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"Il ne faut pas sauver le monde rural, c’est le monde rural qui peut sauver la Corse"


le Mardi 12 Septembre 2017 à 22:53

Pierre Simeon de Buochberg maire de Prunelli-di-Fium'Orbu, doit faire face depuis quelques jours à une contestation au sein de son conseil municipal avec la démission simultanée de l'une de ses adjointes et de deux conseillers municipaux et gérer la tension qui règne autour de l'enfouissement des déchets sur le territoire de sa commune. Mais le maire de Prunelli qui est aussi président de l'association des maires ruraux de Corse plaide, surtout, avant la prochaine élection territoriale pour le monde rural. Avec un slogan qui se suffit à lui-même : il ne faut pas sauver le monde rural, c’est le monde rural qui peut sauver la Corse". Il en dit plus à Corse Net Infos…



 "Il ne faut pas sauver le monde rural, c’est le monde rural qui peut sauver la Corse"
- -Trois membres, une adjointe et deux conseillers, de votre majorité municipale ont décidé de rendre leur tablier d’élu en affirmant ne plus se reconnaître dans la politique que vous menez avec une partie de votre conseil municipal : que se passe-t-il à la mairie de Prunelli ? 
-Trois conseillers municipaux viennent en effet de démissionner et de rendre leur tablier d’élu, parmi eux l’une des adjointes, membre de l’équipe municipale depuis 2008. L’équipe municipale déplore cette démarche et m’assure de son soutien sans réserve quant à mon action et ma ligne politique. Notre équipe, forte de ses 18 membres, s’interroge sur le sens et l’opportunisme de ces démissions. Je considère que le seul objectif est de remettre en cause le suffrage universel qui nous a mandatés pour 6 ans. Par ailleurs, je tiens à rappeler que les démissionnaires ont jusque-là toujours systématiquement voté dans le sens des propositions de la majorité municipale. Serait-ce donc une tentative de déstabilisation ? J’en suis convaincu. Ces manœuvres politiciennes n’entachent en rien notre fonctionnement et ma détermination reste totale et sans faille.  Pour finir, je tiens à rassurer la population, je souhaite plus que jamais réaffirmer notre politique de progrès et d’amélioration constante du quotidien de tous nos citoyens auquel nous sommes fiers de contribuer au mieux.
 
 
- La question des déchets revient au premier plan. Un collectif a décidé de se mobiliser pour dire son opposition avec la surexploitation de la décharge de Prunelli. Une pétition est en ligne et une réunion publique a eu lieu samedi. Quel est votre sentiment face à la montée du ras le bol de vos administrés ? Et pensez-vous avoir tout fait pour préserver votre commune? 
- En tant que maire de la commune j’ai toujours pris mes responsabilités. Le site de Prunelli a été créé pour résoudre un problème de déchets sur notre territoire, mais aussi pour une partie de la Corse. Notre commune a donc joué pleinement la carte de la solidarité. A titre d’information, seulement 15% des déchets que nous traitons viennent de la microrégion. Je comprends les inquiétudes de la population. Mieux encore, je les soutiens. Et je me réjouis de la récente prise de position du président du conseil exécutif qui ne souhaite pas entrer dans un rapport de force et obliger Prunelli a accepté des déchets supplémentaires. A travers cette déclaration, la population de Prunelli a le sentiment d’avoir enfin été entendue. Cependant le problème reste entier. Confronté à la question des déchets depuis de nombreuses années, je suis prêt à apporter et à partager mon expérience avec l’ensemble des acteurs concernés par cette problématique, de la Collectivité Territoriale de Corse aux services de l’Etat, pour sortir la Corse de l’impasse.
 
 
- Le Maire que vous êtes est aussi président de l’association des maires ruraux de Corse : lors des dernières élections législatives vous aviez interpellé, à ce titre, avec deux de vos collègues, les candidats corses. Quelles réponses aviez-vous obtenu et qui ? Et vous a-t-on donné la garantie qu’elles seront suivies d’effet ? 
- Nous n’avons eu aucun retour. Cela prouve que le monde rural n’est pas au cœur des réflexions et reste le plus souvent un simple artifice de campagne.
 
 
Une autre élection, territoriale, celle-là, se profile à l’horizon insulaire. Dès 2018 la collectivité unique succédera aux trois collectivités actuelles. Le conseil départemental de Haute-Corse dont vous êtes l’un des élus aura vécu et votre mandat avec. Comment appréhendez-vous cette future échéance ? Vous retrouvera-t-on sur une des listes qui seront en lice ? Et si oui sur laquelle ? 
Si je suis pour une collectivité unique pour la Corse, mon inquiétude est réelle s’agissant du mode de scrutin prévu pour la désigner. Selon moi, la prochaine élection risque de ne pas offrir une représentation juste des territoires ; d’autant plus que la chambre des territoires est pour l’heure un coquille vide. Ce qui m’importe aujourd’hui c’est que le monde rural qui caractérise si bien la Corse soit au cœur du débat politique qui animera la campagne territoriale. Je le réaffirme ici, il ne faut pas sauver le monde rural, c’est le monde rural qui peut sauver la Corse. 
 
Aux dernières élections, j’ai soutenu la droite régionaliste qui incarnait à mon sens l’avenir et le renouveau, mais je ne suis pas un homme de parti, mon choix n’est pas encore déterminé.
J’attends de voir quelles seront les propositions concrètes des têtes de liste sur la prise en compte du monde rural. Je suis prêt à en discuter avec l’ensemble des candidats.
En tant que Président de l’AMR20 et élu de proximité, je veux que le monde rural soit représenté à l’Assemblée de Corse. En fonction de ces propositions, je n’exclus pas de prendre mes responsabilités pour faire entendre la voix du monde rural et celle des maires ruraux à l’Assemblée de Corse.