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"Massimu, l'homme, est mort, mais Massimu le symbole, lui, ne mourra jamais" : nouvel hommage des amis de Massimu Susini


Rémi Di Caro le Mercredi 18 Septembre 2019 à 20:26

Après les nombreux messages poignants qui se sont succédé depuis le 12 septembre, date à laquelle Massimu Susini, 36 ans, a été assassiné à alors qu'il se rendait sur son lieu de travail, sur la plage de Peru à Carghjese (Corse-du-Sud), l'heure était au recueillement à l'occasion des obsèques de ce dernier. Ce lundi, la foule était présente en nombre du côté de l'Eglise "latine" de l'Assomption, à Carghjese, pour accompagner jusqu'à sa dernière demeure celui qui, selon son entourage, "se battait pour cette terre de Corse". A cette occasion, certains de ses proches ont décidé de s'exprimer, au travers d'une lettre, afin de rendre un dernier hommage à un homme cité comme une figure de sincérité et de droiture dans l'ensemble de l'Île.



Voici le texte de cette lettre
" Massimu Susini, plus qu'un homme qui a été assassiné, c'est un symbole.
Celui d'un travailleur qui mettait en pratique ses convictions. Un militant qui se battait pour cette terre de Corse, pour qui il voulait un avenir digne, libre, sain, bâti à la force du travail. Un patriote avec une joie de vivre qu'il transmettait à son prochain.
C'était un agriculteur qui vivait de sa terre, il élevait les veaux.
Il voulait que la Corse s'auto-suffise à elle même pour vivre libre, il y travaillait pour.

En période estivale il exploitait une paillote, la paillote 1768. 1768 en hommage à la bataille de Borgu. Bataille symbolique où les rebelles corses ont mâté les forces françaises avant, une année plus tard, d'être défaits à Ponte Novu.
Cette paillote était devenue une véritable institution. Une paillote à taille humaine qui, afin de respecter la réglementation mais surtout sa terre, était démontée chaque année pour être remontée l'année suivante. Exceptionnellement, et pour des raisons obscures, cette autorisation a été refusée par la préfecture cette année. Mais la municipalité, consciente de l'importance de l'établissement, a tenu à ce que Massimu maintienne sa paillote sur le communal.
Une paillote où tous les jeunes du village ont travaillé. Où les soirées se passaient sainement et sans encombre. Où les parents étaient rassurés lorsque leurs enfants s'y rendaient. Une paillote où se retrouvaient toutes les générations confondues.

Cet homme est un symbole, et les lâches personnes qui ont décidé cet assassinat en ont pleinement conscience. Cette volonté de s'imposer par la force, de marquer les esprits, d'établir un climat de terreur. Tuer un homme, un symbole, pour que le peuple se couche.
Mais l'hommage qui lui a été rendu témoigne qu'ils ne feront baisser la tête de personne. En s'en prenant à Massimu, ils ont renforcé cette détermination de lutter contre cette gangrène. Les milliers de
personnes qui sont venu l'honorer, venus de toute la Corse et d'ailleurs, bandere à la main, le savent : Massimu était un homme intègre, loyal, honnête et travailleur.
Cet assassinat nous a fait franchir un cap. Les mafieux ont aujourd'hui décidé de s'en prendre à un homme qui se levait, sans arme, face à eux. Il en est mort. Mais son combat ne l'est pas, il ne s'en retrouve que renforcé.
Massimu, l'homme, est mort, mais Massimu le symbole, lui, ne mourra jamais."