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L'hommage de la Corse à Jean-Toussaint Guglielmacci


Jean-Paul-Lottier le Lundi 22 Octobre 2018 à 15:32

Plus d'un millier de personnes venues des quatre coins de la Corse ont rendu un ultime hommage ce matin à Jean-Toussaint Guglielmacci emporté par la maladie à l'aube de sa 71e année. Très apprécié de tous, le défunt était 1er adjoint au Maire de Calvi, Vice-Président de la Communauté de Communes Calvi-Balagne, Vice-président de la CCI de Haute-Corse, Président de la délégation Balagne, ancien Conseiller Départemental de Haute-Corse et ancien vice-président du Tribunal de commerce de Bastia.



Photos Maria Serena Volpei-Aliotti
Photos Maria Serena Volpei-Aliotti

Depuis l'annonce samedi du décès de Jean-Toussaint Guglielmacci, survenu à son domicile de Calvi, entouré de l'affection des siens, ce voile de tristesse qui a enveloppé la cité de Colomb, la Balagne et toute la Corse où le défunt était connu et apprécié de tous, est toujours là.
Ce matin à 9h30, c'est une foule immense venue de toute la Corse qui était présente à la levée du corps et à l'église Sainte-Marie Majeure de Calvi, trop petite pour accueillir tout le monde.
Parmi la foule, on notait bien entendu la présence du Maire de Calvi, Ange Santini, ami très proche du défunt et de toute sa famille, entouré des membres du Conseil Municipal, Jérôme Seguy, sous-préfet de Calvi, François-Marie Marchetti, Président de la Communauté de Communes Calvi-Balagne, Jean Dominici, Président de la CCI de Haute-Corse, entouré de plusieurs de ses collaborateurs et délégués consulaires, Lionel Mortini, Conseiller Exécutif, Président de l'ODARC,  Jean-Martin Mondoloni et Jean-Louis Delpoux, conseillers territoriaux, Jean-Jo Allegrini, Maire de l'Ile-Rousse, Pierre Guidoni, Maire de Calenzana, Etienne Suzzoni, Maire de Lumio, Maurice Pariggi, Maire d'Algajola, Joseph Emmanuelli, Maire de Montegrosso, Dominique Andreani, Maire de Cateri, et bien d'autres maires et élus de Balagne, Colonel Christophe Passerat de la Chapelle, chef de corps du 2e REP de Calvi,Capitaine Pascal Hervé, commandant en second de la Compagnie de Gendarmerie Calvi-Balagne...

La messe de Requiem était présidée par l'Abbé Ange Michel Valery, archiprêtre de Calvi-Balagne, re haussée pae les chants de plusieurs confrères.
Dans son homélie, l'Abbé, rappelait le sourire de Jean-Toussaint qui le caractérisait si bien.
" Ce matin le ciel est avec nous et nous allons prier pour lui au cours de  cette célébration, comme la tradition de l'église nous y invite. Dans cette prière, nous allons revivre tout ce que nous avons vécu de beau et de bien avec lui, tout ce qu'il  a pu faire pour vous  dans cette assemblée et ceux qui sont absents. Il avait de l'autorité, je ne pense pas qu'il était autoritaire, il avait tout simplement une autorité naturelle. Quand on lui demandait un service, si il pouvait il disait oui et si il ne pouvait pas il disait non."

"Jean nous a quittés debout"
Visiblement très ému, Ange Santini, prononçait l'éloge funèbre:
"Aujourd'hui, c'est en tant qu'ami,  plus qu'en tant qu'élu, que je tenais, que nous tenions à rendre hommage à notre ami Jean, lui aussi plus qu'en tant qu'être, plus qu'en tant qu'élu, c'est pour ça que symboliquement, vous l'aurez compris, j'ai déposé mon écharpe.
Je pourrais vous parler de Jean des heures entières,  tellement les anecdotes, les souvenirs, les coups de gueule, les sourires, des rires, remontent à la surface depuis quelques heures, depuis déjà deux jours. Il y aurait tant de choses à dire. Nous le savions malade depuis quelques années, mais je ne pensais pas aujourd'hui alors que nous étions encore en exercice de nos fonctions à  avoir  à lui rendre hommage .

