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Le président du Comité national olympique et sportif français (CNOSF) en « éclaireur » pour une nouvelle gouvernance du sport en Corse


Julia Sereni le Mercredi 2 Septembre 2020 à 12:34

Denis Masseglia, président du CNOSF est en visite sur l’île depuis le mardi 1er septembre. En jeu, la mise en place d’une nouvelle gouvernance du sport en Corse, qui doit cadrer avec celle qui prévaut désormais au niveau national, partagée entre l’Etat, le mouvement sportif, les collectivités territoriales et le monde économique. Une équation qui semble délicate à résoudre, car depuis 2002, c’est la collectivité de Corse qui a compétence générale pour mener les actions en matière de sport.



Pierre Santoni et Denis Masseglia (Photo Michel Luccioni)
Pierre Santoni et Denis Masseglia (Photo Michel Luccioni)
Réserves du Conseil d’État, interrogations sur le financement, la gouvernance du sport français connait des remous depuis la création l’année dernière de l’Agence nationale du sport (ANS). Mais sur l’île, c’est encore une autre difficulté qui vient se heurter à la nouvelle organisation. Comme souvent, l’adaptation des textes nationaux à la spécificité insulaire se révèle délicate.
 
C’est pourquoi le président du Comité national olympique et sportif français (CNOSF) Denis Masseglia a fait le déplacement, « en éclaireur », selon sa propre formule : « Je suis venu pour discuter avec les présidents de ligues et faire le tour des questions qui pouvaient se poser. La pérennité de chacune des associations, dans un contexte de crise sanitaire, est une préoccupation de tous les dirigeants. Ceci étant, nous sommes aussi en devoir de penser à ce que doit être la situation une fois les problèmes du COVID réglés ».
 
Et pour l’après, ce qui coince, c’est la nouvelle gouvernance du sport en Corse, qui se doit « de respecter le principe qui a prévalu dans la nouvelle organisation du sport en France c’est-à-dire la gouvernance partagée, avec une répartition des responsabilités pour que les acteurs travaillent mieux ensemble ». Une gouvernance qui doit désormais être répartie à hauteur de « 30% pour l’État, 30% pour le mouvement sportif, 30% pour les collectivités et 10% pour le monde économique ».
 
Sauf que, depuis la loi du 22 janvier 2002, la collectivité de Corse dispose de la compétence générale pour mener les actions en matière de sport sur l’île. Ainsi, c’est elle qui affecte les subventions attribuées par l’ANS, après consultation du représentant de l’Etat et d’une commission territoriale comprenant pour moitié des représentants du Comité régional olympique et sportif corse (CROS) - la déclinaison locale du CNOSF. Comme l’explique Denis Masseglia : « On est sur un territoire où c’est la collectivité qui est le seul responsable, le seul interlocuteur, donc il faut voir comment on peut avoir, au niveau des quatre acteurs que sont l’État, la Collectivité, le monde sportif et le monde économique, un modèle similaire à celui du continent sans pour autant tout bouleverser ».
 
Une difficulté de gouvernance qui, selon le président du CNOSF, porte préjudice au CROS : « Le CROS de Corse peut s’estimer lésé par rapport à ce qu’il s’est passé ailleurs ».
Une analyse que partage son président Pierre Santoni : « Nous avons notamment des difficultés d’attribution des fonds de l’ANS » confie t-il. Aussi, pour Denis Masseglia, il convient de rééquilibrer la position, aujourd’hui prépondérante, de la collectivité de Corse : « Le mouvement sportif a une capacité de décision similaire à celle de l’État ou des collectivités. Il faut que l’on s’entende pour que la décision ne soit pas celle de deux contre un » indique t-il. « Notre volonté est de se trouver sur un pied d’égalité » renchérit Pierre Santoni.
 
Aussi, « il est nécessaire de discuter avec l’acteur majeur qui est la Collectivité de Corse ». Une rencontre qui devrait avoir lieu bientôt : « La prochaine visite, prévue pour fin septembre ou début octobre, avec Frédéric Sanaur, directeur général de l’ANS, sera plus institutionnelle ».
L’objectif ? « Faire en sorte que les acteurs du monde sportif insulaire se retrouvent ensemble dans un système où chacun peut apporter sa contribution dans le respect des autres et où à la fin le seul gagnant sera le sport » conclut Denis Masseglia.

(Photo Michel Luccioni)
(Photo Michel Luccioni)