Corse Net Infos - Pure player corse

Faux « bilan anticriminalité » : une enquête ouverte pour identifier ses auteurs


La rédaction le Lundi 8 Décembre 2025 à 15:47

Un document "frauduleux", présenté comme un supposé « Bilan 2025 du Parquet Anti-Criminalité Corse », a été diffusé ces derniers jours à plusieurs médias. Il prétendait recenser l’activité de 21 bandes criminelles opérant sur l’île. Le parquet de Bastia dément formellement l’authenticité de ce document et a ouvert une enquête judiciaire.



Faux « bilan anticriminalité » : une enquête ouverte pour identifier ses auteurs
Dans un communiqué officiel, Jean-Philippe Navarre, procureur de la République de Bastia, affirme que cette note n’a « été produite ni par le parquet de Bastia, ni par aucune autorité judiciaire exerçant sa compétence en Corse ». Les informations qu’elle contient sont, selon lui, « datées, non étayées, voire parfaitement mensongères ».


Le contenu de ce faux document ne se limite pas à de simples approximations. Il comporte, selon le parquet, des "éléments diffamatoires", avec pour conséquence directe « une dénonciation gratuite et la mise en danger de personnes parfois nommément désignées ». Une dérive particulièrement grave dans un contexte insulaire où la diffusion de tels noms peut avoir des conséquences immédiates.


Face à la gravité des faits, le procureur de la République a ordonné ce jour l’ouverture d’une enquête pour :
"faux et usage de faux, dénonciation calomnieuse, violation du secret professionnel etviolation du secret des enquêtes."
Cette enquête a été confiée aux services de la Direction interdépartementale de la police nationale (DIPN) de Haute-Corse. L’objectif est d’identifier les auteurs de ce document, mais aussi les conditions de sa fabrication et de sa diffusion.
Pour l’autorité judiciaire, cette affaire s’inscrit dans « une entreprise de déstabilisation », alors même que la réponse pénale contre la criminalité organisée en Corse est en cours de renforcement.


Au-delà des infractions pénales, une question centrale se pose désormais : qui a intérêt à diffuser de telles informations, et dans quel objectif ?
Manipulation de l’opinion, règlements de comptes, tentative de décrédibilisation de l’institution judiciaire, ou volonté de semer la confusion dans un contexte sécuritaire sous tension : toutes les hypothèses sont désormais ouvertes.
La diffusion ciblée de ce document à des médias ne relève pas du hasard. Elle laisse supposer une volonté assumée d’influencer le débat public, en utilisant de faux éléments présentés comme officiels.
L’enquête devra désormais déterminer si cette manœuvre répond à une stratégie structurée, et si elle s’inscrit dans un contexte plus large de pressions ou d’intimidations.

Le communiqué du procureur de la République