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Femu a Corsica défend la ruralité


Vincent Marcelli le Mercredi 14 Février 2018 à 13:44

Une cinquantaine de militants « Femu a Corsica » étaient à Levie ce samedi pour protester contre la fermeture de la perception. Réunis dans la salle communale, ils ont tenu à défendre le développement des territoires ruraux. Le point avec Jean-Christophe Angelini, conseiller exécutif en charge, justement, de l’économie (il est président de l’Adec) et acteur de cette réunion.



Femu a Corsica défend la ruralité
- Pourquoi ce rassemblement à Levie ?
- Nous sommes venus apporter notre soutien aux habitants de l’Alta Rocca et plus particulièrement à ceux de Levie, touchés par la fermeture de la Perception. Les militants « Femu a Corsica » considèrent que la fermeture progressive du service public dans les territoires de l’intérieur accélère le processus de désertification. Nous disons que les fermetures, tantôt de la Poste, tantôt de la Perception, tantôt d’autres entités du service public ou encore d’entreprises privées ne peuvent plus être une solution.


- Quelles solutions préconisez-vous ?
- L’autonomie, c’est aussi la capacité à gérer la présence du service public dans les zones qui en ont le plus besoin et je pense que le besoin dans le rural est impérieux. Nous proposons, d’une part, un moratoire sur la fermeture des services publics et d’autre part, dans le cadre de l’article 74 et de l’autonomie que nous réclamons, la capacité, pour l’île, de décider de la création et du maintien du service public sur l’ensemble du territoire. On ne doit plus être soumis aux décisions parisiennes.


- Les intercommunalités n’ont-elles pas un rôle important à jouer dans ce domaine ?
- Elles sont un élément essentiel et il va de soi que la Collectivité de Corse devrait être compétente dans ce domaine, elle doit être en liaison très étroit avec les intercommunalités, ces dernières devant définir au plus près les besoins des territoires de manière à apporter les réponses appropriées. Nous considérons, actuellement, que les intercommunalités ne correspondent pas encore aux territoires pertinents car elles trop étendues ou trop exigües. Mais en toute hypothèse, elles ne sont pas bâties, actuellement, sur des réalités sociologiques et vécues. On est encore dans des pointillés administratifs, des logiques un peu plaquées et il faut en sortir.


- Quel délai sachant que le monde rural est menacé?
- Il faudra du temps pour redéfinir une carte des intercommunalités et l’autonomie que nous réclamons, celle qui est basée sur un réel pouvoir législatif et réglementaire, permettra justement de définir, nous-mêmes, nos territoires, nos périmètres et nos ressources.


- Comment redynamiser le rural ?
- Nous avons relancé le comité de massif et obtenu des crédits supplémentaires en déspécialisant le reliquat de l’enveloppe de continuité territoriale pour la montagne et pour l’intérieur. Nous avons également multiplié les actions avec l’Adec, l’office foncier et l’ensemble des offices et agences. Très concrètement nous voulons aller plus lion encore. L’autonomie est la solution la plus adaptée mais dans l’attente, nous allons continuer à travailler avec l’ensemble des forces vives. Car le rural est, pour nous, un élément constitutif de toute la stratégie de la majorité territoriale.