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LDH de Corse : Antoine…


le Mardi 15 Octobre 2013 à 22:41

Le bureau de la section de Corse de la Ligue des Droits de l’Homme rappelle dans un communiqué que le 16 Otcobre 2012 Antoine Sollacaro était assassiné à Ajaccio et qu'au côté de la famille elle est, toujours, en attente de vérité…



LDH de Corse : Antoine…
"Il y a un an, le 16 octobre 2012, Antoine Sollacaro était lâchement assassiné. Nous ne pouvons oublier ce moment d’effroi qui tétanisa la Corse et au-delà.
En ce triste jour anniversaire, notre pensée première va vers sa femme et ses enfants.
Nous gardons en mémoire, précieusement, ce que furent les engagements d’Antoine. Ses révoltes, lorsque l’arbitraire menaçait le citoyen, ses paroles fortes, qui interpellaient les consciences.
Antoine, Maître Sollacaro, avait l’âme d’un dreyfusard.
D’autres injustices le révoltaient. Au racisme, il opposait sa vision généreuse de l’homme, rappelant « le droit coutumier, le nôtre, qui imposait à l’époque sanglante de la vendetta, d’accueillir chez soi son propre ennemi qui demandait l’asile, et de veiller à ce qu’il puisse repartir sain et sauf En ces temps obscurs, une lueur d’humanisme et de fraternité». Et de s’exclamer gravement au lendemain d’un attentat contre un lieu de culte musulman, « Corses, seriez-vous à ce point abâtardis, que vous soyez insensibles au malheur des faibles ».
Son humanisme était une parole politique, porteuse de droit nouveau. Un livre récent rappelle son engagement, dès 1988, pour le droit de vote et d’éligibilité aux élections locales pour les résidents, quelle que soit leur nationalité, tous membres d’une même communauté de destin.
Militant de la cause corse, fervent défenseur du peuple corse, une inquiétude sourde le taraudait face aux dérives de notre société. « On meurt pour des on-dit, parfois pour des rumeurs », déclarait-il dans un discours de rentrée judiciaire devenu célèbre.
Aujourd’hui, au côté de sa famille, nous demeurons dans l’attente de vérité. Nous savons que l’exigence de justice est également partagée par les familles touchées, et par l’opinion publique. Elle signifie un refus de la fatalité, une volonté de comprendre le présent. Elle signifie que la parole d’Antoine n’aura pas été vaine. Plus forte que la violence des hommes, et notre tristesse, elle porte la promesse d’une humanité meilleure."