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Les 13 et 14 mars, Ajaccio fête les 100 ans de la ligue contre le Cancer


José Fanchi le Jeudi 8 Mars 2018 à 21:00

C’est le 14 mars 1918 à la veille de l’armistice de la Première Guerre mondiale que Justin Godart, avocat et politique français, fonde la Ligue franco-anglo-américaine contre le cancer. L’association deviendra, en 1992, la Ligue nationale contre le cancer. Cent ans après sa création, la Ligue est plus que jamais l’acteur incontournable pour lutter contre la maladie en fédérant et en mobilisant toutes les forces vives de notre territoire



Les  13 et 14 mars, Ajaccio fête les 100 ans de la ligue contre le Cancer
2018 est exceptionnelle, atypique et combative. Une année rythmée par de nombreux événements, des temps forts connus ou inédits habillés aux couleurs de la Ligue contre le cancer.  Une année dont l’ambition est de rendre hommage à 100 ans de lutte contre le cancer, portée par les quatre missions sociales :
 
  • Recherche
  • Accompagnement des personnes malades et de leurs proches
  •  Mobilisation citoyenne
  •  Prévention
 
Il s’agit surtout de créer un grand mouvement de solidarité autour de la lutte contre le cancer et de définir les perspectives des actions pour les années à venir. Les enjeux sont nombreux : développement de thérapies innovantes, lutte contre les facteurs de risque évitables, lutte contre l’exclusion et la précarisation dont sont encore souvent victimes les personnes malades, accompagnement au quotidien dans les parcours de soins et de vie, droit à l’oubli, mobilisation contre les prix exorbitants des médicaments innovants…
Justin Godart, né en 1871 à Lyon et décoré de la médaille de Juste parmi les nations en 2004 à titre posthume, a initié ce vaste élan de solidarité qui fait encore aujourd’hui la force de la Ligue.
Aujourd’hui, et plus que jamais, la Ligue contre le cancer est l’acteur associatif majeur pour lutter sur tous les fronts de la maladie, première cause de mortalité en France. La capacité à innover, à anticiper les combats à mener doit rester une force de la Ligue contre le cancer.


La Corse affiche sa lutte
Pendant la Guerre de 14, Justin Godart s’est rendu compte qu’il y avait trop de cancers, maladie sur laquelle on ne s’attardait pas trop à l’époque. Il n’était pas médecin mais avocat, et dans son esprit, face à l’impuissance de la médecine, est née l’idée de créer une Ligue contre le cancer. On connait la suite. A partir de là, le maire de Lyon, qui utilisait « guignol » pour faire passer des messages sur la maladie. Voilà comment est née l’idée de commémorer le centenaire.
Sauveur Merlenghi, président de la Ligue Corse contre le cancer connait l’historique sur le bout des doigts et le raconte avec verve et passion tellement la lutte contre ce fléau le passionne, lui et ses collègues de la Ligue. Comme bien d’autres régions de France, la Corse va fêter le centenaire en même temps que les 103 comités :
 

« Nos comités sont rattachés à Paris mais demeurent indépendants. Nous fonctionnons donc avec notre propre budget, nos donateurs et autres subventions. Nous participons également à la recherche dans le cadre des statuts de la Ligue. Pour ce centenaire, nous avons donné une conférence sur le cancer des enfants, laquelle s’inscrit dans le contexte que nous organiserons en septembre prochain, à savoir la mise en place d’une consultation de cancérologie pédiatrique sur Ajaccio avec un certain nombre de professeurs spécialisés qui viennent des grands hôpitaux. Cela pour éviter tous ces déplacements qu’effectuent les gens tout au long de l’année. Nous allons essayer de diminuer par deux le nombre de consultations en extérieur, sachant qu’il y a environ 25 enfants qui partent consulter. »
 

- Surtout avec le coût que cela entraîne ?
- « Lorsqu’on dépense 1 euro sur la santé en Corse, 45 centimes c’est nous qui les payons, 55 centimes c’est la CRAM - PACA qui finance. Autrement dit, si demain on devait gérer notre santé, y compris avec les cotisations URSSAF, on ne soigne plus personne ! Nous sommes de gros consommateurs. Lorsqu’on consomme 1 euro sur le continent, chez nous c’est 1,50. Et nôtre problème aujourd’hui, c’est de soigner tout le monde. Nous le faisons chez nous et ça marche avec nos appartements thérapeutiques. »
 

- Quel est le coût d’un traitement pour le cancer ?
- « Il se situe entre 200 et 400 000 euros par an. A partir de là, les coûts sont énormes et il faut qu’on les optimise à travers différentes choses. D’abord en faisant des diagnostics plus précoces de façon à ce que la prise en charge soit plus rapide, en évitant des traitements plus lourds. Celui qui n’a pas compris la prise en charge de la santé, sachant que cela à un coût et qu’il faut effectivement optimiser les dépenses, n’a pas compris que demain, si on n’a pas réalisé cela, on ne soignera plus personne. Ou plutôt on ne soignera plus que les riches. On laissera beaucoup de monde sur le bord du chemin, et cela, je n’en veux pas. Il peut y avoir une rupture de la solidarité, de cela il faut en tenir compte. »


 - En clair, celui qui abuse doit assumer ?
 - « Les dépenses de santé augmentent, les cancers augmentent, quel est le promoteur des cancers aujourd’hui ? Le tabac ! Les particules fines qui se trouvent dans la cigarette sont les principaux promoteurs du cancer. On va se retrouver devant une solution simple : Celui qui ne fume pas, qui a une hygiène de vie propre, qui respecte certaines règle, va se retrouver en situation de ne plus pouvoir être soigné alors qu’il n’a jamais consommé, alors qu’ils y a des gens qui fument, boivent et qui ont un cancer. Ava basta ! Celui qui veut brûler la vie doit impérativement assumer, payer sa santé. On va finir par se retrouver dans une situation paradoxale parce que les gens vont se retrouver en rupture de la part de ceux qui payent pour les autres…. »
 

13/14 mars : concert et colloque
Le 13 mars prochain, la Ligue contre le cancer organise une soirée concert à l’espace Diamant à partir de 20 h 30, avec Feli, Paul Mancini, Canta U Populu Corsu et Laure Degiovanni.
 

Le 14, au palais des congrès, tout au long de la journée, des ateliers seront mis en place sous la conduite des professeurs Dominique Barbolosi et Mirelle Canalis-Durand, les docteurs Battesti-Leca, Mathieu Barbolosi, Gérard Olivieri, Sauveur Merlenghi et la nutritionniste Marine Arrighi. Les thèmes développés seront le cancer de l’antiquité à nos jours, la prévention tabac, le soleil, la nutrition et les mathématiques et le cancer.
L’après-midi, colloque sur l’environnement et le cancer, avec les docteurs Pierre Souvet, cardiologue et Joël Spiroux de Vendômois, médecine environnementale. Le professeur Antoine Orsini, hydrobiologiste, le professeur Dominique Barbolosi, professeur des universités.
 J .F.