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"La qualité environnementale de la Corse est en danger"


Michel Allal-Volterra le Dimanche 26 Octobre 2014 à 09:46

La situation écologique de notre région est de plus en plus mise en danger et Julia Sanguinetti (EELV ) tire la sonnette d’alarme pour regrouper les bonnes volontés et les élus.



EELV et Julia Sanguinetti
EELV et Julia Sanguinetti
« Le rôle de l’écologie politique aujourd’hui a toute sa place sur l’échiquier politique pour l’avenir de la Corse. La qualité environnementale, quoi qu’en disent les autres partis, n’est pas aujourd’hui en bon état et même en danger, en matière d’aménagement, en matière d’énergie, en matière d’orientation économique. La qualité de vie et la santé des habitants de l’ile sont  clairement remises en question aujourd’hui. Seuls les écologistes mettent cette  revendication au centre de leurs priorités » affirme Julia Sanguinetti.

Oui, mais en avez-vous les moyens ?

- C’est pour cela qu’il faut que nous obtenions des mandats des électeurs corses pour (que nous puissions avoir un pouvoir) avoir les moyens d'agir  au niveau des collectivités. Si nous en sommes exclus nous ne pourrons pas prendre la défense des populations de Corse. Il faut également continuer de se mobiliser sur le terrain avec le monde associatif . Ce lien manque encore trop au niveau des régions de l’ile ce qui  est moins le cas au niveau national .Il faut pouvoir alerter la population et arriver à lui faire comprendre  les enjeux . Nous avons besoin de tous les citoyens Car si nous ne parvenons pas à réclamer ces choses là ensemble , chacun dans son rôle, -le politique pour mettre en œuvre et la société civile pour jouer son rôle de contre pouvoir-, nous n’arriverons pas à faire entendre raison à tous ceux qui sont l’autre coté des décisions prises.


Pourtant les faibles résultats des dernières élections laissent à penser que les gens ne sont pas concernés par l’écologie

- C’est un paradoxe en effet car partout où on échange avec les habitants on se rend compte qu’ils sont inquiets pour l’avenir de leurs enfants et petits enfants et la prise de conscience qu’il faut protéger notre région, notre planète et notre santé est évidente. Et ça fait partie des occupations premières des gens. La difficulté on l’observe au moment de choisir politiquement cette orientation, c’est-à-dire en votant pour l’écologie, qui visiblement n’a pas encore trouvé le moyen de convaincre suffisamment. Mais en Corse, EELV n'est qu'au début de sa nouvelle démarche (tout juste 2 ans) et obtient déjà le soutien d'un nombre important de citoyens. C'est donc, pour l'heure plutôt positif.


Vous prend-on assez au sérieux ?

- En Corse comme sur le continent les partis politiques historiques comme l’UMP et le Ps s’arrachent l’essentiel du débat alors que déjà , dans d’autres pays européens, l’écologie politique a une place prépondérante dans ce débat. Prenons le pari que ce sera le cas en Corse très prochainement. 



Mais pourtant il y a beaucoup de Corses qui veulent protéger la nature, pourquoi n’y arrivez-vous pas ?

Le problème de l’écologie en Corse c’est qu’elle a été portée principalement depuis trop longtemps  par le mouvement associatif et qu'elle n'a pu trouver place sur l'échiquier politique. Elle a été trop souvent le supplétif d’autres tendances politiques et notamment celle des nationalistes en n’exprimant jamais sa propre parole. Il faut redonner à l’Ecologie cette parole.

Des habitants de la Corse viennent-ils vous voir pour vous signaler leurs problèmes d’environnement

- Oui bien sûr, énormément. Ce sont surtout les questions des terres agricoles et le problème de la gestion de l’eau  dans le  rural. En 2014 la gestion de l’eau potable dans nos villages n’est pas si évidente que ça. C’est un vrai problème de santé publique.Dans les villes on est très souvent interpellé sur la pollution atmosphérique et les espaces verts. Mais si nous n’avons aucun pouvoir d’élus nous ne pourrons pas intervenir efficacement et les aider.

Avant de terminer je voudrais évoquer aussi un autre cas grave de danger polluant, celui des déchets et des déchetteries sauvages .

On a échappé à l’incinérateur, mais la gestion de ces déchets ne peut pas n’être que les envoyer sur le continent. Aujourd’hui les décharges à ciel ouvert ont heureusement été fermées mais il y en a beaucoup de sauvages.Et la plupart sont liées au monde de l’entreprise .Il y a une réglementation sur les décharges d’entreprises  mais les pouvoirs publics ne contrôlent pas son application. Donc risques d’incendie et pollution de la terre et des nappes phréatiques. Il faut absolument user de dissuasion efficace et ferme.