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Jean-Toussaint Guglielmacci, associé à Elisabeth Santelli, candidat à sa propre succession


Jean-Paul-Lottier le Vendredi 6 Mars 2015 à 23:14

Conseiller général du Canton de Calvi – Lumio depuis 2001, membre du conseil municipal de Calvi de 1983 à 1989 et 1er adjoint au maire depuis 1997 sans interruption, élu vice-président de la chambre de commerce de la Haute-Corse depuis une quinzaine d’années, Jean-Toussaint Guglielmacci est un homme d’expérience et de terrain qui répond parfaitement à l’attente de la population. Le 22 mars prochain, en binôme avec Elisabeth Santelli, fille du maire de Zilia, dans un canton de Calvi désormais élargi, il briguera un nouveau mandat de conseiller Départemental. Les deux remplaçants de ce binôme seront David Calassa et Madeleine Simeoni. Pourtant favori, Jean-Toussaint Guglielmacci qui aura en face de lui deux autres binômes, ne prend pas pour autant cette élection à la légère. Autour d’une équipe restreinte, il en peaufine les moindres détails. Fidèle à sa philosophie, il préfère les actes concrets plutôt que les grands discours, meetings et autres. A la veille de cette échéance, pour les lecteurs de CNI, il se livre sans retenue.



Jean-Toussaint Guglielmacci, associé à Elisabeth Santelli, candidat à sa propre succession

- Quel est votre sentiment après le découpage de votre canton ?
-  Je pense très sincèrement que celui-ci ne satisfait personne. Pour ce qui me concerne, j’aurais préféré qu’il reste tel qu’il était, mais, comme vous le savez,  le Gouvernement  en a décidé autrement. Cela étant, le fait que les services de l’Etat se soient inspirés du modèle de la Communauté de Communes  de Calvi – Balagne montre qu’il y a une certaine cohérence dans leur choix .

- Le 19 février 2015,  vous avez interpellé le président du Département  de la Haute-Corse à propos de la collectivité territoriale unique
- En effet, ce sujet avait été évoqué lors d’une séance précédente  à laquelle je n’ai  pu assister pour raison de santé. En clair, l’assemblée a été sollicitée au mois de décembre pour donner sa position  sur la question de la collectivité territoriale unique en nous demandant de remplir un questionnaire. J’ai trouvé cette manière de faire scandaleuse. Pour exemple, en Corse-du-Sud un vote sur le sujet a été proposé et, sauf à être considéré comme des sous-élus, je ne vois pas pourquoi il ne pouvait en être de même chez nous, donc deux poids, deux mesures.
Le pire, c’est de s’entendre dire ensuite que l’absence de réponse à ce questionnaire équivaudrait à un vote favorable. J’ai trouvé cela déplacé pour ne pas dire offensant. Je vous signale que ce jour -là, dans l’hémicycle, certains élus ont voté contre ce questionnaire  et ce dans sa totalité. Et, comme par hasard, ces voix ne sont comptabilisées nulle part.

- Si Collectivité il y a, quel est votre point de vue?
- Pourquoi pas ? Mais en tout cas pas dans ces conditions. Cette précipitation est à mon sens néfaste à sa mise en place. Je pense qu’il faudrait pour cela aller au bout du mandat  et voir tranquillement comment articuler ce projet.
Dans la précipitation on ne fait jamais rien de bon. Je rappelle que par délibération, à l’unanimité la CTC s’est prononcée pour une consultation du peuple, ce qui n’est pas du goût du Gouvernement qui lui, souhaite à ce que les délais de 2018 soient tenus. Pourtant, je reste persuadé que l’on ne peut pas se passer de l’avis du peuple.
Pour clore sur le sujet, j’ajouterai qu’il est regrettable que cette décision de collectivité unique ait été prise par des élus en fin de mandat,  tant  à la Collectivité Territoriale de Corse qu’aux Conseils Généraux de Corse-du-Sud et de Haute-Corse,  d’autant que les partis traditionnels n’avaient pas précisé cette réforme institutionnelle  importante, dans leurs professions de foi. En clair, c’était tromper les électeurs. Bon nombre d’entre nous  s’en souviendront en décembre pour les territoriales. Craindre l’avis du peuple c’est fuir les responsabilités. Aujourd’hui, sur ce sujet, seuls les partis nationalistes sont en phase»

