Acteur, Jérémy Alberti a été à l’affiche de « La Papesse Jeanne » (2016), « Chocolat » (2016), Les Exilés (2015), « Une vie violente » (2017), Back to Corsica (2019), « I Comete » (2021) ... Avec « Si je meurs, je viendrai vous le dire », il passe de l’autre côté de la caméra, signant son premier documentaire : Un beau témoignage de la relation privilégiée qu'il a avec sa grand-mère.
- Vous voilà donc de l’autre côté de la caméra ?
- L’envie de réaliser ce documentaire ?
- Votre premier festival en tant que réalisateur ?
- Passer de l'autre côté de la caméra, c'est une suite logique pour l’acteur que vous êtes ?
- Un film en solo donc ?
-Votre grand-mère a-t-elle visionné le film ?
- Des projets ?
- Vous voilà donc de l’autre côté de la caméra ?
- À la base, je suis acteur, c’est vrai. Et là, c'est tout nouveau pour moi, c'est ma première réalisation. C'est un film documentaire de 52 minutes qui parle de la disparition, la question de la disparition, plus que de la mort. C'est un film intimiste. J'ai passé presque quatre ans avec ma grand-mère, dans mon village natal, à Moncale. Et je l'ai filmée dans son intimité la plus profonde. Je me suis assez rapidement rendu compte qu'elle avait un rapport très fort avec ses rêves et qu'on avait quelque chose en commun : La présence de nos morts, qui sont nos fantômes. Et j'ai vraiment voulu aller vers ça dans ce film.
- L’envie de réaliser ce documentaire ?
- J'avais la conscience, en fait, que les choses étaient en train de disparaître dans ce village. En tout cas, cette génération-là, la génération de ma grand-mère qui a 95 ans. Elle vit au village, seule, depuis 30 ans, ayant perdu son mari il y a 30 ans. Elle vit avec ses trois sœurs, toutes veuves également. Et donc il y a eu ce besoin de saisir cet instant où le village n'est plus habité quasiment que par des femmes. De pointer aussi une génération, qui a eu la langue corse comme langue maternelle, disparaître avec cette langue. En tout cas, en langue maternelle. C'était presque, au départ, un devoir de mémoire. Et puis, petit à petit, ça s'est transformé. Le film a touché des couches un peu plus profondes sur la question de la mort et des fantômes. Et de ces présences-là, parce que ce sont des personnes qui connaissent plus de monde au cimetière que dans le village.
- Votre premier festival en tant que réalisateur ?
- Je suis très reconnaissant à Arte Mare, vraiment ému. Je suis content d'être là mais très stressé aussi parce que c'est un film très intime dans lequel je dévoile une part de moi, un aspect que les gens n'ont pas forcément l'habitude de voir.
- Passer de l'autre côté de la caméra, c'est une suite logique pour l’acteur que vous êtes ?
- Oui, c'est une suite logique. C'est quelque chose que je nourrissais depuis longtemps. Ça fait 20 ans que j'écris mais j'ai eu du mal à faire aboutir des idées. Et pour ce film-là, ce qui est intéressant, c'est qu'il est venu, tout seul. Il était clairement de ma propre volonté, un peu comme mes projets précédents que j'avais entamés mais il lui manquait une structure. J'ai eu la chance de rencontrer un producteur. Au balbutiement du film, je n'avais même pas commencé à le tourner de manière officielle, je faisais des images avec mon iPhone, juste pour filmer ma grand-mère et ses sœurs. En me disant : Peut-être que demain ça va s'arrêter. Et donc je voulais saisir ça. Et ce producteur-là, lorsqu’il a vu mes rushs, m’a dit que je pouvais faire un vrai film avec ça. Le projet s’est monté, étoffé grâce à l’aide la région, des institutions.
- Un film en solo donc ?
- Je l'ai fait tout seul en effet. Au départ, j'avais tenté de le tourner avec une équipe, mais le dispositif était trop lourd et inhibait même les personnes que je filmais, notamment ma grand-mère. J'avais besoin d'être seul avec elle. Mon producteur m’a donc fourni … un iPhone 13. Ça m'a permis de rentrer dans l'intimité profonde de la vie de ma grand-mère, de pouvoir la filmer avant même qu'elle se réveille.
-Votre grand-mère a-t-elle visionné le film ?
- Oui bien sûr. Elle a été très émue par le film mais elle fait partie d’une génération qui n'a pas forcément conscience de l'objet filmique, de la manière dont elles sont filmées. Elle m’a juste dit qu'elle était gênée parce que je l’avais filmée en robe de chambre.
- Des projets ?
- En tant que réalisateur. J'ai un nouveau projet que j’ai commencé à écrire. Un autre documentaire qui parlera d'une source, à Calenzana. L’eau y est réputée pour avoir des vertus diurétiques. Une fontaine accessible à tout le monde, et donc se pose la question de la propriété de l'eau, à une époque où elle se fait de plus en plus rare. Côté acteur, ce sera au théâtre, dans une pièce de Pierre Savalli avec Marc Biancarelli et aussi dans un court-métrage de Rinatu Frassati, son 3e.
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