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Marseille : information judiciaire ouverte après la mort du Bastiais Saïd M'Hadi


La rédaction avec AFP le Lundi 27 Septembre 2021 à 20:58

Une information judiciaire pour "violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner" a été ouverte, ce lundi 27 septembre, à la suite du décès de Saïd M'Hadi, un Bastiais de 37 ans, handicapé mental, lors d'un contrôle de son titre de transport le 22 septembre dans le métro à Marseille



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Saïd M'Hadi, un homme de 37 ans, est mort mercredi 22 septembre lors d'un contrôle de son billet dans le métro marseillais. Handicapé mental, le Bastiais aurait été "violent et virulent" selon les agents du métro. Une version des faits que sa famille n'accepte pas :"Saïd est mort pour un ticket de métro", a dénoncé Khadija M'Hadi, sa soeur aînée, auprès de l'AFP, en décrivant son frère comme quelqu'un de "doux et pacifique". Retardé mental et handicapé à 80% à ce titre, Saïd M'Hadi vivait chez sa mère à Marseille depuis le premier confinement afin de pouvoir bénéficier de soins plus adaptés. 

Selon le premier communiqué du parquet, Saïd M'Hadi, décrit comme "agité, virulent et violent", aurait "tenté de se soustraire au contrôle" des agents de la RTM, la Régie des transports métropolitains, qui auraient alors "amené au sol" l'homme d'1m82 pour quelque 100 kg, pour le maîtriser. Appelés en renfort, les policiers ont constaté que l'homme était "inerte" alors qu'ils tentaient de le menotter, avait précisé Dominique Laurens, la procureure de la République de Marseille. Pris en charge par les pompiers, Saïd M'Hadi était décédé "malgré une longue tentative de réanimation", victime d'"un syndrome asphyxique de mécanisme indéterminé au temps de l'autopsie". Au total, onze agents de la RTM étaient présents sur place lors du drame, a précisé Me Philippe Duteil, avocat de la RTM, à l'AFP, dont "trois à cinq" seraient intervenus physiquement pour maîtriser la victime. "Ils ont tous été entendus dès mercredi soir, en qualité de témoins libres, il n'y a eu aucune garde à vue", a-t-il insisté. 

Ce lundi une information judiciaire a été ouverte et Me Fabrice Giletta, avocat de la famille de Saïd M'Hadi, la victime, s'est félicité auprès de l'AFP de cette décision "qui permettra à ses proches de se constituer partie civile et d'avoir accès au dossier, et notamment aux images des caméras de surveillance" qui ont sans doute filmé la scène à la station Joliette. Refusant de commenter ce dossier, la RTM a seulement précisé lundi à l'AFP qu'elle "met tous ses moyens à disposition des enquêteurs". 

"Cette information judiciaire est une bonne nouvelle", a convenu de son côté Khadija M'Hadi: "Mais ce qui est dur aujourd'hui, c'est que nous ne pouvons même pas l'enterrer, car le corps de Saïd ne nous appartient plus", le temps de l'autopsie et de l'enquête.

L'information judiciaire a été ouverte pour "violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner", soit les mêmes chefs d'accusation que ceux de l'enquête annoncée par la procureure de Marseille, le 23 septembre.