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Jean-Charles Orsucci : « Nous avons un souffle nouveau à apporter »


le Lundi 26 Octobre 2015 à 00:37

La liste « La Corse à cœur » portée par le binôme Jean-Charles Orsucci- Vanina Pieri a été présentée ce dimanche après-midi à Ajaccio. Plus loin qu’un simple slogan, c’est une nouvelle philosophie que le binôme le plus jeune de cette campagne tend à mettre en place, avec la volonté d’apporter un souffle nouveau à la politique corse. Si bien qu’avec cette liste ils ambitionnent d’atteindre la barre des 7% au soir du 1er tour. Pour cela ils entendent s'appuyer leurs expériences respectives de maire de Bonifacio- Vice-président de l’Assemblée et de conseillère exécutive- présidente de l'ATC, mais aussi sur certains habitués des bancs de l’Assemblée à l’instar de Jean-Louis Luciani, lui aussi conseiller exécutif et président de l’ODARC et d’Annonciade Niellini et Marie-Hélène Padovani élues territoriales sortantes.
A noter également sur cette liste la présence de Nathalie Risterucci, ancienne adjointe de l’ex maire d’Ajaccio, Simon Renucci, qui a d’ailleurs lu un message de soutien en son nom, et d’Antoine Mondoloni qui a récemment quitté les rangs du PNC.
Pour Corse Net Infos, Jean Charles Orsucci, tête de liste de « La Corse à cœur », revient sur les raisons qui l’ont poussé à constituer cette liste.



Jean-Charles Orsucci : « Nous avons un souffle nouveau à apporter »
- Cinq listes de gauche sont donc en campagne pour ces élections territoriales. Qu’est ce qui différencie votre démarche de celle des quatre autres ?
- On peut les prendre une à une si vous voulez. Vis à vis du Front de Gauche, tout d’abord, nous savons que nous nous sommes une liste de centre gauche, des socio-démocrates, et qu’aujourd’hui sur la vision économique ou même sur les institutions de la Corse il y a des différences majeures. Là dessus, je crois que je n’ai pas besoin de m’étendre énormément. Avec la liste portée par Jean Zuccarelli, nous savons que nous avons des différences majeures sur notre vision de la Corse. Jean Zuccarelli s’oppose à une vision très décentralisée de la Corse, il a une vision beaucoup plus jacobine que je n’en ai. Il était contre le statut de résident, contre la coofficialité, contre l’inscription de la Corse dans la Constitution, donc on voit bien les marqueurs qui nous différencient lui et moi. Nous avons aussi des différences vis à vis de la liste de Paul Giacobbi et de celle d’Emmanuelle de Gentili, c’est pour ça que nous sommes présents sous notre propre bannière aujourd’hui. Paul Giacobbi, je ne sais pas trop le positionner politiquement, sa liste étant très hétéroclite je ne sais pas exactement où il veut aller idéologiquement, d’un point de vue institutionnel, ou même d’un point de vue économique. Il a d’anciens zuccarellistes avec lui, des gens de gauche, des gens qui ont été proches des nationalistes, et aussi des gens de droite. Donc j’ai un peu de mal à me positionner par rapport à Paul Giacobbi. Et avec Emmanuelle de Gentili, tout le monde connaît l’histoire. Nous avons pris des directions aujourd’hui différentes parce que je me refusais à être totalement corseté par le parti socialiste et que je crois que l’élection territoriale doit se décider en Corse, par les Corses et pour les Corses. Il n’était pas question de nous corseter dans des alliances futures avec qui que soit. Nous avons nous voulu rester des gens libres jusqu’au bout.
 
- Avec Emmanuelle de Gentili justement, le divorce est donc réellement consommé ? On ne peut pas imaginer une alliance possible si vos deux listes se retrouvaient au 2nd tour ?
Moi je ne parlerais pas de divorce avec Emmanuelle de Gentili. Aujourd’hui nous avons fait des choix différents dans le cadre de ces élections territoriales. Moi je n’ai pas d’adversaire à gauche, ni même chez les nationalistes. J’ai juste fait un choix différent. On veut être nous mêmes et c’est ça le message important. Je ne me positionne pas par rapport à eux, mais je veux seulement porter avec mes co-lisiters un élan nouveau, qui, j’espère, aura vocation à fédérer encore davantage par la suite, et peut être à ramener tout le monde dans une seule et même maison.

