bilan après 9 mois – ça ne s'invente pas – de fonctionnement. « Effectivement, attaque Christophe Arnould, directeur de l'établissement. Le regroupement des services de maternité de Bastia était prévu fin 2023. Après une décision conjointe au mois de mars dernier, entre l'hôpital et la Clinique Maymard, il a été avancé juste avant la période estivale. Voilà donc neuf mois que ce projet ambitieux a été mis en place. » Après avoir rappelé le soutien de la Collectivité et de l'ARS (Agence régionale de Santé), il précise : « Nous avons su relever le défi collectivement ! Nous avons sécurisé les process et toutes les prises en charge autour d'une équipe médicale et para-médicale consolidée. » Le projet a pris en compte l'aspect architectural – les travaux pour accueillir plus de monde –, juridique, mais également social avec la prise en charge des ressources humaines : « Nous avons préservé les emplois et les compétences essentielles au territoire. » Le directeur se félicite également de la coordination mise en place entre le centre hospitalier, la clinique Maymard, mais aussi des professionnels comme les gynécologues, les sages-femmes et la PMI (Protection maternelle et infantile) : « Un champ vaste qui nécessite une grande coopération au quotidien ». Avec plus de 100 accouchements par mois, ce sont déjà un millier de nouveaux-nés et leur maman qui ont bénéficié de ce nouveau service.

De quoi conforter l'équipe à établir un bilan positif et confirmer que ce qui n'a pas encore été réalisé, est en bonne voie : « Chacun se retrouve dans ce regroupement de maternité. » Sophie Guillaume, sage-femme du pôle mère-enfant et adolescents, précise : « L'ensemble des acteurs de la péri-maternité du département a répondu présent. » Elle ajoute que les représentants des usagers étaient présents durant tout le processus. « La grossesse est une année dans la vie d'une femme. La sécurité et le qualitatif nous ont guidées » détaille-t-elle. Une prise de contact, le plus précoce possible, a également été mise en place avec un entretien préalable à l'hôpital qui permet aux patients d'élaborer leurs projets de naissance : « Un gros travail de communication à poursuivre. » Le Dr Harold Jelen, gynécologue au Centre Hospitalier de Bastia, complète : « Nous sommes au 9e mois de cette fusion, ce n'est pas rien, c'est un temps de gestation. Quand elle a débuté, dans l'urgence courant mai-juin, certains avaient de l'appréhension. Au final, nous avons de très bons retours de nos usagers. » Il ajoute que ce projet, au-delà de la spécificité locale, a été décidé au niveau national : « Il découle d'une volonté de l'état de sécuriser les petites maternités qui commençaient à décliner par manque de praticiens. » Un chiffre n'est pas à négliger dans la mise en place de ce service : environ 20 % des grossesses sont "à risques". D'où l'importance de ces liens directs pour organiser le meilleur parcours possible. Gérées par une sage-femme, ces futures mères ont accès à l'unité fonctionnelle nouvellement créée : « Nous sommes mieux structurés et l'adhésion des praticiens de ville nous permet de les prendre en charge au bon moment. » Le parcours est plus homogène entre les services et l'utilisation régulière de la visio-conférence renforce la communication.

C'est enfin Frédéric Sabiani, chef du pôle mère-enfant et adolescents, qui prend la parole : « Ce projet nécessite de la coordination, mais il rend le pôle mère-enfant plus fort. Nous envisageons même des renforts dans les mois à venir. » Pour lui, avec sa spécialisation, ce service a un avenir prometteur, notamment sur la PMA (Procréation médicalement assistée). « L'hôpital a fait preuve d'adaptabilité, nous sommes en train de coordonner une filière complète depuis la procréation (opérationnelle à l'automne), le suivi pré-natal, la naissance, la néonatologie et la pédiatrie. Ça représente un progrès considérable dans l'offre de soin pour tous les usagers du département et, au-delà, de toute la Corse » conclut Christophe Arnould.