Il disait souvent: je suis rentré en politique avec Ange . Nous allons en sortir ensemble, mais il y a un problème: il a 12 ans de plus que moi et, si il s'accroche, comme certains élus de nos connaissances à 90 ans, nous serions arrivé à 100, malheureusement, on est loin du compte. Aujourd'hui,, nous sommes aux côtés des siens, aux côtés des tiens, votre douleur c'est aussi la nôtre, votre chagrin, c'est aussi le nôtre. Ce sentiment d'injustice, de révolte, nous le partageons.
Nous avons tous refusé d'y croire , pourtant, certes, nous le savions affecté. Comme il le disait encore il y a quelques joues " le rouleau compresseur est derrière, c'est pas certain que j'arrive à le distancer". Il aura affronté cette terrible épreuve avec courage, il ne s'est jamais plaint, avec pudeur, une extrême pudeur. Il n'en parlait pratiquement jamais comme si entre nous, mais aussi avec beaucoup d'autres, il suffisait d'un regard, d'un mot, d'un sourire pour comprendre. Et puis aussi, il aura affronté avec dignité jusqu'au bout. Si il fallait imager mon propos,  je dirais que Jean nous a quittés debout. Alors pourquoi avoir eu des difficultés à y croire?  tout simplement parce que cela  faisait 5 ans, alors pourquoi pas 6 ans, pourquoi pas 7, pourquoi pas quelques  années de gagnées, de répit. la maladie  en a décidé autrement.
Et puis, son caractère trempé faisait que nous pensions toutes et tous qu'il était indestructible. Ah son caractère, du caractère,  passionné, des fois excessifs sans doute comme beaucoup d'entre nous. Mais ton caractère Jean, fait avant tout de sensibilité, de générosité, un homme au grand coeur. Ce caractère faisait de toi un homme réservé tout simplement.
Ses coups de gueule, c'était simplement pour cacher sa pudeur, sa gentillesse, sa timidité".



Ange Santini est ensuite revenu sur son parcours, dans un cocon familial, entouré toute sa vie de femmes qui l'ont élevé, qui lui ont donné du bonheur et de l'amour, parlant longuement de sa petite soeur Marie Françoise, de son épouse Michelle à ses côtés depuis près de 50 ans.
" Michèle, Marie-Françoise, anabelle, Gabrielle, Antonella, vous avez été admirables. Vous avez accompagné Jean dans tous les instants. Ce que vous avez fait relève de l'admiration de tous"..
Ange Santini poursuivait en énumérant les nombreuses passions de Jean, rappelant au passage qu'il était un supporter de la première heure du stade de Reims. " Son autre passion, c'était les affaires, le centre des affaires avec pour souci de les faire proposer en famille".
Bien évidemment, Ange Santini est revenu sur leur parcours politique que nous avons eu l'occasion d'évoquer, avant de conclure:
"Vous qui l'avez connu, vous qui l'avez apprécié, vous qui l'avez aimé, au moment du dernier adieu, je suis sur que  tout comme moi, vous vous êtes laissés surprendre et vous vous laisserez encore surprendre lorsque nous passerons du côté de "La Porteuse d'eau", de la brasserie, tout comme moi  nous chercherons à voir si sa voiture est là,  nous chercherons à apercevoir sa silhouette caractéristique , sa  chevelure  devenue blanche . Et puis, tout comme moi, vous lèverez  les yeux pour voir si les stores du bureau sont fermés ou ouverts, pour voir si notre ami Jean est toujours la.
Jean c'était quelqu'un qui ne laissait pas indifférent, c'est quelqu'un que l'on apprécié.
Jean était fidèle à ses amis, à ses valeurs alors nous aussi nous  allons te rester fidèle, fidèle à ta mémoire, à ce que tu nous a apporté, nous allons rester fidèle à ce que tu as été
un dernier mot dans mon répertoire téléphonique il y a des centaines de numéros, je n'en connais aucun, pas plus ceux de mes proches que de mon fils, je n'en connais qu'un, le 06 ...., c'est le tien Jean. Alors s'il te plait Jean,, de là ou tu es, ne le débranche pas parce que lorsqu'on parlera de toi, lorsqu'on se souviendra de ce que ru étais pour nous,  je t'appellerai et comme ça  je pourrais entendre ta voix.  Adieu mon ami, repose en paix à Calvi  auprès des tiens. Tu rejoins Bartho, tu rejoins ta chère mère, ton cousin Denis disparu trop tôt. .
On parlera souvent, souvent de toi".

Ange Santini se dirigeait ensuite vers le cercueil pour y déposer symboliquement l'écharpe tricolore.