- Au final vous êtes parvenu à trouver une convergence d’idées avec Vanina Pieri. Au point qu’aujourd’hui vous formez le binôme le plus jeune de cette campagne. C’est là le signe d’une volonté d’apporter un souffle nouveau dans la politique insulaire ?
- Exactement. Lorsque nous nous sommes rendus compte avec Vanina que nous incarnions à la fois des gens qui ont déjà été aux responsabilités et qui ont fait leurs preuves avec un certain mode de gouvernance, mais aussi le binôme le plus jeune de cette campagne, nous avons souhaité que notre liste soit marquée de cette jeunesse. Sans tomber dans le jeunisme, je crois qu’aujourd’hui il faut arriver à porter de nouvelles personnalités aux responsabilités et permettre à d’autres d’avoir encore plus de responsabilités au sein de cette collectivité unique qui va se faire, parce que je crois que nous avons un souffle nouveau à apporter, une vision nouvelle et une volonté de réussir notamment dans le développement économique.
 
- A ce propos, quels sont les thèmes autour desquels vous allez particulièrement faire campagne ?
- Avec Corse Social-Démocrate il a été facile de nous entendre puisque que ce soit sur les questions de coofficialité, de langue ou de culture nous avons une vision commune. Mais plus loin, nous pensons qu’aujourd’hui la priorité affichée par les Corses, et nous le comprenons fortement, c’est le développement économique, ce sont ces chômeurs nombreux qui existent aujourd’hui sur l’île, c’est cette précarité qui est très forte, c’est ce déficit de formation par rapport à notre jeunesse. Je crois que ce sont aujourd’hui les enjeux majeurs que nous devons relever, bien sûr sans jamais opposer les questions institutionnelles et le développement économique. Je crois que cela doit aller de pair pour gagner en efficacité, pour permettre à la Corse d’aller de l’avant et de réussir dans cet espace méditerranéen où nous devons avoir toute notre place.
 
- Vous ambitionnez d’atteindre la barre des 7% au soir du premier tour, mais si d’aventure vous n’y arriviez pas et que atteigniez cependant la barre des 5%, songez vous à une alliance ?
- Pas forcément. Il ne faut pas écarter l’hypothèse que nous pourrions le soir du premier tour nous retirer de l’élection territoriale en estimant que ceux qui nous font des offres ne font pas des offres qui correspondent à notre vision programmatique, et à notre vision de notre gouvernance. Dans ce cas là, nous pourrions très bien laisser libres nos électeurs. En fonction de ce qui va nous être proposé par les équipes qui pourront être présentes, on sera peut être amené à discuter. Mais vous l’avez dit et j’insiste un peu là dessus, notre ambition est d’atteindre ces fameux 7% qui nous permettraient de constituer une nouvelle force politique en Corse, une force politique qui aurait vocation à continuer le combat bien au delà du 2ème tour.
 
- Vous pensez donc pouvoir rassembler autour de votre démarche ?
- En tout cas une chose est sûre c’est que ces élections territoriales doivent nous permettre de savoir ce que nous représentons dans l’esprit des Corses, de savoir s’ils peuvent entendre ce message et de nous aider à le faire grandir. A partir de là en politique vous savez que l’objectif c’est toujours de fédérer encore et davantage. Il faut n’exclure personne et toujours rassembler autour de valeurs et d’un programme qui nous correspondent.
 
- Ne craignez vous pas que l’émiettement des listes de gauche contribue à vous faire perdre des électeurs ?
- Non. Il faudra respecter le suffrage universel. Les Corses vont s’exprimer, aujourd’hui ils ont une offre plurielle. Ceux qui d’entre nous n’auraient pas fait le bon choix le paieront électoralement, mais je crois que nous nous avons vocation à porter un message et peut être celui-ci sera-t-il entendu. En tout cas c’est ce que nous pensons, c’est ce que nous voulons atteindre.
 
- On note la présence de beaucoup de candidats de l’extrême sud sur votre liste. Est ce que quelque part, en tant que maire de Bonifacio, vous n’avez pas souhaité accorder une plus grande visibilité à ce territoire ?
Il est évident qu’il y a un marquage au sud, mais je crois que la liste couvre l’ensemble du territoire insulaire. Evidemment on sait qu’aujourd’hui dans le sud Corse Social-Démocrate ou mon ancrage personnel font qu’on a, entre guillemets, un point électoral dans ce territoire, mais c’est vraiment une vision pour la Corse que nous souhaitons porter à travers cette élection territoriale.
 
Vous avez pris comme logo de votre démarche un olivier. Doit on y voir là une symbolique particulière ?
Bien évidemment. Cet olivier représente plusieurs choses pour nous. C’est un symbole fort que nous avons choisi parce que cet arbre est représentatif de la Corse, il a un passé, une histoire séculaire, il est parfois en péril et nous avons vocation à le protéger. De plus il a un enracinement très fort. Il est aussi un symbole du savoir faire en Corse. C’est aussi un symbole très fort, celui de la paix. Il marque enfin notre volonté de nous inscrire dans le bassin méditerranéen puisqu’il est le symbole de la Méditerranée.

