Corse Net Infos - Pure player corse

La position de la CGT sur la venue du président de la République en Corse


Philippe Jammes le Mercredi 31 Janvier 2018 à 14:34

Dans un communiqué la CGT de Corse - qui demande à être reçue par Emmanuel Macron - s'attarde sur la venue prochaine du président de la République en Corse



La position de la CGT sur la venue du président de la République en Corse

« Au-delà de la cérémonie en hommage au lâche assassinat du Préfet Erignac  les Corses attendent des réponses sociales et économiques et non des surenchères institutionnelles toujours au bénéfice des plus riches.

La collectivité unique à peine créée voilà que les surenchères institutionnelles  repartent de plus belle. Pourtant cette élection des 3 et 10 décembre 2017 n'avait pas pour finalité de valider un nouveau processus institutionnel(déjà 5 statuts ces 30 dernières années) mais seulement d'élire les nouveaux conseillers de l'Assemblée Unique imposée sans consultation. Les Corses n'ont été consultés qu’une seule fois sur une réforme institutionnelle en juillet 2003 avec le résultat que l'on sait. 
La priorité pour les Corses comme pour l'ensemble du pays n'est ni un «pacte girondin» promis par le Président Macron réduisant les solidarités, les moyens des services publics et des collectivités locales; ni une autodétermination offrant au MEDEF insulaire de nouveaux cadeaux fiscaux et autres avantages.


Les chiffres du chômage pour l'année 2017 viennent d'être publiés. Ce sont plus de 23000 corses qui sont inscrits à pôle emploi avec une progression bien supérieure à la moyenne nationale. Pas étonnant dans la mesure ou les coûteuses aides publiques distribuées aux patronat local (100 millions d'euros annuels de CICE et de Crédit Impôt Corse) se font sans contrôle ni contre parties. Celui-ci continue d'étendre son emprise sur l'économie insulaire (grande distribution, transport maritime, et même la presse avec l'appropriation du seul quotidien régional…) avec la bénédiction de la très grande majorité des forces politiques insulaires.
 Plan social de 900 emplois et liquidation de la SNCM; pertes de centaines d'emplois à Air France, dans la Fonction Publique etc.... Utilisation honteuse des travailleurs détachés; loi travail qui s'attaque aux conventions collectives et favorise le moins disant social notamment dans les TPE. Autant de choix contraires à l'intérêt général confirmant la Corse comme une région de fortes inégalités sociales avec à la fois la 1ere place pour l’emploi précaire mais aussi avec le record national de dépôt bancaire par habitant!! La Corse championne des inégalités de revenus.


Faire croire qu'un pouvoir législatif Corse avec notamment un transfert de fiscalité et une indépendance financière serait une solution pour faire reculer le chômage et le mal vivre, n'est pas crédible et surtout dangereux. La solidarité nationale et la prise en compte des handicaps et fragilités régionales sont essentielles pour permettre à tous les citoyens de bénéficier de droits et de prestations égales et garanties. C'est grâce à cette redistribution solidaire d'environ 2 milliards d'euros par an  que le niveau de vie des Corses est égal au reste du pays. La fin de l'égalité des droits sur l’ensemble du territoire national signifierait le retour à l'ancien régime . C'est donc en luttant ensemble au plan local mais aussi national et Européen pour une meilleure répartition des richesses que nous trouverons les réponses pour une vie meilleure et le plein emploi; et sûrement pas dans le repli sur soi  et la négation des intérêts de classe.


C'est donc sur ces questions sociales que les Corses attendent des réponses du Président Macron tout en s’associant à l'hommage républicain du Président de la République à l'occasion du 20e anniversaire du lâche assassinat du Préfet Erignac. Mais cette 1ere visite en Corse du Président de la République revêt également un caractère politique majeur. Pour la CGT, les travailleurs sont en droit d'exiger de meilleurs salaires , des moyens pour nos hôpitaux et nos services publics. Que les compétences de L’État déjà transférées  (Déchets, urbanisme, réseau routier, emploi, formation professionnelle) soient mieux exercées et avec les moyens financiers suffisants. Que toute évolution institutionnelle soit soumise à l'avis de la population; même si nous pensons que ce genre de débat qui prend corps partout en Europe ne peut que favoriser la division du peuple et masquer les vrais enjeux et les réponses à la crise sociale qui s'aggrave. 

La CGT demande à être reçue par le président de la République et appelle ses syndicats, les salariés, retraités et chômeurs à rester mobilisés et unis  pour davantage de droits et de justice sociale »