Une reconnaissance de toutes ses actions à la tête de la délégation Balagne de la CCI

Un autre  hommage était rendu par Jean Dominici, président de la CCI de Haute-Corse qui s'exprimait en son nom et celui des cadres et agents de la CCI mais aussi de toute l'institution consulaire

"Les mots pour traduire nos sentiments viennent à manquer, ceux destinés à retracer son parcours semblent insuffisants, les mots que nous devions choisir pour rendre à Jean l’hommage qu’il mérite nous apparaissent trop petits devant la grandeur, devant la stature, de l’homme, de l’élu, de l’ami …
L’émotion serre les gorges et les cœurs, et pourtant, le respect et la reconnaissance que nous devons à Jean doivent l’emporter pour ce bref moment, ces quelques phrases, que jamais je n’aurais souhaité prononcer. Je le ferai avec sincérité, et surtout, toute notre affection, en essayant de rappeler d’abord les services rendus à notre Compagnie Consulaire.
Je ne vais pas faire la liste toutes les fonctions qu’il y a occupées, tous les postes qu’il a eu la générosité d’accepter sans jamais les solliciter, mais comment ne pas dire qu’il a été élu la première fois en 2000, puis en 2004, Président de la Délégation pour la Gestion de la Balagne et Président de la Commission de l’Aéroport de Calvi Sainte Catherine, et enfin, en 2011, Vice-Président de la CCI de Bastia et de la Haute- Corse, mais aussi, cette même année, Vice-Président de la CCI de Corse. C’est dire qu’il a été de tous les dossiers, et pas seulement ceux si importants à son cœur de l’Aéroport, il a été de toutes les décisions importantes, c’est vrai également, de tous les moments difficiles, mais aussi et surtout, de toutes les réussites et les succès de notre CCI.
Je ne vais pas essayer d’énumérer ni ses qualités, ni ses vertus. Tous ceux qui l’ont connu et croisé savent bien qu’il les incarnait toutes, avec fougue et franchise, sans exception ni demi-mesure.
Je veux ici témoigner de notre reconnaissance et de nos remerciements, plus encore : de notre immense gratitude pour tout ce que Jean nous a donné, pour tout ce que Jean nous a montré, à chaque instant, pendant tout le temps que nous avons eu la chance de vivre à ses côtés, avec lui, en toute simplicité.
On a coutume de distinguer le parcours de l’Homme, puis de l’élu politique, de l’élu consulaire, celui du chef d’entreprise, du chef de famille… Je le répète avec force, pas pour lui, pas pour Jean, car toutes ces trajectoires se ressemblent et se confondent dans une même ligne ; ces trajectoires, elles sont fortes, elles sont claires, elles sont droites, elles sont admirables.
Le point de départ, les racines, pour les trouver, il faut se tourner vers son village Calenzana, authentique comme l’Homme, comme Jean qui, pour sa passion de la vie publique, trouva à Calvi et plus encore dans tout le canton, les amis, les proches et les soutiens qui ont tracé le fil de son engagement jusqu’à son dernier souffle.
Une ligne de vie bien remplie, renforcée, avec au quotidien le temps de la politique, mais aussi et surtout du commerce, de l’hôtellerie, des transports, l’entreprise, de ses entreprises, avec sa sœur Marie-Françoise avec qui il a formé et noué une relation indissociable, fusionnelle de tous les instants.
Mais avant la réussite, il y a eu le Travail, pendant la réussite il y avait toujours le Travail, la passion du Travail était son quotidien.
La référence que tu as incarnée avec la manière, et quelle manière, la tienne reconnaissable et inimitable ! Modeste mais engagé, fidèle et entier, disponible, efficace, humain, loyal…
Un monument de sagesse et de bienveillance au service de notre institution, au service de ses convictions, au service de ses amis, au service de l’Aéroport, au service de Calvi et de la Balagne qu’il aimait tant.
La perte est immense, rien ni personne ne te remplacera. Mais l’héritage moral et humain est considérable, l’enseignement que tu nous as laissé est de première importance.
Ainsi, tu resteras éternellement dans l’histoire consulaire de Balagne, dans l’histoire de consulaire de la Corse, comme un pilier, comme le sage et le leader de notre grande famille.
Après le temps de l’éloge funèbre, viendra celui du deuil et ,puis du souvenir. Pour l’instant c’est toujours la peine et le recueillement, et les mots si difficiles à trouver, ces mots que nous avons choisis à la CCI pour toi, tous ensemble.
Je terminerai bien sûr par ta famille qui comptait tant pour toi, qui comptait plus que tout, ta famille dont tu étais si fier et à laquelle nous adressons l’expression de notre solidarité et notre affection les plus sincères dans cette épreuve.
Voilà, les mots se tarissent et vient le temps de l’Adieu.
Adieu Jean. A Diu Amigu, Riposa in pace.
Et que la fidélité à ta mémoire accompagne et guide nos pas, pour toujours.
L'inhumation devait suivre au caveau familial.
En cette douloureuse circonstance, CNI renouvelle à toute sa famille et à toutes les personnes que ce deuil afflige ses sincères condoléances.