- Le choix de partir dans cette élection sous la bannière « Sans étiquette » surprend ?
- Pas pour moi en tout cas.   Je vous rappelle pour votre information que je suis élu sans étiquette au
conseil général de Haute -Corse depuis 2001. Je n’ai siégé dans aucun groupe  et je suis du reste le seul élu dans ce cas. Une  certaine presse insulaire et  nationale aurait été plus inspirée de se renseigner.

Cela étant, ce  choix de se présenter sous le sigle sans étiquette est en phase avec notre volonté d’œuvrer uniquement pour le canton et sa population. Et comme lors de mes précédents mandats, les dossiers seront abordés de la même manière avec l’ensemble des  maires.

- Expliquez-nous le choix du binôme et des remplaçants ?
- Dès que j’ai su qu’il faudrait partir en binôme j’ai pensé à Elisabeth Santelli qui est la fille du maire de Zilia, Jacques Santelli, ancien conseiller général de Calenzana et ami de longue date. J’ai pris contact avec elle pour lui faire part de mon projet. Elle a pris le temps avant de répondre favorablement. Je ne vous cache pas bien entendu que ce choix est d’un point de vue stratégique d’une grande importance, tout comme il l’est dans celui  des remplaçants avec d’un côté David Calassa, 1er adjoint au maire d’Aregno pour tout le secteur d’Aregno et de Madeleine Simeoni, conseillère municipale de Manso pour le secteur du Falasorma.

- Vous aurez face à vous deux autres binômes
- Oui et c’est tant mieux pour la démocratie. Chacun a le droit de s’exprimer et de faire passer ses idées.

- Que retirez-vous de ces années à la tête du canton ?
- Beaucoup de satisfaction, même si j’ai le sentiment que l’on peut toujours faire mieux. Il y a les grands projets mais aussi le quotidien qu’il ne faut pas négliger. Il y a tout ce qui se voit et tout ce qui se fait pour le bien-être de chacun.
Au-delà des chiffres que chacun pourra retrouver sur notre profession de foi, je retiendrais  les dossiers structurants comme celui  de la réalisation de l’unité des longs séjours au CH de Calvi-Balagne, l’implantation de la Maison du Département au lieu-dit « Les Collines » regroupant plusieurs services comme la DRISS ou la DIRT, la construction de deux giratoires à hauteur de l’Acapulco et de la ZA de Cantone  et une participation importante du Département dans la réalisation avec la CTC Maître d’œuvre du Rond-Point de Calenzana et de l’aéroport . Des dossiers dans lesquels je me suis beaucoup investi.

- Y a-t-il un dossier qui vous tient particulièrement à cœur ?
- Oui tout à fait et non pas parce que celui-ci se trouve sur la commune de Calvi mais tout simplement parce que je l’ai initié et suivi depuis plusieurs années, c’est celui de l’asséchement des canaux. Le propriétaire, en l’occurrence l’Etat, est en passe de les céder pour l’euro symbolique au Département. J’espère que ce dossier puisse aboutir, d’autant plus que la CTC portera le projet avec des financements de l’Europe et d’autres collectivités.

- Au niveau national cette élection  ne semble pas passionner ?
-C’est effectivement l’impression que l’on a du désintéressement de la population pour ce type d’élection. Pourtant, les élus départementaux sont par excellence des élus de proximité. Il serait regrettable et dommageable de bouder les urnes à cette occasion. Aussi, j’invite les électrices et les électeurs à se déplacer massivement.