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La belle aventure du Ring Ajaccien continue : Thomas Brunelli et Paul Bozzi assurent la relève


José Fanchi le Jeudi 11 Décembre 2014 à 23:50

Au commencement était l’Olympique Ring Club Ajaccien de Jean Marcucci, le passionné, ami d’enfance de Marcel Cerdan. Nous sommes à la fin des années trente et les premiers balbutiements du noble art commencent à se manifester dans la cité Impériale. Des combats-exhibitions sont organisés avec l’arrivée à Ajaccio du Grand Cirque Continental. Malheureusement, le bel élan d’enthousiasme va très vite s’estomper avec le manque d’effectifs mais surtout l’arrivée de la Seconde Guerre Mondiale. Il faudra attendre la Libération et la reprise de l’activité par quelques passionnés qui créent le Ring Ajaccien, lequel va donner des ailes à la discipline. Le président actuel, Charles Colonna, tire sa révérence mais reste plus que jamais attaché au club



L'équipe du Ringa ajaccien
L'équipe du Ringa ajaccien
Antoine Filippi, le docteur Antonetti, François Merli et Jean Beretti sont ces hommes de bien qui donnent vie au noble art à Ajaccio tandis que l’on s’active à Bastia pour doter la ville d’un club de boxe. La Corse sportive s’éveille, partout les activités physiques se font une place au soleil de la détente, la vie s’organise et les sportifs piaffent d’impatience de se mesurer. Le sport retrouve droit de cité et les enseignants de sports débordent d’activités.
Le Ring Ajaccien fait partie de ces clubs qui veulent avancer et donner à la ville une image de cette Corse qui bouge, qui avance et ose lancer des défis.
 
La Princière et le boxeur !
Avec les quatre mousquetaires cités plus haut, la boxe ajaccienne va prendre sa pleine mesure. Les candidats sont nombreux depuis la venue, peu avant la Libération, de l’US Army avec dans ses rangs un certain Joé Louis, qui se prêta à un match-exhibition avec un autre de nos pionniers, Louis Nega.
Il manquait un petit quelque chose pour lancer définitivement la discipline. Ce fut fait avec la venue à Ajaccio d’un immense talent qui avait pour nom Marcel Cerdan. Le grand Marcel qui devait malheureusement disparaître peu après dans le très controversé accident d’avion qui le menait en Amérique pour remettre son titre en jeu. Cette inoubliable visite ajaccienne du boxeur, la ville la devait bien entendu à Jean Marcucci, autre pionnier de valeur qui avait rencontré Marcel Cerdan aux halles de Casablanca et devint son ami dans ce quartier qui s’appelait « La Princière.»
Le nom que donna Jean Marcucci à sa pâtisserie située au bas du cours Napoléon, exploitée aujourd’hui par Roland Battistini, prévôt du Ring Ajaccien, un autre grand monsieur de la boxe ajaccienne ; ça ne s’invente pas !   
 
Les frères Chiocca, Armand Vannucci et les autres
Voilà comment est né le Ring Ajaccien, comment il a progressé, s’est développée et a fait son chemin entre le Vieux Séminaire, le sous-sol du Royal, la rue des Trois Marie et le sous-sol du Rex, le quartier Saint Jean et enfin le gymnase Pascal Rossini. Le chemin de la gloire.
A la simple évocation de certains noms, on se rend tout de suite compte que le Ring Ajaccien a réellement alimenté la chronique sportive de la Corse: Louis Nega bien sûr, Nono Thierry « U Grillu », Mimi Silvy, Peretti « à Schimia, » Michel Colonna, Dominique Nyer, Baldini, Napoléon Perelli, Malerba, Jo Tarassenko, boxeur de talent puis prévôt, Basile Paoli, Mangoni, Bonardi, Versini, Giovannai, Pisano, Tolla, relayés par Armand Vannucci, sans oublier ses frères, notamment Julien, remarquable frappeur, Sauveur et Félix Chiocca, Pierre Pantalacci, Titi Antona, Pierre Paoli, Antoine Biggi, pour ne citer que les plus connus, ceux qui sont véritablement sortis du rang et inscrit le club dans le livre d’or de la boxe insulaire et nationale.
A la tête du club, Charles Colonna a succédé à son Oncle Jean, lequel a apporté son assise et sa notoriété au Ring, cela plusieurs décennies durant. Charles aussi aura marqué son passage par un travail de fond inlassable, la montée des jeunes, les combats et autres réunions de gala, dont la dernière en date, opposant les deux meilleurs boxeurs mondiaux en mars 1990 sous chapiteau : Coggi-Ramirez. Un sommet mondial couronnant le travail d’un homme et de son équipe, d’un club qui a marqué la Corse sportive.
 
