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L’Union territoriale des retraités CFDT de Corse, reçue à la préfecture à Bastia


La rédaction le Jeudi 10 Octobre 2019 à 09:22

Dans le cadre de la journée nationale de mobilisation des retraités CFDT pour le pouvoir d’achat, l’Union Territoriale des retraités (UTR) CFDT de Corse, a demandé et obtenu un rendez-vous avec le Préfet de Haute-Corse. Une délégation conduite par Dominique Lautridou, Secrétaire Général de l’UTR Corse, et Christelle Giansily, Secrétaire Générale de l’Union Départementale CFDT de Haute-Corse, a rencontre François Ravier en début de semaine.

Dans un communiqué l’Union Territoriale des Retraités, CFDT de Corse, résume la rencontre :



Le communiqué

Le vivre et vieillir ensemble dans la dignité.
La CFDT a rappelé au représentant de l’Etat que l’adaptation de la société au vieillissement était un véritable enjeu. La pérennisation financière de l’aide à l’autonomie des personnes âgées nécessite une prise en charge universelle. L’évaluation du degré de perte d’autonomie d’une personne âgée est réalisée par les départements, tout comme le plan d’aide financier accordé à la personne concernée. Cela conduit à une inégalité de traitement sur l’ensemble du territoire. Pour la CFDT retraité il faut exiger des règles nationales afin d’assurer une réelle égalité de traitement. Ce n’est pas aux personnes en perte d’autonomie de subir les conséquences des difficultés financières des collectivités.

La conséquence immédiate est le risque d’un reste à charge important pour les allocataires ainsi que pour leurs familles quand celles-ci doivent palier à la prise en charge des frais.

La CFDT Retraités milite pour une diminution du reste à charge en ce qui concerne les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EPHAD).

 Le secrétaire Général de l’UTR Corse a rappelé au représentant de l’état « que le coût moyen d’un EHPAD est nettement supérieur à la pension moyenne. Cela est d’autant plus vrai en Corse où le cout moyen d’un tel établissement est 25% (2400€) plus élevé que la moyenne nationale. Si l’on ajoute à cela un montant de pension inférieur de 10% par rapport à la moyenne nationale on comprend vite que de très nombreux retraités Corse et leur famille se retrouvent rapidement dans une situation délicate, sans parler de l’éclatement du patrimoine induit, quand il y en a… ».

La Secrétaire Générale de l’UD Haute-Corse a également rappelé « qu’aujourd’hui une personne sur cinq vit en dessous du seuil de pauvreté en Corse. Un triste record qui conduira immanquablement à des retraités encore plus pauvres dans quelques années. L’impact du chômage, des niveaux de salaire  inférieur à ceux du continent, un cout de la vie élevé conduisent à une précarité à un niveau totalement inacceptable, précarité qui ne fera que s’amplifier au moment du départ à la retraite. On demande une augmentation de la durée de cotisation pour les retraites mais parallèlement on constate qu’à partir de 50 ans il devient difficile de trouver un emploi et que bien souvent les employeurs font tout pour se débarrasser de leurs salariés les plus âgés ».

Pour Hippolyte LALIS, militant retraité de l’UTR Corse, « Il reste encore beaucoup à faire pour répondre aux besoins  de services et d’équipements pour permettre aux personnes âgées de choisir entre le domicile ou l’établissement d’hébergement. C’est peut-être le moment d’imaginer d’autres lieux de vie pour les personnes âgées. C’est aussi le moment de revoir les conditions de travail et de salaire des personnels des EPHAD. Cela permettra certainement d’améliorer les conditions de vie des résidents. La CFDT Retraités veut agir pour que chacune et chacun voient partout leur DIGNITE respectée. »

Une véritable contrepartie à la hausse de la CSG.

L’UTR Corse a rappelé que la réforme de la CSG en 2018 avait relancé la question du niveau de vie des retraités. Cette mesure dont les retraités sont les seuls et grands perdants est parfaitement assumée par le gouvernement qui demande aux retraités des efforts pour soutenir le pouvoir d’achat et pour financer le système de retraite.

