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Folelli : Un Collectif d’habitants, d’agriculteurs et d’artisans se dresse contre l’installation d’une centrale d’enrobés


Nicole Mari le Dimanche 8 Mars 2015 à 20:16

Le groupe BTP Brandisi veut déménager sur la Zone artisanale de Folelli, à Penta-di-Casinca, sa centrale d’enrobage, actuellement située sur la ZA de Poretta. Face aux risques sanitaires avérés, des habitants, les agriculteurs et les sociétés agroalimentaires, situés à proximité, se lèvent vent debout contre cette centrale qui menace la santé des personnes et remet en cause les labels AOP, AOC, IGP et BIO de leurs exploitations et de leurs produits. Ils viennent de créer un Collectif contre l’implantation de cette centrale et appellent, par communiqué, les Casincais à se mobiliser en masse en participant à l’enquête publique en cours et à la réunion d’information organisée mardi 10 mars à la mairie de Folelli à 18 heures.



Voici le communiqué :

« NON A L’INSTALLATION D’UNE USINE POLLUANTE SUR LA ZA DE FOLELLI !

Une centrale d’enrobage à chaud, c’est-à-dire de production de bitume, veut s’implanter sur la commune de Penta-di-Casinca au niveau de la zone artisanale (ZA) de Folelli. Une enquête publique est en cours à la mairie.
Or, il faut savoir que les bitumes sont des résidus de raffinage de pétrole. Ils sont formés de plus de 10 000 composés chimiques, dont certains sont très nocifs pour la santé des personnes.
Nous savons, aujourd’hui, que la plupart de ces produits sont toxiques et cancérigènes. Les risques sanitaires ont été révélés par une enquête de l'Agence nationale de sécurité sanitaire, de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses), et par les conclusions du Centre international de recherche sur le cancer (CIRC).

Donc, l’implantation d’une centrale à bitume peut avoir des conséquences graves sur la santé de la population :
  • Cancers de la peau, irritations chez les nourrissons et enfants, irritation de la peau…
  • Nuisances olfactives, sonores, visuelles. Le rejet, dans l’air, de poussières et de particules fines et gazeuses, ainsi que l’odeur corrosive très forte entrainent des irritations oculaires et respiratoires aigues : asthme, broncho-pneumopathie chronique obstructive, toux, bronchiolite, gène respiratoire
  • Risques d’effets chroniques cardiovasculaires et immunotoxiques.
Un stock permanent de 260 tonnes rendra les nuisances olfactives permanentes, même lorsque la centrale sera à l’arrêt.

Les risques pour la santé sont tels que toute entreprise, qui se trouve dans un rayon de 500 mètres autour de ce type de centrale, est tenue responsable de la protection de ses salariés. Les salariés peuvent, en cas d’ennuis de santé corrélatifs, se retourner contre leur entreprise.
S’il en est ainsi pour les entreprises, QUI est responsable pour les populations ?
Vers qui vont-elles se retourner en cas de problème de santé ?

Dans le rayon des 500 mètres autour du futur lieu d’implantation de la centrale, il y a :
  • des maisons et des familles qui y vivent.
  • cinq entreprises qui font, transportent et stockent des produits alimentaires
  • des plantations de vignobles AOC, de clémentines, de pomelos, de kiwis, d’oliviers, classées en IGP et AOP avec des cahiers des charges très stricts sur le plan sanitaire.
  • A proximité, se trouvent deux stations de conditionnement de clémentines IGP, soumises, elles aussi, à un cahier des charges très contraignant sur le plan sanitaire.  
 
De plus, si on reconnaît le danger sur une zone de 500 mètres, rien ne prouve qu’il n’existe pas dans un rayon de 1000, 1500, voire 2000 mètres ! Nous savons que les particules, portées par le vent, ne restent pas en l’air, mais retombent sur le sol. Dans son étude d’impact, la société ne tient pas compte du véritable sens du vent ! Elle indique celui de l’aéroport et de la Marana et non celui de la zone artisanale de Folelli.

Pas plus qu’il n’est indiqué que la carrière ne se trouve pas sur la ZA Folelli ! Mais qu’elle se situe à 20 km sur le site de Poretta. La carrière n’étant pas sur place, il faudra bien approvisionner la ZA de Folelli : ce seront, donc, 160 camions/jour, et non 80 comme indiqué par l’étude, qui arriveront et repartiront. C’est-à-dire : UN CAMION TOUTES LES 3 à 5 MINUTES !
On ne parle même pas de la pollution des camions roulant au diesel, ni des nuages de poussières qu’ils soulèveront, ni des nuisances sonores permanentes.

Pas plus qu’il n’existe dans l’étude d’impact, comme cela se fait pour ce type de centrale, un pédiluve pour camions et un système d’arrosage en continu afin de, justement, minimiser ces poussières.

Pas plus qu’il n’a été noté l’étroitesse de la route départementale 506 qui sert de désengorgement lors de très gros trafics que tous les Casincais subissent déjà ! Sur cette route, où passent, plusieurs fois par jour, des cars scolaires, deux camions ne peuvent pas se croiser sans s’arrêter. Le risque d’accident ne peut pas être exclu !

Au-delà des risques sanitaires et accidentels, l’implantation d’une centrale à bitume a aussi des répercutions économiques négatives :
  • Les entreprises agricoles et agro-alimentaires ne pourront plus vendre leurs produits BIO ou AOC, susceptibles d’être pollués.
  • Le foncier autour de la centrale sera déprécié. Son prix de vente peut chuter jusqu’à 30% par rapport à sa valeur normale.
Au regard de tous ces risques, vient de se créer un Collectif contre l’implantation de cette centrale d'enrobage à chaud.

Nous invitons la population à se mobiliser pour, à la fois, participer en grand nombre à :
  • l’enquête publique en cours
  • la réunion d’information organisée le mardi 10 mars à la mairie de Folelli à 18 heures. »
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