Le préfet de Haute-Corse François Ravier tire le bilan du couvre-feu à 18 heures après un mois d'application. Un dispositif efficace selon lui qui a permis d'éviter que la situation ne se dégrade.
Voilà plus d’un mois que la Corse comme l’ensemble de la France est placée sous le couvre-feu à 18 heures. Décrié par beaucoup, le dispositif est jugé « efficace » par le préfet de Haute-Corse François Ravier. Pour lui, le couvre-feu couplé aux contrôles sur le terrain ont permis « que la situation ne se dégrade pas ».
Une évolution stable malgré un variant anglais plus contagieux
À la différence des régions PACA et Grand Est, la Corse semble épargnée par une flambée de l’épidémie. Pourtant, la préfecture fait état de 70 % de cas de variants anglais sur l’ensemble des cas positifs de Haute-Corse. Pour François Ravier c’est bien la preuve que le dispositif est efficace : « cette semaine les chiffres de la contamination en Haute-Corse sont sensiblement les mêmes qu’il y a un mois. Compte tenu d’un contexte où la propagation est plus rapide, on peut dire que les différents dispositifs sont efficaces ».
Un relâchement de la population ?
Depuis le 1er janvier 2021, les forces de l’ordre ont effectué plus de 24 000 contrôles sur des particuliers en Haute-Corse. Ces contrôles intensifiés ont donné suite à 529 verbalisations. Un score qui pourrait faire passer les habitants de Haute-Corse pour de bons élèves mais qui révèle un relâchement selon le préfet François Ravier : « quand on se promène dans Bastia on voit quand même beaucoup de personnes sans masque. Je trouve qu’il y a une forme de relâchement qu’il n’y avait pas il y a un mois. Il est important de respecter les mesures mises en place pour que la situation en Haute-Corse ne se dégrade pas ».
Quelques récidivistes parmi les établissements fermés administrativement
Depuis le 15 décembre dernier, 13 établissements de Haute-Corse ont dû fermer leurs portes suite à une fermeture administrative. Parmi eux, « moins de cinq » sont des récidivistes selon le préfet. Avec plus de 300 contrôles effectués chaque semaine auprès des établissements recevant du public (ERP), seul 36 ont été fermés depuis le mois de mars 2020 et 64 ont été mis en demeure. Fait récent, les établissements touchés par des fermetures administratives se verront privés du fond de solidarité pendant un mois.
Pas de concentration géographique des contaminations
Deux clusters avaient été déclarés à l’hôpital de Bastia à la mi-janvier. Aucune école n’a été touchée par des foyers de contamination depuis le 1er janvier. Les contaminations semblent être étalées sur l’ensemble de la Haute-Corse même si des zones bien particulières semblent inquiéter le préfet François Ravier : « On constate qu’il n’y a pas un endroit qui concentre les contaminations. Mais la zone qui va de Bastia à Penta-di-Casinca est une zone d’inquiétude. Il en va de même pour tout le bassin de population entre Saint-Florent et Bastia et pout la plaine orientale où le taux d’incidence se situe autour de 180 cas pour 100 000 habitants ».
Une différence entre la Corse-du-Sud et la Haute Corse inexpliquée
Avec un taux de positivité de presque 1,4 % la Corse-du-Sud fait figure de bonne élève au niveau national. Ce qui n’est pas le cas pour la Haute-Corse qui affiche un taux de positivité de 2,9 %. Cette différence n’a pas trouvé d’explications pour l’heure. Si le nombre de clusters plus important dans le nord de l’île pourrait être une des raisons de cette différence, le préfet de Haute-Corse ne dispose pas « d’explications particulières » mais émet l’hypothèse d’un « nombre plus important de passagers venants de la région PACA qui connaît une situation plus que difficile ».