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Femu Qui augmente son capital et mobilise les entreprises partenaires


le Samedi 13 Septembre 2014 à 23:58

Femu Qui lance un nouvel appel à mobilisation pour tenter de lever des fonds qui permettront de générer de nombreux emplois sur l’île, tous secteurs confondus. L’augmentation de capital proposée porte sur un montant maximum de 1.8 million d’euros. Samedi, pour la première fois, les membres du conseil de surveillance de Femu Qui et les 40 entreprises partenaires, se sont réunies à Corte pour donner le coup d'envoi de cette campagne. Les explications du président du conseil de surveillance de Femu qui, Jean-Nicolas Antoniotti.



Femu Qui augmente son capital et mobilise les entreprises partenaires


Jean-Nicolas Antoniotti : "La richesse de Femu Qui ce n'est pas l'argent, c'est l'adhésion à la démarche"

- Pourquoi ce rassemblement ?
- Les 40 entreprises accompagnées sur les 20 dernières années sont présentes aujourd'hui à Corte. Ce faisant nous avons voulu montrer qu'à Femu Qui, au-delà de l'aspect des chiffres et même théorique, nous sommes, désormais, dans le concret. Nous ne sommes plus dans la démarche originelle quand on faisait l'augmentation du capital en 1992 ou 2001. Toutes ces entreprises représentent des centaines d'emplois.

- Combien précisément ?
- 1 000 emplois. Et Femu Qui, à travers sa participation, a contribué à en créer 500 directement. Et l'efficacité de son travail n'est plus à démontrer. La preuve : De 2002 à 2012 quand nous sommes entrés dans leur capital elles comptaient 180 emplois. Au terme de cette décennie  nous sommes arrivés à comptabiliser 500 emplois, c'est à dire que nous avons créé 380 emplois à périmètre constant. Dans le même temps elles ont multiplié leurs chiffres d'affaires par 10 !

- Auraient-elles fait de même sans Femu Qui ?
- Certes, mais elles y seraient parvenues plus difficilement, avec plus de temps et plus d'incertitudes.

- Mais Femu Qui ne fait pas qu'apporter de l'argent ?
- Absolument si notre but est aussi de fournir de l'encadrement nous tenons aussi beaucoup, et ce n'est pas le moins important, à la solidarité. Elle s'est exprimée lors du sabotage de la ferme Gloria Maris. Vous savez la réussite qui est celle la sienne aujourd'hui : n'est-elle la première entreprise d'aquaculture française. Et n'a t-elle pas récupéré un site en Sardaigne  et un second dans le Nord ?

- Aujourd'hui vous lancez un nouvel appel à la souscription ?
- Après la décision de l'assemblée générale du mois d'Avril, qui a décidé de lancer l'augmentation du capital, nous passons au lancement de l'opération sur le terrain auprès des petits porteurs. Mais, même si ce n'est pas le but du jour, sachez que nous ciblons aussi les institutions, les institutions financières, avec pour certaines, déjà, des réponses importantes et conséquentes. Aujourd'hui notre objectif est de lancer la souscription populaire : plus il y aura de Corses et de gens qui adhérent à la démarche et plus ce sera important pour nous ?

- Vous  êtes-vous fixés une limite ?
- 1,8 millions d'euros. Essentiellement parce que nous n'avons pas le droit d'aller au-delà. Mais on va certainement rentrer dans un système de récurrence en terme de souscription parce qu'aujourd'hui nous avons des atouts que nous ne possédions pas en 2001. Notamment l'atout de la défiscalisation. Les gens qui souscrivent ont droit à une réduction de 18% sur leurs impôts sur le revenu. Dans le cadre de l'ISF elle est de 50% ce qui quand même un avantage appréciable. 

- La position de Femu Qui par rapport aux autres fonds qui démarchent en Corse?
- C'est complémentaire. Plus y aura d'argent pour les entreprises corses mieux ce sera. Nous pensons qu'il n'y pas que l'argent qui est important : l'essentiel, c'est la crédibilité et les démarches collectives. Pourquoi avons nous le droit de faire l'augmentation de capital ? Pourquoi il y a t-il cette défiscalisation prévue dans les dispositifs que nous menons ? Parce que, avec le label d'Etat Finansol, nous sommes reconnus comme entreprise solidaire.

- L'heure est venue d'impliquer vos partenaires?
- Aujourd'hui, à la faveur de ce rassemblement, nous allons, en effet, impliquer tous nos partenaires à la collecte des fonds. Ainsi nous allons demander à toutes ces entreprises, qui ont eu le soutien de 
Femu Qui ,de porter notre message par tous les moyens qu'ils voudront bien mettre au service de l'augmentation du capital car pour nous 1,8 millions d'euros par collecte publique d'appel à l'épargne ont beaucoup plus d'importance  que les 6 millions alloués par l'Europe. La richesse de Femu Qui ce n'est pas l'argent , c'est l'adhésion à la démarche. Il y a eu à Femu Qui 2 200 actionnaires originels. C'est ce qui a fait sa force et la force de la démarche car, une entreprise a autant besoin d'argent que d'ancrage dans son environnement. Et l'ancrage pour Femu Qui est un élément important.

Philippe Riera :" La belle démarche"

Après salué la mémoire de Jean-Claude Guazzelli et son aide efficace en 2001, Jean-Nicolas Antoniotti a laissé Philippe Riera  de l'entreprise Gloria Maris  de faire part de son expérience aux côtés de Femu Qui.
"Il s'agit pour moi d'une expérience humaine et industrielle. Quand nous avons démarré en Corse il y a une vingtaine d'années, il n'y avait aucun fonds propre. On pouvait mettre sa maison en caution pour avoir un prêt mais point de fonds propre. Il y avait des familles mais le financement de l'industrie ne passe pas forcément par son héritage : ça demande plus de choses que ça. Du travail, de l'apprentissage, l'investissement humain, de recherches. Mais au, final, si vous n'avez pas l'accès au fonds propre il n'y a pas d'industrie possible sur l'île. A l'époque je me suis senti vraiment engagé à
Femu Qui parce que j'ai trouvé que c'était la belle démarche et, bien sûr, par la suite je ne l'ai pas regretté parce que je l'ai retrouvé à mes côtés dans la difficulté".