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Grand débat à Ajaccio : la conférence citoyenne a rempli son contrat


Cathy Cuttoli le Samedi 23 Mars 2019 à 19:57

Le grand débat national, la suite. Pendant 1 journée et demie, à Ajaccio, un atelier participatif à réuni plus de cinquante citoyens tirés au sort. Les volontaires ont eu à réfléchir sur les 4 thèmes proposés par le gouvernement.



©Michel Luccioni
©Michel Luccioni
Il est 17 heures et le contrat est rempli. Les  propositions sont rendues, dans l’ordre de priorités  établies par les participants. Un jour et demi de travail de réflexion durant lequel les préoccupations spéciales à la Corse, comme la langue corse pour ne citer qu’elle, n’étaient pas au programme. Dans les 17 autres conférences citoyennes régionales second temps du grand débat national organisées ce week-end dans toute la France, les quatre grands thèmes posés par Emmanuel Macron étaient : l’organisation de l'Etat, la transition écologique, la fiscalité et la démocratie. Et, ce qui est sûr, c'est que la fiscalité et le pouvoir d'achat semblent préoccuper bon nombre des participants.

Répartis par table en ‘’Format cabaret’’, les 11 groupes paritaires de 6 à 8 personnes se sont lancés dans un diagnostic approfondi.  Accompagnés de leur ''facilitateur'', sorte de coach de la pensée, ils ont tour à tour expliqué ce qui fonctionnait ou pas dans le système politique actuel.
Pour compléter les équipes, des observateurs étaient présents afin de savoir comment les participants s’approprient le débat et ce qu’ils en attendent. Des recherches menées notamment par le Cevipof de Science po. Une étude sociologique très académique et détachée de la politique selon Pierre-Henri Bono, chercheur de l'unité de recherche rattachée au CNRS. 
''Nous sommes là pour faire un constat indépendant, explique le chercheur. Sur la dizaine de  villages que j’ai parcouru dans le cadre de ces conférences, j’ai remarqué que dans un village pauvre et enclavé, la problématique qui interpelle la population est le pouvoir d’achat. Un village plus riche s’intéressera plus à la transition écologique. Suivant la composition sociale locale, les thématiques abordées sont différentes.''

 

Des citoyens investis mais un manque de représentativité

La préfète de Corse, Josiane Chevalier, venue prendre acte des résultats de cet atelier, se disait agréablement surprise de la participation. Une satisfaction partagée par la responsable nationale de la mission grand débat Catherine Petit. Sur les 87 inscrits, 55 ont participé à la conférence. Un score honorable selon elle, équivalent à celui constaté dans les autres régions de France.

La majorité des tirés au sort n’ont pas hésité à venir même si une dizaine a d’abord cru à une blague lorsqu’ils ont reçu l’appel de l’institut Harris Interactive.
Une seule personne a failli ne pas venir. Des participants intéressés donc mais qui ne font pas pour autant partie de ceux qui ont déposé des doléances dans le cahier prévu à cet effet dans les mairies. Il est vrai que le grand débat a pris une dimension différente en Corse. Peu de débats ont été organisés par les communes laissant plutôt la place à des rassemblements sur des thèmes spécifiques à la Corse.
La différence avec le reste de la France s’arrête néanmoins là. Les volontaires ont majoritairement plus de 50 ans.  Une situation observée partout en France, selon Pierre-Henri Bono qui assure que les actifs de 35, 55 ans manquent à ce débat. Difficile dans ce cas de faire un état des lieux complet et réellement représentatif.
 
Les débats, commencés le 15 janvier, terminent de parcourir la France à la fin du mois.
Les propositions qui en ressortiront seront présentées à l’Assemblée Nationale en Avril puis au sénat avant les synthèses finales.
 

©Michel Luccioni