Pour le SG de l’UTR « cette augmentation de la CSG sans aucune contrepartie pour les retraités est une mesure injuste qui intervient dans un contexte qui leur pourtant peu favorable. Depuis une trentaine d’années la baisse des pensions s’organise dans une indifférence quasi-générale. Après l’année de gel des retraites pour 2018 l’histoire se répète, alors que le pouvoir d’achat des retraités plonge. Pour 2019, le gouvernement dévalue les pensions en ne les augmentant que de 0,3% lors que l’indice des prix de 2018 est de 1,6% et que la prévision d’augmentation des prix pour 2019 est de 1,3%. Il entérine ainsi une baisse du pouvoir d’achat des retraités. »

Pour compléter Hippolyte LALIS précise que « si fin 2018 le gouvernement a amorcé un certain revirement sur la CSG, pour une partie des retraités, ce qui conduit entre autre à avoir désormais quatre taux de CSG, la hausse de 1,7% sera effective pour trois retraités sur dix. Qui plus est ce seront les même qui pour 2020 ne verront pas le montant de leur pension indexée sur l’indice des prix. »

La CFDT Retraités revendique 

  • Des mesures concrètes pour compenser les pertes de pouvoir d’achat des retraités
  • Un minimum de pension égal au SMIC pour une carrière complète
  • Une indexation des pensions sur les salaires
  • La suppression de la cotisation maladie de 1% sur les retraites complémentaires

 

La prise en charge de la complémentaire santé.

Au fil des années le coût des complémentaires santés s’est fortement accru et les retraités à faibles revenus se trouvent souvent en difficultés pour payer les cotisations de ces complémentaires  et parfois même sont dans l’incapacité financière d’en assurer le paiement.

La SG de l’UD Haute-Corse rappelle « que la loi de généralisation de la couverture santé avait mis fin aux grandes inégalités qui existaient entre salariés dans le secteur privé. Pour eux la participation patronale est désormais obligatoire. Par contre si la loi de financement de la Sécurité sociale pour 2016 prévoyait, pour les personnes de plus de 65 ans la mise en place de contrats labellisés, le gouvernement n’a pas mis en œuvre cette orientation. Le gouvernement actuel n’a jamais répondu aux sollicitations de la CFDT Retraités sur ce point. »

Le SG de l’UTR explique « qu’effectivement l’abandon de cette promesse, qui, couplée à la hausse de la CSG explique la colère des retraités. De plus les retraités constatent amèrement que les primes des contrats augmentent la plupart du temps avec l’âge des assurés et qu’ils doivent en supporter le coût intégral. »

La CFDT Retraités demande donc l’ouverture d’une concertation tripartite entre l’Etat, les confédérations syndicales et les « trois familles » (mutuelles, institutions de prévoyance et assurances). Elle souhaite que cette réflexion aboutisse à la mise en place d’une déductibilité fiscale des primes. Elle pourrait être accompagnée d’un chèque santé pour les personnes non imposables et ne relevant pas de la CMU-C  ou de l’aide à la complémentaire santé (ACS). Ce dispositif pourrait se faire aussi sous forme de crédit impôt.

Rupture des règles de notre contrat social.

Les pensions des régimes de base sont revalorisées chaque année en fonction de l’évolution des prix à la consommation. Ce principe d’indexation selon l’inflation est inscrit au Code de la sécurité Sociale depuis 2003. L’application de ce principe a souvent été modifiée depuis cette date.

La date de revalorisation des pensions était fixée au 01er janvier jusqu’en 2008. De 2009 à 2013 elle intervenait le 1er avril. En 2014 cette date a été décalée au 1er octobre. Ces reports successifs ont ainsi entrainé une perte durable de pouvoir d’achat.

Depuis 2017 le gouvernement a décidé de bousculer les règles d’indexation au regard de l’inflation, une règle établie depuis plus de trente ans !! En 2017 la revalorisation a été inférieure à l’inflation.

En 2018 la date de revalorisation a une nouvelle fois été reculée, repoussant celle-ci du 1er octobre 2018 au 1er janvier 2019, soit une nouvelle perte de pouvoir d’achat de 1,6% pour 2018. « Avec ce nouveau décalage de trois mois c’est un an de perte de revalorisation sur les neuf dernières années qu’il nous faut constater. De plus pour 2019 la revalorisation a été fixée à 0,3% alors que l’évolution des prix est prévue de 1,3%»  relève  Hippolyte LALIS. 

« Aucun gouvernement avant 2017 n’avait érigé un principe d’érosion organisée et systématique du pouvoir d’achat des retraités rompant ainsi les règles de principe de notre contrat social » conclue Dominique LAUTRIDOU.

La CFDT Retraités continuera d’interpeler le gouvernement et ses représentants en région afin que soient réellement prise en compte les revendications légitimes des retraités. Dans une région comme la nôtre, où la pauvreté et la précarité atteignent des seuils beaucoup trop élevé, on n’a pas le droit de laisser cette partie de la population continuer de souffrir, de ne pas avoir le plein accès à des soins de qualités , tout simplement de vivre et vieillir avec dignité.

 

 

L’Union territoriale des retraités CFDT de Corse, reçue à la préfecture à Bastia