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Henri Malosse : "Bastia Coworking, à l'image de la Corse qui se développe"


le Jeudi 13 Février 2014 à 21:21

Lionel Dumas-Perini avait répondu à un tweet de Henri Malosse, président du Comité économique et social européen (CESE), comme "une bouteille à la mer", ainsi qu'il le dit aujourd'hui. Le président du CESE invitait l'Europe à l'initiative entrepreunariale. Une voie empruntée, avec succès, par Bastia Coworking depuis quelques temps déjà. Jeudi le président du CESE était à Bastia. Dans les locaux de BCW. Lionel Dumas-Perini, Flora Ambrosini, Raphaël Poletti, Guillaume Orsini n'ont pas manqué de lui conter leur belle aventure…



Henri Malosse : "Bastia Coworking, à l'image de la Corse qui se développe"
Le concept, en vogue depuis plusieurs années déjà, aux Etats-Unis a été porté sur les fonts baptismaux par Lionel Dumas-Perini et Francescu Santoni, passé depuis à Campus Plex à Ajaccio.
"L'idée est d'avoir un lieu où, malgré des activités différentes, l'on peut travailler ensemble, en toute indépendance sans patron et sans horaires" explique t-il à Henri Malosse.
"Chacun paye 150 à 200 €, ce qu'il ne pourrait jamais avoir s'il travaillait seul, avec en plus cette convivialité et un esprit d'entraide à nul autre pareil" poursuit Lionel Dumas-Perini.
Et il sait de quoi il parle lui après avoir travaillé 5 ans à l'étranger s'est retrouvé à son retour à Bastia à essayer de lancer son activité chez lui, "en pyjama" comme il le dit.
Aujourd'hui Bastia Coworking ce sont 5 personnes* qui au 4, du Castagno, developpent leurs activités de graphiste, de developpeur web, de producteur vidéo pour le web et la photographie et l'illustration.
Mais on peut s'installer ici également pour une journée, une semaine, un mois. 

"Indépendants"

Mais la fierté de Lionel Dumas-Perini et de ceux qui ont adhéré à cette démarche c'est d'avancer en toute indépendance.
"Nous voulons faire la preuve que nous pouvons réussir sans… subventions. Et nous n'en voulons pas. Et nous voulons devoir rien à personne. Pour prouver que quand l'on veut on peut réussir en Corse aussi…"
Une Corse qui, pour les concepteurs de Bastia Coworking, a sa place dans ce mouvement comme les autres, mais une place qu'elle doit conforter. C'est la raison pour laquelle ils sont allés au mois de Novembre à Barcelone afin de mieux s'inspirer du coworking qui était en conférence en Catalogne.
"L'idée ici, est de sortir du traditionnel petit emploi dans l'administration, la "place" après laquelle beaucoup de jeunes courent encore. A partir de notre petit centre on peut faire beaucoup mieux et voir plus loin."
Vers le plan national. Et même international.
En attendant les activités de la petite structure vont encore s'élargir avec un studio son et image qui est, déjà, opérationnel.
Et où l'on travaillera toujours dans le même esprit de la convialité, de la décontraction mais avec tout le sérieux qu'il sied d'afficher de tout temps dans une entreprise du genre.
Bastia Coworking ? L'initiative, réussie, a séduit Henri Malosse.
Elle devrait continuer à prospérer sur la voie du succès. Et à faire encore de nombreux adeptes !
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Bastia Coworking, 4, rue du Castagno, héberge:
idpimento (video, web, photo), Lionel Dumas-Perini, www.idpimento.com, 06 11 92 38 70
Kalli Graphic, www.kalli-graphic.com, Flora Ambrosini,07 50 82 03 15, 04 95 65 48 99
Guillaume Orsinin developpeur web freelance, 06 24 76, 27, 97
Raphaël Poletti, photographe-illustrateur, ww.raphelpoletti.com, 06 03 25 23 23

 

La Corse a un grand potentiel de développement

- Les raisons de votre visite à Bastia Coworking?
- Je cherche des expériences positives auprès de jeunes qui travaillent au présent, qui prennent des initiatives. Je suis persuadé que la Corse a un très grand potentiel de développement par, justement, les initiatives et les ressources des gens, par les idées et les créations. On n'a pas besoin d'être dans de grandes capitales pour avoir de très bonnes idées et pour se lancer. Mais souvent on manque d'appuis, souvent on ne sait pas comment s'y prendre tant on est rebuté par les tracasseries administratives. On croit, alors, que c'est impossible. L'exemple de Bastia Coworking montre que c'est possible ! Il s'agit de jeunes qui ont pris l'initiative de s'organiser, de monter ce Coworking, un espace commun de travail, pour faire part de leur expérience respective, se soutenir. C'est un peu l'image de la Corse qui se prend en mains toute seule, qui n'attend pas après les autres, qui n'attend pas de Paris ou de Bruxelles, que le bonheur ou la manne financière viendra, mais qui, avec ses propres ressources et ses propres talents, se développe. C'est un excellent exemple. Ils m'ont contacté. Je n'ai pas hésité à venir voir qui ils sont, ce qu'ils font et comment ils travaillent.

- Le fait que cet exemple se situe en Corse vous touche particulièrement ?
- Bien sûr. Vous connaissez mon attachement à la Corse. Mais cette réussite démontre aussi que dans un territoire insulaire, où l'on considère un peu comme une fatalité qu'il n'y ait pas de développement, de logements et d'avenir pour les jeunes, il peut en aller autrement. C'est bien que vous soyez là aujourd'hui pour les mettre en lumière. C'est eux les vedettes. C'est eux le présent de la Corse.

- Les hésitations de l'Europe envers l'entrepreunariat des jeunes ?
- C'est une question de mentalité. Ce n'est pas la faute des jeunes. Quand on veut embaucher quelqu'un, on ne demande pas ses talents, ses capacités, mais combien il a d'années d'expérience. Et plus on d'années d'expérience, plus ça va impressionner. C'est un tort. On doit regarder les talents, les initiatives, la jeunesse. Il faut changer un peu la façon dont on conçoit la société. La preuve : les jeunes ne nous attendent pas. Ils prennent des initiatives. Beaucoup n'osent pas, rebutés par les tracasseries administratives. D'autres osent. Et il faut mettre leurs exemples en avant. Celui de Bastia Corsworking est de ceux-là. Il faut qu'il fasse école en Corse mais aussi partout ailleurs. Pour démontrer qu'il n'y a pas de fatalité et que le terme de "génération perdue" ne fait pas partie de leur vocabulaire. Il n'y a pas de génération perdue. Il y a une génération pleine de talents, que l'on doit exploiter, et encourager.

- Que peuvent-ils attendre en retour de votre visite ?
- De vifs compliments. Des encouragements. Je vais parler d'eux. Citer leur bon exemple. Comme dans le collège, où mes parents enseignaient, que je vais visiter demain. Ou quand je serai à Bruxelles, en Moldavie ou bien encore en Ukraine. Cela leur permettra de nouer des contacts par-delà les frontières et voir bien au-delà de la rue du Castagno.