Manon PERELLI
 

Les 51 noms de la liste « La Corse à cœur » :
 
1. Jean-Charles Oruscci, Maire de Bonifacio, Vice-président de l’Assemblée de Corse
2. Vanina Pieri, Conseillère Exécutive, Présidente de l’ATC, Présidente de Corse Social-Démocrate – Ajaccio
3. François Tiberi, Maire de Ventiseri, 2ème Vice-président de la Communauté de Commune Fium’Orbu Castellu, Expert- Comptable
4. Marie-Hélène Padovani, Conseillère à l’Assemblée de Corse, Conseillère municipale de San Martino di Lota
5. Jean-Louis Luciani, Conseiller Exécutif, Président de l’ODARC, Conseiller municipal d’Afa, Chef d’entreprise
6. Nathalie Risterucci, Ancienne adjointe au maire d’Ajaccio, Agent EDF
7. Antoine Mondoloni, Président de la CCI de Corse, Vice-président de la CCI 2A, Chef d’entreprise – Sartène
8. Annonciade « Baby » Niellini, Conseillère à l’Assemblée de Corse, Ancien maire de Volpajola
9. Régis Colonna Cesari, Responsable Réserves Naturelles de Bonifacio, Officier sapeur-pompier volontaire – Porto Vecchio
10. Aurélie Mordiconi, Conseillère municipale de Lucciana, Docteur en pharmacie
11. Alexandre De Lanfranchi, Conseiller municipal de Levie, Conseiller communautaire de l’Alta Rocca, Directeur de l’Office municipal de tourisme d’Ajaccio
12. Véronique Venturini, Urbaniste- Saint Pierre de Venaco, Corte
13. Pierre-Ange Cuttoli, Conseiller commercial – Ajaccio
14. Cécile Martelli, Directrice coopérative d’entreprises, Chargée d’Enseignement à l’Université de Corse – Ajaccio
15. Laurent Tramoni, Coordinateur d’exploitation portuaire CCI 2A – Sartène
16. Muriel Guidicelli, Viticultrice – Patrimonio
17. Marc Stromboni, 3ème adjoint au maire de Sainte Lucie de Tallano, Vice-président de la Communauté de Communes de l’Alta Rocca, Retraité
18. Anne Nocera, Conseillère municipale de Sarrola-Carcopino, Agricultrice bio
19. Paul Santoni, Infirmier libéral – Alata
20. Laetitia Bonelli, Cadre d’entreprise – Ajaccio
21. Pierre-Jacques Biancarelli, Conseiller municipal de Belvedere Campomoro, Professeur des écoles
22. Ursula Toracca, Technicienne centre hospitalier de Bastia- Monte
23. Jean-Michel Bisgambiglia, Chargé de mission en ressources humaines – Peri
24. Monique Lucchini, Retraitée de l’Education Nationale – Pianottoli Caldarello
25. Joseph Pietroglani, Chef d’entreprise – Sisco
26. Cécile Buresi- Beaumont, Professeur des écoles – Porto Vecchio
27. Pierre-Paul Oggiano, Artisan en énergies renouvelables – Bonifacio
28. Marielle Sigurani, Directrice centre de formation – Bastia
29. Charles Grazzini, Conseiller municipal de Feliceto, Artisan
30. Emilie Borel-Berta, Oléicultrice – Linguizzetta
31. Pierre-Toussaint Pinelli, Commissaire aux comptes, Enseignant – Bastia
32. Céline Leccia- Soma – Sainte Lucie de Porto Vecchio
33. Yannick Jourdain, Employé – Bastia
34. Sandra Nasica, Conseillère municipale de Pruno, Gérante de société – Bastia
35. Maxime Bertrand, Artisan – Bastia
36. Sylvie Micaelli, Assistante de direction – Ficaja
37. Frédéric Verrons, Agent maritime, Bonifacio
38. Emma Maurizzi, Etudiante – Luri
39. Thierry Hugues-Cervetti, Agent maritime, Animateur écologique – Ajaccio
40. Sophie Bianchetti, Infirmière libérale – Afa
41. Thierry Lucchini, Kinésithérapeute – Monacia d’Aullène
42. Serena Nicoli, Agent hospitalier – Furiani
43. Jean-Dominique Piazza, Agent hospitalier – Porto Vecchio
44. Laetitia Guidicelli, Responsable refuge canin – Serra di Fiumorbo
45. Loïc Lafrancesca – Ajaccio
46. Christelle Pirastru, Educatrice spécialisée – Ajaccio
47. Claude Seassari, Retraité – Bastia
48. Thérèse Pasqualaggi, Ancienne adjointe au maire d’Ajaccio – Cuttoli Corticchiato
49. Yves Piroli, Directeur commercial- Ajaccio
50. Nicole Serra, 1ère adjointe au maire de Bonifacio, Vice-présidente de la Communauté de Commune Sud-Corse, commerçante
51. Pasquin Cristofari , Ancien attaché des ambassades – Bastia