Passation de pouvoir
Il y a quelques jours, à la Brasserie le Golfe chez Paul Bozzi, Charles Colonna et Thomas Brunelli, notre confrère de RCFM Frequenza Mora, sont assis et commentent l’actualité. En fait, ils avaient rendez-vous avec une partie des cadres du Ring Ajaccien pour une petite cérémonie toute empreinte d’amitié. Sans plus. Une passation de pouvoir entre « l’ancien » et  le nouveau responsable du Ring Ajaccien: « Ce n’est qu’une simple annonce faite aux dirigeants, entre nous, en toute amitié. L’histoire est simple, Charles est venu me voir il y a déjà quelques temps pour me demander de le relayer à la tête du Ring. J’ai été autant surpris que flatté. J’avoue volontiers que je ne me sentais pas légitime pour prendre la succession, mais bon, avec trente années au service du Ring, le travail effectué aux côtés d’une solide équipe, l’amitié, la complicité qui nous uni, j’ai accepté de relever le challenge je dirai « familial » de cette association que j’aime par-dessus tout. »
 
Un honneur, un challenge
On sentait l’enthousiasme monter tant il est vrai que Thomas Brunelli a été de toutes les campagnes avec ce Ring Ajaccien auquel il est attaché depuis près de trois décennies, sans oublier l’amitié qui le lie à Charles Colonna et à cette famille de boxeurs.
« Lorsqu’on est proche du Ring Ajaccien, quand on a mis les gants au Ring Ajaccien, toute sa vie on reste au Ring Ajaccien. C’est le cas avec vous tous. Si je ne suis pas monté sur le ring, j’ai tout de même mis les gants, je me suis toujours senti chez moi au Ring, c’est la raison pour laquelle j’ai accepté la proposition de Charles Colonna de prendre la suite. J’accepte avec beaucoup de joie, de fierté, d’émotion aussi. Je sais que ce ne sera pas facile mais je compte beaucoup sur la solide équipe et son expérience pour m’aider dans ma nouvelle tâche. Je pense très sincèrement que nous allons faire de bonnes choses. »
 
Priorité aux jeunes
La vocation du Ring, Thomas la connaît mieux que personne. C’est celle d’ouvrir ses portes aux plus défavorisés, ceux qui ont la passion du sport, de la gagne. Cela a été le cas au Royal, dans la rue des Trois Marie ou au Rex et aujourd’hui : « Voilà pourquoi j’ai accepté d’assurer la succession de Charles et travailler aux cotés de dirigeants comme Roland Battistini pour ne citer que lui. J’en profite pour vous prévenir que je ne pourrai jamais organiser un championnat du monde comme l’a si bien fait Charles il y a quelques années, mais je peux vous promettre que je m’occuperai beaucoup des jeunes, du blé qui lève pour pérenniser notre cher Ring Ajaccien. Cela, je puis vous l’assurer. Nous avons une structure, des dirigeants fiables, j’aurai à mes côtés Paul Bozzi et un certain nombre de dirigeants sur lesquels je peux compter. Nous allons faire du bon travail. »
E cusi sia !
J. F.

Roland Battistini, Charles Colonna et Thomas Brunelli
Roland Battistini, Charles Colonna et Thomas Brunelli